Avec 34645 voix le Front National réalise 20 % des suffrages exprimés. Ce pourcentage le met en tête des trois départements de Basse Normandie. Il a lieu de s'interroger sur ce qui distingue ainsi l'Orne. J'avance quelques idées à débattre.
Au delà des positionnements très extrêmes et très connus du Front National, je vois aussi dans sa montée en puissance la résultante de politiques publiques nationales qui ont "abandonné" certains territoires ou certaines catégories d'Ornais. Je pense aux services publics, fermés en nombre depuis 10 ans (poste, écoles, justice...) mais aussi aux "déclassements sociaux " provoqués par les difficultés agricoles et la désindustrialisation. Les problèmes ferroviaires non encore résolus peuvent peut être s'ajouter à cette liste tant l'exacerbation est parfois à son comble dans les gares, trop souvent. Je crois aussi que la démographie médicale, particulièrement en déclin dans ce département, contribue à former ce sentiment d'abandon qui provoque un rejet de la classe politique qui gouverne.
Mais une analyse plus précise mériterait d'être faite. Si je ne me trompe pas, ce raisonnement n'amènera pas les électeurs du Front National à voter tous au second tour pour Nicolas Sarkozy, ce que laisse entendre le journal Ouest France en additionnant purement et simplement les voix du Front National avec celles du Président sortant pour mesurer le niveau de la droite conservatrice dans l'Orne et le comparer avec 2007.
Il ne faut donc pas que "s'inquiéter" de ce niveau trop "historique" du Front National. Il faut se mobiliser pour le réduire en répondant petit à petit à ces questions de la vie quotidienne que beaucoup de citoyens ne semblent plus croire possible à régler de la part des responsables politiques actuels.
Voilà un vrai défi pour la gauche et pour François Hollande s'il gagne, comme je le crois, dimanche 6 mai prochain.