Laurent Beauvais - Le blog

Le Ministre Lemaire s'agace contre les pommes chiliennnes : je propose un Plan Normand de l'alimentation des jeunes

Je lis dans "l'Agriculteur Normand" du 7 octobre [http://www.agriculteur-normand.com/public/index.php]    que le Ministre Bruno Lemaire à l'occasion d'une annonce (intéressante) d'un Plan national de l'alimentation (PNA) s'offfusque que des pommes chiliennes atterrissent sur les plateaux repas des écoliers normands !
Sa remarque aurait du sens si déjà depuis longtemps ce gouvernement avait décidé avec les autres collectivités (municipalités, Départements et Régions) d'engager un vaste programme centré sur la qualité de l'alimentation des jeunes en formation.

La Région Basse-Normandie depuis plusieurs années s'efforce de sensibiliser le monde éducatif sur l'éducation au développement durable, incluant notamment la restauration bio.
Je vois aussi que le gouvernement découvre enfin les circuits courts !
Parfait !

Voilà peut-être réalisées les conditions d'un "programme commun normand" Région / Ministère  (mais aussi avec les Départements et les municipalités ) sur cette question de l'alimentation des jeunes à l'école. Nous disposons en Région de tous les outils, seuls  les moyens bien entendu manquent et ceux du Ministère nous seront bien utiles pour agir encore mieux.
Et d'ailleurs nous pourrions commencer par les lycées agricoles normands qui manquent cruellement de moyens de la part de leur ministère de tutelle, malgrè l'affirmation contraire donnée dans le même numéro de ce journal, dans la rubrique "évènement". Je lis en effet que dans le budget 2011 l'agriculture "s'en sort bien" ! Les chiffres cités sont bien entendu invérifiables et la parole n'est pas donnée à ceux qui comme moi gèrent avec de plus en plus de difficultés des lycées agricoles qui doivent jouer un rôle encore plus grand dans ces temps de crise .

Pourquoi l'agriculture bio est un succès ?

Je conseille la lecture d'un court article du Monde de ce jour  consacré au succès de l'agriculture bio. [http://www.lemonde.fr/planete/ ]
 Il manque peut être la référence au soutien qu 'y apporte les collectivités territoriales, comme la Région Basse-Normandie !

Après le lait, la viande !

Je prends connaissance en lisant la presse "spécialisée" et en faisant le tour des comices de fin d'été, des problèmes que rencontrent les agriculteurs éleveurs de bovins ou de porcs. Les cours baissent, les charges augmentent, les industriels importent et les consommateurs payent plus cher...
Je pense avoir bien résumé la situation §

Que faire ?
Le Ministre Le Maire annonce "4 pistes" pour aider les éleveurs :
- inciter le modèle économique de la filière à être plus performant
- encourager la mise aux norme des bâtiments pour le bien être animal
- passer à la contractualisation interfilières
- rester ferme sur les négociations internationales

Ces "pistes" d'action ne sont pas satisfaisantes mais ma critique restera modeste car les solutions à trouver sont difficiles. Ou plus exactement seule "une sortie"  de ce modèle économique libéral peut redistribuer la donne et casser cette logique infernale entre prix / compétivité et nombre d'exploitations (le "productivisme ! "). Une troisème voie est-elle possible ? Je la cherche...

Le Ministre bien entendu ne peut aller sur ce terrain. La FNSEA et les JA ne veulent pas non plus y aller pour des questions de philosophie politique et de culture syndicale... Je le comprends. Le PS lui-même ne me semble pas être sur une ligne très claire de ce point de vue... Moi non plus !
Pourtant, il va falloir choisir la clarté très vite je pense. Les élus, de gauche notamment, toujours injustement accusés de négliger l'agriculture (quel bilan pour Sarkozy ? ! ) ne vont pas pouvoir rester longtemps encore sans faire ces choix clairs et audibles sur le modèle agricole recherché et sur le cadre économique dans lequel il doit se développer. Il faudra aussi faire ce choix en référence à l'Europe et à la mondialisation dont, bien entendu, on ne peut s'abstraire sauf par la parole !

le pont CATINAT de Mauves sur Huisne

Rentrant de l'Universtité d'été du PS à La Rochelle,  je me suis arrêté à Mauves sur Huisne (près de Mortagne au Perche) pour assister au comice d'arrondissement. Très belle fête de la ruralité ! Félicitations au Président du Comice et à Madame Soubien, Maire, qui ont su mobiliser énergie et talents pour réussir ce beau rendez-vous rural dans un Perche sous un petit soleil mais une grande douceur.

