Laurent Beauvais - Le blog

Non à l'idéologie anti-écologique

Je déconseille la lecture du dernier ouvrage de Pascal BRUCKNER ( "Le fanatisme de l'apocalypse " ) et renvoie par contre  à un échange entre ce dernier et Nicolas HULOT,  paru dans le Nouvel Observateur du 13 Octobre dernier .

http://tempsreel.nouvelobs.com/un-vert-pour-la-route/20111013.OBS2395/face-a-face-quand-hulot-replique-a-bruckner.html

Pascal BRUCKNER contre toute objectivité juge que la pensée écologique prône la frugalité et la régressivité . Il continue de croire que la société de consommation tire la croissance et le bonheur de l'humanité .

Je ne suis pas partisan de la "décroissance " et si les écologistes "politiques " (EELV )  ou associatifs ( une nébuleuse parfois très réactionnaire ) laissent  penser que notre horizon doit y conduire, il existe d'autres écoles de pensée qui allient prise en compte des contraintes physiques et environnementales du mode de développement actuel avec croissance et progrès .

Le PS en développe une .

La charge de BRUCKNER est excessive donc dommageable au vrai débat public que la crise "financière " de l'Europe a tendance à nous faire oublier .

La crise s'approfondit et l'indignation augmente

Je lis dans je journal Libération  qu 'un mouvement "d'indignés " se développe aux USA et plus précisément devant le temple de la finance à Wall Street .

http://www.liberation.fr/monde/11011690-trois-semaines-avec-les-indignes-de-wall-street#s1

 D'autres indignés manifestent à Athènes , Madrid ou Bruxelles . Stéphane HESSEL avec le succés de son petit livre a rappelé que l'indignation était une catégorie politique nouvelle mais réduite à peu de choses en terme de programme et d'alternative au système dénoncé, mais était une force communicante immense . 

Mais que sait- on de la suite ? Qu 'oublie t'on ?  Je conseille la lecture de l'éditorial de Thierry PECH ( "incendies ") dans le numéro de Novembre de la revue Alternatives économiques .

http://www.alternatives-economiques.fr/

Les grandes explosions sociales naissent de peu et se propagent vite .

Les classes moyennes sont au centre de cette contestation . Elles vont être en France , l'an prochain , très sollicitées lors du rendez- vous électoral des présidentielles .

Réfléchissons  à tout celà  froidement mais efficacement et sachons nous poser les bonnes questions pour apporter les bonnes réponses . Elles seront toutes de dimansion européennes et devront remettre en cause notre modèle de développement actuel .

 

Sarkozy l'Europe et la gauche

J'ai ressenti un profond malaise en écoutant le Président de la République avant hier soir .

Pourquoi se " défausse " t-'il sur la gauche ( comme le dit Laurent FABIUS  ) pour parler de la situation actuelle ? Autant il a pu paraître convaincant en expliquant les aspects de la crise financière européenne , autant  vouloir rejeter sur la gauche les raisons de l'échec économique total de sa gestion de la France , apparait comme un moment  de faiblesse  !

Les " 35 heures" de 2001 ? Les "nationalisations "de 1983  et pourquoi pas les " congés payées de 1936" , comme le rappelle François HOLLANDE ?  A quoi sert cette polémique alors que la maison brûle ?

La droite gouverne depuis tant d'années qu 'elle n'aurait pu agir pour corriger les conséquences de ces réformes si abjectes pour elle ? Quel aveu d'échec !

L'autre raison de mon malaise vient de ce que nous propose le Président de la république : adopter le modèle allemand ( " qui marche " selon lui ) , accepter de voir les capitaux chinois gouverner l'économie européenne et se satisfaire de la parité Euro/Dollar (qui se dégrade en notre défaveur ) pour que le mouvement de désindustrialisation français se perpétue . Je refuse cette évolution de notre pays dans cette Europe "molle " !

Qu 'aurait- il répondu si on lui avait parlé de la fermeture  de l'usine Honeywell de Condé sur Noireau ?

Qu 'aurait- il répondu si on lui avait parlé de la situaion des producteurs de lait ornais face à Lactalis ?

Qu 'aurait -il répondu si on lui avait demandé pourquoi sur le  Paris Granville il manque  des rames pour accueillir les vacanciers de la Toussaint ?

Dénoncer la gauche ? Faire comme les allemands ? Demander à la Chine de nous avancer de l'argent ?

