Laurent Beauvais - Le blog

France Nature Environnement et l'agriculture (suite)

Je prends connaissance des critiques du Président de la république faites à l'occasion de sa visite au salon de l'agriculture.
Je ne change rien à mes propres critiques en direction de cette campagne de FNE.
Mais je prends mes gardes ! Sarkozy considère que "l'environnement ça suffit" ! Pas moi bien au contraire. Il faut que la gauche sache marier agriculture et environnement pour ainsi se distinguer de l'UMP qui ne pense que "compétitivité", rendant honteux son populisme des terroirs qui n'est que paroles alors que tout se déglingue par ailleurs.

Agriculture normande : la visite du Salon mardi prochain, et au-delà...

Je serai comme chaque année au Salon de l'agriculture mardi prochain avec Alain LE VERN, mon collègue et ami haut-normand.
Bien entendu ce salon, évènement devenu incontournable, est le lieu et l'occasion de parler de l'agriculture d'aujourd'hui et de demain.

Je m'interroge beaucoup sur ce que j'entends, lis ou vois à ce propos.

On dit qu'il faut préserver l'environnement ; on dit qu'il faut être compétitif (comme l'Allemagne ? ) ; on dit qu'il faut promouvoir le modèle d'exploitation familale ; on dit qu'il faut faire attention au foncier ; on dit que l'agriculture souffre des règlements  administratifs ; on dit qu'il faut  l'argent de l'Europe tout en maudissant ses contraintes. Il faut rémunérer le lait, la viande mais les prix des produits finis sur les rayons des grandes surfaces eux ne peuvent être augmentés tant le pouvoir d'achat est faible! etc. ! Les contradictions sont nombreuses, les intérêts des uns et des autre n'ont jamais été autant opposés.
Honnêtement je suis un peu perdu !
Mon inclinaison première serait de plaider "un autre modèle", moins productiviste (car il faut avouer que la crise du monde agricole repose sur les dégats de ce modèle productiviste hérité des années soixante dix), respectueux de l'environnement et porteur de valeurs de développement solidaire et durable. "Réagricoliser" les territoires, c'est-à-dire stopper le mouvement de concentration des exploitations et favoriser la diversification des activités me paraît un objectif politique salutaire.
Mais comment faire ?
Je vois la réalité sous mes yeux faite de mondialisation et de déclin de la citoyenneté. Comment agir pour enclencher le changement ? Comment tenir dans cet univers de compétition effreinée ? Comment résister et être compris dans ce monde de communication possédé par ceux qui dominent ? Comment les agriculteurs eux-mêmes avant tout peuvent se mobiliser sans se diviser pour tracer un chemin ?
Je ne suis pas pessimiste, car il faut continuer à croire que quelque chose d'autre est possible. Quelque chose  de différent de ce que le Danemark ou l'Allemagne ont fait en nous "dépassant" dans leurs performances (qui ne sont qu'économiques ! ) et que l'on nous met sous les yeux quotidiennement. Quelque chose de différent que ces agissements insupportables du Président Nicolas Sarkozy mis sous nos yeux hier encore lors de sa visite ! Démagogie et bravade ne peuvent suffire comme projet politique.

Je conseille, entre autres,la lecture d' un article du Monde du samedi 19 février : "le modèle agricole français peut-il devenir compétitif ?".

"Au boulot les socialistes !" pour faire mieux, pour proposer du sérieux, du solide. Dans les Régions nos trop faibles moyens ne permettent pas de lancer de vraies alternatives. Je le regrette.

Je trouve ridicule la campagne de France Nature Environnement

Moi aussi je regrette cette campagne de pub de France Nature Environnement lancée quelques jours avant l'ouverture du salon de l'agriculture où je me rendrai mercredi prochain. On ne construit pas un nouveau modèle de développement agricole en fustigeant les agriculteurs eux-mêmes.
C'est par le dialogue et l'incitation que l'on pourra mettre en place les nouveaux rouages d'une agriculture durable et non par l'ironie ou la contrainte.
Pourquoi FNE ne dénonce pas les politiques et les responsables syndicaux agricoles ?

 

"Désagricolisation" et politique agricole européenne

Ce terme est horrible ! Il n'existe bien entendu pas dans la langue française !
J'ai l'impression qu'il existe cependant dans la réalité économique et sociale de notre région. Après la désindustrialisation qui est aussi une réalité, une vague de "retrait" territorial de notre agriculture s'amplifie. Elle vient de très loin, mais aujourd'hui je pense qu'elle s'accélère et pose en celà encore plus de questions.
Alors je suis désolé de mal écrire mais je veux provoquer et surtout faire réfléchir pour agir autrement.
Hier à la Région basse-Normandie, François DUFOUR, vice-président chargé des questions agricoles, a présenté une communication mettant bien en valeur les enjeux de la "future PAC". Enjeux financiers mais aussi enjeux d'orientation. Les 4 Régions de l'Ouest se mobilisent pour éviter le pire mais aussi pour espérer du meilleur.
[http://www.cr-basse-normandie.fr/images/documents/region/ap201012-pac.pdf]

Le commissaire CIOLOS semble vouloir faire bouger les lignes dans un sens positif, mais pourra-t-il aller jusqu'au bout tant les résistances à changer les choses sont fortes !
Le nouveau président de la FDSEA, Xavier BEULIN, présenté comme un "manager" va avoir une vraie responsabilité en regard des choix à venir pour notre agriculture.
J'aimerai bien lui parler de "désagricolisation".
[Assemblée plénière des 16 et 17 décembre]

 