La commune vient de fêter le 400ème anniversaire du Pont de pierre CATINAT qui enjambe l'Huisne.
Merveilleux patrimoine à franchir à pied !

Prix du lait : quid après cet accord a minima ?

Ne faisons pas la fine bouche ! Dans un billet précédent j'avais indiqué que la Région ne poursuivrait pas l'instruction des aides sollicitées par les entreprises laitières tant que les négociations n'auraient pas repris et qu'un accord n'aurait pas été trouvé.

C'est fait, et je comprends que c'est la FNSEA , les JA et le Ministre de l'agriculture qui ont pris l'affaire en main ; très bien. Je ne connais pas à cette heure la réaction des autres syndicats ni celle de l'APLI...
Je pense que cet accord ponctuellement  est satisfaisant mais il est plein d'incertitude et d'ambiguité pour l'avenir.

Je redis qu'il faut désormais avoir un débat sur le nombre d'exploitations et donc de paysans que nous voulons garder en Basse-Normandie. Car la clause de "compétitivité" avec l'Allemagne comprise dans cet accord est une vraie menace pour l'avenir des plus petites exploitations.
Je cherche à connaître  le nombre d'exploitations laitières qui ont déja cessé ou qui vont cesser leur activité en 2010. Il nous faut je crois définir une politique en fonction de cette référence. Je sais qu'il est difficile de rendre public un tel débat, très identitaire en Basse-Normandie (région laitière ! ) mais aussi idéologique (Comment le modèle économique libéral justifie une telle issue ? ).  

Je sais que "l'opinion" dans sa majorité veut garder le maximum d'exploitations mais je sais aussi que la vérité et l'honnêté sont nécessaires de la part des responsables agricoles et des politiques pour fixer un vrai projet agricole, si ces exigences de compétition en constituent le seul fondement, ce qui semble être le cas !

Mais au fait, la loi de modernisation de l'agriculture vient d'être votée, que dit -elle à ce propos ?
Rien bien entendu !

Prix du lait (suite) : ne pas faire comme le Ministre !

Je prends connaissance de déclarations du Ministre Bruno Le Maire qui dit "comprendre" les préoccupations des producteurs de lait et souhaiter qu'ils soient "justement rémunérés"... Ces propos sont sympathiques, très sympathiques. Le Ministre formule le "souhait" que les industriels fassent des efforts !
Parfait !

Mais au fait à quoi sert un Ministre de l'agriculture ? Plaider la "stabilité" après avoir laisser se démanteler les outils de la régulation de l'interprofession, me parait incompréhensible politiquement.
" Laisser faire, laisser aller " comme disaient les idéologues libéraux ? Car les interventions européennes sur les marchés ou bien encore la loi LMA (avec la contractualisation et le dispositif privé assurantiel) ne règlent rien au fond...

Et voilà que le prix des céréales flambe... Que va-t-il se passer pour les éleveurs bas-normands ?
Vraiment je sens que tout est fait pour que des fermes disparaissent encore et des paysans rendent les armes .

Est-ce celà la "convergence" avec l'Allemagne et la recherche de la compétitivité ? Qu'on nous le dise franchement, qu'on nous tienne un discours au moins cohérent et clair, qu'on engage un réel débat,(pourquoi pas un réferendum ! ) puisque la ruralité est vraiment fondatrice de notre identité nationale.
Mais surtout que cessent les discours lénifiants qui ne peuvent qu'alimenter des comportements au plan électoral et démocratique aux conséquences catastrophiques.

