Présent au Forum des formations supérieures d'Alençon jeudi dernier, j'ai pu entendre les craintes émises de voir l'antenne de l'IUFM, fraîchement réalisée, fermer suite à la "réforme" des études (mastérisation).
Je note aussi que les enseignants et les étudiants des IUT sont inquiets quant au devenir des départements installés sur les territoires, comme à Alençon.
Que se passe t'il ?
D'abord du côté du gouvernement une politique de l'enseignement supérieur de plus en plus élitiste (les "pôles d'excellence") et restrictive financièrement (nous sommes trop endettés suite à des erreurs de gestion commises depuis 2004), se déploie en région venant déstabliser les structures créées il y a plus de 20 ans grâce à l'effort des collectivités territoriales Cette politique est conduite insidieusement via les universités et leur soit disante autonomie qui n'est qu'une méthode imposée pour gérer la pauvreté nationale.
Ensuite face à ces incertitudes et à l'absence de tout débat démocratique en région, l'inquiétude des uns et des autres se trouve amplifiée, débouchant sur une médiatisation immédiate des sujets non accompagnée des explications politiques. On est saisi dans ce contexte de rigueur budgétaire (où est la belle promesse du candidat Sarkozy de faire de l'enseignement supérieur et de la recherche une priorité nationale ? ) de sentiments de menace (les réformes de la droite ne sont pas des réformes positives) qui sont relayés à tous les échelons et ressurgissent ainsi à Alençon dans une manifestation publique, à propos de l'antenne de l'IUFM.
Autre phénomène aggravant : les élus de droite se mobilisent tout de suite sur le thème de la défense à tout prix du local, négociant avec les ministres des annonces victorieuses de maintien qui ne font que cacher momentannément la poursuite de la déstabilisation des services publics. L'exemple des haras nationaux et de St Lô est tout à fait d'actualité à cet égard. Car les parlementaires de droite votent les budget en baisse à Paris et refusent de voter ceux en hausse à la Région !
Je parie donc que nous allons bientôt avoir l'annonce que le maintien de l'antenne de l'IUFM d'Alençon est garanti et nous allons découvrir que les moyens ne seront pas pour autant donnés à l'Université pour aider la dite antenne. Le scénario est le même concernant les départements d'IUT à Alençon ou ailleurs !
Dernier acte : que la Région agisse pour suppléer la défaillance du gouvernement, mais surtout Ornais, votez à droite aux prochaines élections !
Voilà ce qu'il se passe en ce moment dans notre beau pays et avec ce gouvernement ! Je vais bientôt démontrer qu'il en est de même sur le ferroviaire et Paris Granville notamment.
Pour éclairer le débat, quelques chiffres sur l'engagement de la Région Basse-Normandie sur le pôle régional universitaire d'Alençon :
- 3 millions d'euros d'investissement depuis 3 ans pour le resto U la bibliothèque et l'IUFM,
- près de 100 000 euros en 2009 pour les équipements pédagogique (ISPA, IUT...),
- plus de 90 000 euros pour l'aide au fonctionnemment d'une nouvelle licence professionnelle en 2008,
- plus d'1 million d'euros pour la formation nouvelle d'ergothérapie.
La Région vient par ailleurs de donner son accord à l'ouverture de 40 places supplémentaires pour l'école de Kiné. Voilà la réalité !
L'enseignement supérieur n'est pas une compétence de la Région. Ainsi si demain on retire à la Région la clause de compétence générale, nous ne pourrons plus agir de la sorte au profit du pôle universitaire d'Alençon ! Qui le fera ? Certainement pas l'Etat : le gouvernement abandonne ses responsabilités !
A suivre .
Ci-joint fichier de la lettre que j'envoie à Mme Pécresse Téléchargement 091127 lettre Mme PECRESSE IUFM]