Mont-St-Michel : les navettes hippomobiles et le développement du cheval de trait

Très bonne couverture médiatique de la première présentation vendredi dernier au Mont-St-Michel de ce que sera le projet de navette hippomobile proposé par Véolia Environnement. J'ai voulu associer à cette innovation les milieux professionnels (l'association France Trait et localement Norbert Coulon, "meneur" très connu) mais aussi éducatif (le lycée agricole de St Hilaire). Percherons, cobs normands et postiers bretons seront mobilisés au nombre de 38 pour ce service (payant) qui acheminera les touristes depuis le barrage jusqu'au pied du Mont.
J'espère que cette idée qui sera mise en oeuvre dès 2012 contribuera à développer la filière du cheval de trait en Normandie et en Bretagne. Récemment je rencontrais les professionnels du percheron qui organiseront le "mondial" percheron au Pin en septembre 2011.
Les villes, comme celle d'Argentan, offrent pour les touristes des services hippomobiles qui connaissent un réel succès. Il faut continuer, non pas dans un esprit passéiste, mais avec la volonté de valoriser des éléments du patrimoine régional et de favoriser des développements d'activités inspirées de la priorité à donner au développement durable.

 

Un peu d'identité régionale : la foire Saint André de Livarot

Comme l'an dernier, j'ai honoré une invitation à la traditionnelle foire Saint André de Livarot. J'ai remis une coupe au super champion du concours d'animaux de viande (un éleveur de Mayenne) et j'ai participé avec les élus à une dégustation de tripes au foyer des retraités.

Un peu d'identité régionale : la foire aux poulains percherons du Mêle sur Sarthe

Je suis passé honorer cette foire très ancienne qui se tient en plein coeur du bourg du Mêle sur Sarthe. 150 pouliches venant des 4 coins (ou presque) de la France ont concouru par un temps bien froid mais sec. Avec les élus locaux et le Préfet de l'Orne j'ai remis des prix à des éleveurs très méritants.

 

Après le lait, le porc , la viande bovine .. Mais où tout cela va-t-il nous mener ?

Je suis bien entendu solidaire des inquiétudes des milieux agricoles à propos de la situation du marché de la viande. Si je ne comprends pas tout dans les conditions de la récente mobilisation de la FDSEA et des JA à Coutances chez Bigard, je soutiens ce nouvel appel pour de meilleurs revenus agricoles.
Mais qui l'entend ? Mais qui y répond ? Et quelle réponse apporte-t-on ?

2 à 5 centimes d'euros par kilo semble être la réponse (la demande était de 60 ! ). Elle est bien entendu insuffisante quand je lis que les syndicats réclament "une nouvelle donne pour la filière". Evidemment une nouvelle donne peut changer les choses, mais comment y parvenir ? Que faut-il remettre en cause ?
La lutte engagée contre les industriels de la viande, comme pour le lait, n'est pas claire dans ces objectifs. Les cours mondiaux des matières premières flambent durablement. L'ouverture des marchés est accélérée par la commission européeene et la référence à la "compétitivité allemande"  reste l'alpha et l'oméga du projet politique du ministre de l'agriculture qui fait le méchéant pour séduire  mais n'a aucun pouvoir pour changer les choses.  Pourquoi s'en prendre aux seuls industriels dans un univers de compétition strictement économique ?
La FDSEA ne remet pas en cause les données de base du fonctionnement de notre monde économique qui sont à l'origine des problèmes actuels et futurs. Soit, mais alors, à partir du moment où l'on accepte ces règles de base qui évacuent désormais clairement toute notion de régulation par des outils publics (la contractualisation est une réponse qui valide ce modèle, elle sera donc un échec), pourquoi lancer contre les industriels plongés dans cette compétition libérale, des agriculteurs déboussolés et victimes au bout de la chaîne de cette logique économique suicidaire ?

Les rivalités syndicales d'une part et d'autre part toute absence de "pédagogie de la crise" provenant des responsables politiques nationaux pour éclairer les enjeux et sensibiliser les esprits, m'inquiétent beaucoup.
Plus que jamais ces luttes et ces échecs montrent que notre modèle économique agricole (mais on peut parler de la pêche, ainsi que de nombreux secteurs industriels) est définitivement à bout de souffle.
Les rustines que le gouvernement tente d'y apporter peuvent faire illusion, on ne peut rejeter tout effort pour calmer les choses (je pense aussi au lait bien entendu), mais on ne règle rien ! Le monde agricole continue à se concentrer et se concentrant il change de nature et change la donne autour de lui, évidemment. Souhaitons-nous celà ?

Pour ma part cette évolution ne me va pas, mais je reconnais que je ne peux proposer des réponses satisfaisantes. Il faut faire des efforts pour développer et faire connaître des propositions pertinentes.

Avec les CUMA dans le soutien aux agriculteurs

Après ma visite à la Cuma de st Jean de Daye : [http://www.agriculteur-normand.com/public/index.php]

Une visite mais aussi des idées et des réponses concrètes à des problèmes urgents dans le domaine agricole.

 

Visite dans la MANCHE aujourd'hui

Je vais passer cette journée de jeudi dans la Manche.
Je commence par rencontrer  les responsables d'une CUMA à St Jean de Daye. Coup d'éclairage sur le rôle des CUMA dans la gestion de la crise agricole.
Ensuite je participerai à Cherbourg à la nouvelle journée de manifestation contre la réforme des retraites.
Enfin je visiterai l'entreprise Les Maîtres Laitiers à Sottevast. La valorisation du lait normand et la question de son prix au menu de cette visite.