Le prix du lait : ce que peut faire la Région Basse-Normandie

Avec François DUFOUR nous suivons de près les difficultées rencontrées par les producteurs de lait dans leur négociation avec les industriels. D'ailleurs on ne peut parler de négociations et c'est pourquoi apparaissent des appels au boycott des produits des industriels qui semblent ne pas vouloir mettre en oeuvre les accords passés !
J'ai même lu un article du Sénateur UMP de la Manche, Jean BIZET, (journal les Echos du début de la semaine) qui dit  des choses justes mais que je comprends pas sous la plume d'un parlementaire de la majorité qui vient de voter la Loi de Modernisation de l'Agriculture.

En attendant, je veux indiquer que tant que ces accords ne sont pas suivis d'effet et que les pouvoirs publics nationaux ne tentent  pas de mettre un peu d'ordre et de justice dans cette affaire, la Région Basse-Normandie suspend l'instruction des aides aux tranformateurs installés en Basse-Normandie et pour lesquels des demandes d'intervention financière ont été formulées.
En ce début du mois d'Août un peu frais, je gèle donc toute  aide et prendrai contact avec les autres collectivités territoriales concernées par ces mêmes dossiers (je pense à Lactalis) pour adopter une position définitive après fin Août.  

Le cidre du Perche (suite)

Vu dans Ouest France de ce jour : une médaille d'or pour Jean-François LEROUX de Boissy Maugis attribuée par l'ARDEC. Bravo à ce jeune producteur qui sera pleinement récompensé dans son travail quand l'AOC Cidre du Perche aura pu être obtenue.

Le cidre traditionnel du Perche en plein essort

En de 8 jours je viens d'inaugurer deux cidreries traditionnelles dans le Perche.
La première est située au Theil sur Huisne : la cidrerie de l'Hermitière de M. et Mme Plessis (un ancien ingénieur CNRS de Ganil à Caen ! ) [http://www.cidrerie-traditionnelle-du-perche.fr/].
La seconde est née dans une ferme à Comblot, près de Mortagne au Perche, à l'initiative d'un couple jeune et dynamique Grégoire et Nathalie Ferré [http://www.orne-terroirs.fr/fr/images/boutique/fichiers/Gregoire%20Ferre%20producteur%20de%20Cidre%20du%20Perche%20future%20AOC_45.pdf].

Dans les deux cas, ces activités s'inscrivent dans le cadre d'une volonté de développement durable mais aussi dans le but de s'inscrire dans un "agro-tourisme" naissant. Je pense ainsi à la cidrerie Ferré de Comblot qui est en bordure de la nouvelle voie verte traversant le Perche pour rejoindre Alençon, inaugurée il y a peu.

En outre les producteurs poursuivent le travail long et difficile de l'obtention d'une AOC cidre du Perche. La Région Basse-Normandie les aide pour donner à la filière cidricole normande ses meilleures chances de développement, riche déjà de 6 AOC.
Mais il faut boire de ce cidre traditionnel si nous voulons aider ces jeunes et les territoires qui les accueillent.

Que va apporter la Loi de Modernisation de l'Agriculture à la Basse-Normandie ?

La Loi de Modernisation de l'Agriculture (LMA), un peu dans l'indifférence générale,  vient d'être adoptée par le Parlement. Il s'agit de la 6ième loi en dix ans si je ne me trompe pas

Que va-t-elle apporter à l'agriculture Bas-Normande ? Je veux lancer ce débat et regarder donc concrètement et objectivement de ce que les parlementaires de notre région ont cru bon devoir voter (ou ne pas voter) pour le bien d'une agriculture en crise.
J'ai en mémoire des propos volontaires du ministre Lemaire tenus il y a peu dans "L'agriculteur normand". Il indiquait qu'il fallait engager une vraie "révolution" pour sauver ce secteur d'activité qui, en Basse-Normandie, joue un rôle si important.
Le premier acte de cette révolution est-il cette loi ?
Le deuxième acte aura-t-il lieu autour de la table des négociations à Bruxelles ?

Quand je constate  que la droite à la Région fustige la politique que je conduis, pour éviter de prendre ses responsabilités par ailleurs sur ces deux champs décisifs que sont le national et l'européen, je me dis que j'ai raison de provoquer cette réflexion.
Par exemple la contractualisation pour le lait : quel changement pour le revenu des agriculteurs normands ?

J'ai noté que le député UMP du Calvados , par ailleyrs élu régional , Jean Marc Lefranc s'était abstenu .