J'ai hâte que la campagne des présidentielles commence !

Les "politiques " peuvent ils résister aux "financiers " ?

Avec le projet de fermeture de l'usine Honeywell de Condé sur Noireau une question est sur toute les lèvres : les élus , qui viennent de dire clairement leur refus de cette fermeture mais aussi et surtout leur proposition de participer au financement d'un renouveau de l'usine, réussiront-ils à convaincre les actionnaires d'Honneywell ?

Le Ministre de l'industrie Eric BESSON, par la voix de son directeur de cabinet , me fait dire qu 'il partage notre  position .

Tous " les politiques " sont donc d'accord et sont prêts à mettre la main au portefeuille pour amener le groupe Honeywell , florissant au plan financier , à revenir sur sa décision brutale de fermer son usine de Condé sur Noireau .

Je sais, dans cette interrogation posée en titre de ce billet, que la perplexité est dans la tête de nombreux observateurs . Comment combattre " le monde de la finance " qui dicte sa loi et désindustrialise les territoires ?

Nous avons déjà le cas de Schneider à Bourguébus , et tant d'autres exemples d'échecs passés ici et là !

Mais cette interrogation , je le crains,  est certainement aussi dans la tête de certains salariés concernés par ce drame qui est aussi un drame social . Comment ne pas être tenté de saisir l'occasion de quitter cet environnement de travail difficile en bénéficiant d'indemnités substancielles ( comme " en Espagne " me dit- on, là où le groupe a déja agi de la sorte ) et de risquer une autre vie, professionnelle ou pas, dans cette "vallée de la mort " comme on qualifie ainsi ce bassin d'emplois ?   

Je veux croire que nous pourrons réussir à maintenir cette activité industrielle à Condé sur Noireau .

Car il ne faut pas réver . Les responsables du groupe font miroiter une" réindustrialisation" après leur départ et des engagements de traitement personnalisé des salariés licenciés. J'ai vécu le départ de deux entreprises industrielles de même importance à Argentan en 2004 . Les choses ne se passent pas ainsi hélas et le contexte économique d'aujourd'ui est bien plus mauvais !

Alors il faut se battre, résister et proposer.

J'ai compris que c'était la crédibilté même des "politiques " qui était en cause car ils sont présents , accessibles et sanctionnables , eux !

Aide à la pré-création d'entreprise à Argentan

La CDC du Pays d'Argentan , en partenariat avec le Crédit Mutuel et sous l'égide de la Maison de l'Emploi et de la Formation , vient de relancer l'aide à la "pré"- création d'entreprise permettnat de soutenir les projets de création d'entreprise .

Cette aide prend la forme d'une bourse finançant  les démarches nécessaires à la personne voulant créer une activité sur le territoire de la CDC du Pays d'Argentan . Lancée en 2008 cette innovation a connu un succés ( 15 projets ont été soutenus ) que je veux conforter en ces temps de crise économique . Rémy PICARD est le Vice- Président de la CDC , chargé du développement économique , qui suit ce sujet .

Cette action s'inscrit par ailleurs dans le cadre de l'Agenda 21 déployé sur le territoire sous l'impulsion du nouveau Conseiller général Frédéric LEVEILLE .

 

http://www.maison-emploi-formation.fr/

Septembre 2011 - un autre dixième anniversaire : la fin de MOULINEX

Grâce à Dominique JONQUET et son association ACTIVES , Falaise a été le lieu ce dimanche d'une manifestation conviviale et émouvante destinée à rappeler le sinistre industriel qui a frappé cette ville , mais aussi toute la Basse Normandie, il y a dix ans .

L'élu d'Argentan et le Président de région que je suis ne pouvaient pas manquer cet instant .

En effet c'est à Argentan en 1997 qu'a commencé  "la saignée " MOULINEX avec la fermeture de son usine qui employait encore plus de 200 personnes , essentiellement des femmes . En 2001 la suite est intervenue avec un brutal dépôt de bilan et l'arrêt des activités . Plus de 3200 personnes se sont retouvées face à un drame terrible que les pouvoirs publics de l'époque ( gouvernement de gauche , département et région de droite ) n'ont pu endiguer.

Au delà des commentaires encore portés aujourd'hui sur les causes du désastre industriel et les comportements de la direction de l'entreprise ou bien sur  les mesures d'accompagnement conduites par ces mêmes pouvoirs publics , la question est de savoir , dans cette période de crise mondialisée exacerbée , si un tel évènement industriel ( il y en eu d'autres par ailleurs ) est encore possible .

