La gauche n'a pas à faire de complexe sur la question agricole ! Les temps du modèle productiviste et libéral sont terminés. La crise est profonde mais il faut garder de l'espoir. Beaucoup de jeunes qui s'installent aujourd'hui ne sont pas issus du milieu rural. De profondes évolutions arrivent, il ne faut pas les subir, la "résistance" ne peut être profitable que si elle s'accompagne d'innovation et de mouvement.
Avec Frédérique HEURGUIER, n° 2 sur la liste de la Manche, actuelle Vice-Présidente de la Région Basse-Normandie en charge des questions agricoles, nous sommes allés visiter la ferme de Jammes LOUVET au Reculey, près de VIRE.
J'y avais donné rendez-vous à de nombreux responsables syndicaux et professionnels régionaux, qui sont venus et je les en remercie. Une réunion de travail s'en est suivie à la mairie. De nombreux thèmes ont été abordés : la place de l'agriculture bio avec le GRAB, celle de l'agriculture conventionnelle avec les chambres d'agriculture mais aussi celle de l'agriculture durable avec le GIVAM).
Nous avons abordé les questions de l'enseignement agricole et du nouveau modèle économique à enseigner (en proximité du lycée de VIRE) mais aussi de la place des politiques de qualité avec l'IRQUA.
L'innovation, référence qui m'est chère, peut être un levier pour favoriser une évolution de l'agriculture qui favorise le maintien des paysans et ralentisse la course folle à la concentration qui peut nous faire redouter des crises sociales dans les campagnes.
J'ai beaucoup insisté sur le fait que les pouvoirs et les moyens de la Région (20 millions d'euros par an) ne pouvaient que limiter nos réelles capacités d'actions et notre efficacité pour agir face au poids des fonds européens (400 millions d'euros) ou de ceux de la politique nationale (100 millions d'euros).
Parmi les orientations débattues figure celle à mon avis la plus pertinente pour la Région qui est la réduction des charges (dont les charges liées aux dépenses énergétiques). Le rôle des CUMA, bien explicité chez James LOUVET, la question du foncier, mais aussi l'apport pertinent des groupements d'employeurs (auxquels fait appel James LOUVET) sont des leviers d'action. Il faut aussi simplifier les aides ; je m'y suis engagé.
J'ai retenu également la difficulté (réglementaire) à aider les toutes petites entreprises (TPE) qui peuvent être créées pour alimenter ce qu'on appelle les "circuits courts".
Enfin, un sujet délicat a été abordé : la conditionnalité des aides aux entreprises agroalimentaires - le sujet Lactalis est dans la tête des producteurs de lait !
On a peu parlé d'Europe et pas du tout du projet de loi dit "de modernisation de l'agriculture" qui sera pourtant bientôt discuté au parlement, comme si, avec les Régions, on pouvait creuser d'autres sillons pour "amortir les crises "... à suivre .
James LOUVET aussi à l'aise avec un micro qu'auprès de ses agneaux ou de ses hollandaises.
merci pour votre commentaire qui me parait intéressant . Cest vrai qu il me faut pas prendre Lactalis comme bouc émissaire et que cette question des aides économiques est difficile surtout si on lui applique beaucoup de démagogie . Il est vrai aussi comme vous le dites justement que cest la valorisation qui tire le prix vers le haut . Bien à vous
Rédigé par : Laurent Beauvais | 04 février 2010 à 06:18