Dit autrement , un gouvernement de gauche ( la présidentielle de 2012 arrive à grands pas ) peut il prendre des mesures , engager des réformes ou légiférer clairement pour changer le cours des choses de cette mondialisation et ainsi pouvoir dire aujourd'hui " plus jamais çà " ?

Elisabeth GUIGOU , présente à cette occasion à l'invitation de Clotide VALTER , a fait part des proposition du PS , nombreuses , portant sur de larges spectres de l'action publique : formation , innovation , réformes des banques , gouvernance des entreprises , lutte contre les paradis fiscaux , volontarisme européen , juste échange dans le commerce international .. 

Car il s'agit pour la gauche de ne pas se tromper et de vraiment engager un changement face à ces désindustrialisations brutales et injustes , subies par les salariés , mais souvent épargnées pour les actionnaires et dirigeants.

Je pense ainsi en ce mosi de septembre 2011 à ce qui se passe à Bourguébus dans l'entreprise SCHNEIDER . Le fonctionnement du capitalisme financier internationalisé reste la cause majeur du chômage et des drames sociaux qui y sont associés , en Basse NOrmandie comme ailleurs .  

 

Elisabeth GUIGOU et Dominique JONQUET avec des élus PS

Schneider à Bourguébus : une délocalisation normande !

A l'appel du personnel je me suis rendu ce matin devant l'entrée de l'entreprise Schneider à Bourgébus pour protester contre le sort que la direction  fait à son établissement normand .

En juin 2009 déjà j'étais venu ici même pour refuser la fermeture du centre de R/D . J'avais proposé , sans résultat , que la région accompagne par un effort propre un programme de développement de cette unité de recherche pour ne pas qu 'elle quitte la région . Las ! Rien n' y a fait , la direction générale du groupe n' a jamais répondu à cette suggestion .

En juin 2011 une nouvelle annonce porte sur la réduction d'activités de l'unité de production ( produits en fin de vie non remplacés ) . De 200 salariés en 2006 on est arrivé à 80 environ aujourd'hui.

En juin 2013 allons nous nous annoncer la fermeture définitive du site ?

Beaucoup de salariés le pensent et la direction qui a refusé de recevoir les nombreux élus présents ne fait rien d'autre qu 'encourager cette issue lamentable !

Le groupe Schneider se porte bien . Son PDG Mr Tricoire a largement communiqué depuis plusieurs mois pour annoncer les bons résultats de l'entreprise et ses choix de développement  à l'international .

Nous sommes face à un cas d'école de désindustrialisation territoriale nationale accompagnant une mondialisation de l'activité .

Les élus nationaux, régionaux et locaux sont totalement ignorés et les pouvoirs publics semblent cautionner de façon globale cette stratégie .

Quelle conséquence en tirer ? A quoi "servent les politiques " ?

A quelques mois des "échéances " politiques nationales , ce qui se passe à Bourguébus va alimenter la démogogie et le populisme . Mais à qui la faute ?

Sur le fond comme sur la forme je trouve cette affaire lamentable et je me refues à croire qu'il n'est pas possible de conforter l'activité de Schneider à Bourguébus dans un partenariat entre collectivités locales et direction de l'entreprise . Mais pour celà il faut être deux et afficher une vraie volonté .

 

Avec des salariés et des élus : la député laurence DUMONT , le Conseiller général Marc BOURBON , les Vice- présidents de la région Alain TOURRET et Laurent SODINI . Manquent sur la photo,  le député Jean Yves COUSIN , mais aussi le Maire de Bourguébus et le Président de la CDC .

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Schneider-Electric-les-salaries-debraient-contre-les-suppressions-de-postes_-1985209------14092-ald_actu.Htm

politiques normandes : nouvelle rencontre avec Alain LE VERN

J'ai rencontré Alain LEVERN , Président de la région Haute Normandie , ce matin à ROUEN pour une longue séance de travail sur les politiques normandes poursuivies en coopération .

Nous avons ainsi travaillé sur les questions ferroviaires ( la LNPN ) et l'axe Seine , sur l'économie ( la stratégie à l'international , le lancement d'une démarche visant à créer une marque "normandie ", la création d'un fonds d'amorçage  ) , sur les énérgies marines renouvelables ( l'éolien offshore ) , sur l'enseignement supérieur ( le Pres et " l'Université de Normandie", le numérique  ) , ou bien encore sur le transport aéro-portuaire ( l'aéroport Deauville Normandie ) .

Une réelle démonstration, je pense,  que la Normandie se fera aussi "par la preuve " , c'est à dire par l'accélération des coopérations et l'affirmation d'une culture du résultat pour tous les normands .

 

Pour en savoir plus : http://www.cr-basse-normandie.fr/index.php/la-region/la-region-communique/communiques-de-presse/2865

Plysorol Lisieux

La Cour de cassation du Gabon vient de trancher le conflit qui oppose le nouveau propriétaire de Plysorol avec l'ancien dirigeant chinois . Les filiales gabonnaises pourront rester propriétaire des forêts indispensables à la poursuite de l'activité conduite par Ghassan Bitar . Ce dernier s'est engagé dans un plan d'investissements qui doit permettre à l'entité de Lisieux de reprendre une activité régulière . Les annonces de recrutements faites récemment permettent de la penser durable .

Les collectivités locales derrière la Région se sont mobilisées pour accompagner ce plan de redressement .

Il faut que Plysorol soit, parmi d'autres, le symbole en Basse Normandie d'une reconquête économique territoriale qui reste possible, notamment  par la volonté et le rassemblement des élus .

 Le conseiller régional Laurent SODINI et la conseillère générale Clotilde VALTER ont été particulièrement présents auprès des personnels pendant les moments difficiles cet hiver .   

Pourquoi il faut changer le fonctionnement de l'économie

La question économique sera je l'espère au centre du débat de la primaire socialiste en septembre, et ensuite, des présidentielles de 2012.

Je veux prendre deux exemples pour illustrer les dérèglements de l'économie du XXI^ème siècle qu'aucune décision ou initiative nationale n'a encore pu changer au fond.

Le premier concerne le groupe industriel Schneider Electric. Le Président du directoire vient de donner aux Echos (29 et 30 juillet dernier) une interview où il développe la stratégie de développement en Asie et d'acquisitions. Le chiffre d'affaires a augmenté de 20 % au premier semestre 2011. C'est le moment que choisit le groupe pour réduire drastiquement, pour la seconde fois en 3 ans, les effectifs de l'établissement de Bourguébus dans le Calvados. Les élus locaux n'ont pas réagi, les salariés sont peu syndiqués, le député UMP est intervenu parait-il, la Région n'a pas été associée à une discussion sur l'ancrage territorial de ce site industriel de l'agglomération de Caen... tout ceci n'est pas normal ! Que faut il faire ?

Autre exemple, hors de la Basse Normandie, en Poitou Charentes près de Chatellerault. La Fonderie du Poitou Aluminium (groupe Montupet) annonce un "plan de compétivité"  comprenant des dégagements de cadres, une réduction de la durée du travail de 38 h à 35 h et une baisse de 15 % des salaires. Tout le monde proteste (y compris ma collègue Ségolène ROYAL) mais le rouleau compresseur du chantage à la fermeture avance et aucun obstacle  ne semble se présenter devant lui ! Que faut il faire ?

Il faut que le PS s'empare de cette question au plus vite.

Je vois dans la bouche de Manuel VALS que sa seule réponse à la "démondialisation " proposée par son camarade Arnaud MONTEBOURG est une insulte et une pirouette !

La droite  reste vrillée à ce crédo du libre échange. Mais c'est la droite, et au delà des postures sarkoziennes, il ne peut lui être demandée de changer les choses. Mais la gauche, la gauche "de gouvernement ", pas l'extrême gauche dont l'objectif n'est pas de gouverner pour changer, que propose-t-elle qui soit une réponse à ces millers de salariés qui sont en train de se réfugier, au mieux dans l'abstention, au pire dans le populisme d'extrême droite ?

Je trouve que ce débat sur la démondialisation, c'est à dire sur une réaction européenne de volontarisme politique et industriel, mérite que l'on s'y arrête . Si je rencontre Arnaud MONTEBOURG prochainement je veux lui en parler, même si je soutiens Martine AUBRY pour ces primaires !

Je veux d'aiileurs en parler à son conseiller économique Daniel COHEN qui, comme moi,  figure dans son équipe de campagne et dont je ne connais pas les positions sur cette question .

Le Monde Diplomatique vient d'y consacrer sa première page ( article de Frédérique LORDON )

http://www.monde-diplomatique.fr/