Après l'élection d'Alain Lambert: quel changement pour le Département de l'Orne?

Je salue l"élection d'Alain Lambert à la tête du Département de l'Orne et lui adresse tous mes voeux de réussite dans son action future. J'adresse à Gérard Burel un cordial message de sympathie. Il a su partir, ce qui n'est pas toujours facile pour un  responsable politique, immergé dans cette vie folle et dévorante qu 'est la gestion quotidienne d'une collectivité !

Cette succession  a été  rondement menée. Pas d'accrocs, pas d'états d'âme exprimés, un vote unanime de la majorité départementale! Mes amis conseillers généraux de gauche n'ont pas exprimé de candidature, il n'y a donc pas eu de débats pour le choix entre deux orientations politiques. Je comprends leur position: ils sont cinq et nous sommes à trois mois du renouvellement partiel de cette assemblée, le débat se fera à cette occasion. Néanmoins il pourra toujours leur être reproché d'avoir été "inaudibles" comme s'amuse à le faire la presse en ce moment à l'encontre du PS.

Alors quel changement doit -on attendre à la suite de cette élection d'Alain Lambert ?  Un changement de style évidement , mais la politique ne  se réduit pas à celà , on le voit bien avec l'action du Président de la république : le style est franchement nouveau et la politique est tout aussi franchement à droite! Je pense qu 'Alain Lambert sera tenté de mettre du " modernisme" dans son discours et son action. Comme sa collégue au Conseil régional, Nicole Ameline ( cf notre réunion des 13 et 14 décembre dernier) il voudra porter cette espéce de référence morale que la droite veut incarner pour justifier  sa politique économique et sociale. J'ai pu dire à cette occasion à Nicole Ameline que réclamer un budget " moderne" pour elle était synonyme pour moi de moins de solidarité dans l'action.

Le Département de l'Orne est je pense dans une situation difficle. Son prédecesseur s'enneurgueillit de n'avoir pas, depuis plus de dix ans, alourdit la fiscalité! Le résultat est que le budget départemental ne révèle  plus aucune marge de manoeuvre pour investir dans les domaines prioritaires pour l'Orne ( infrastructures économiques notamment )  car le poids de son action  dans le vaste secteur de ce qu'on appelle le "social" et qui est de sa compétence première, ne le lui permet pas.  C'est une des raisons pour lesquelles le département de l'Orne a souhaité conclure une convention de partenariat avec la Région afin  qu 'elle l'aide à avancer dans les domaines prioritaires. Le paradoxe est que la région elle , encore en 2008,  sera amenée à augmenter très légèrement sa fiscalité pour justement répondre aux attentes nombreuses qui s'expriment ici ou là sur son terriotire d'action et de compétence !

Ou bien donc Alain Lambert après les élections cantonnales proposera une augmentation de la fiscalité ornaise ( qui est déja très forte comme hélas dans tout territoire qui viellit et s'appauvrit), marquant une rupture courageuse avec son prédecesseurpour dégager des marges de manoeuvre afin d'investir sans sacrifier les actions sociales. Ou bien il fera l'exercice  de la gestion dite "moderne" qui définira des plans d'économies pour regagner ces marges de liberté mais dans ce cas ce sera au détriment de politiques de solidarités en direction des personnes agées ou des publics en insertion par exemple qui ont tant besoins en ce moment de soutien.

Ce raisonnement est assez binaire mais je ne vois pas d'autre alternative . Un "mixte " des deux approches serait une surprise! Que va lui conseiller son ami, le très libéral Jean Marc Sylvestre qui semble bigrement s'intéresser à l'Orne et tout partiuclièrement à Alençon? Rendez vous dans peu de temps.

Comments

[Rédigé par : Georges]

Bravo pour votre blog, c'est une bonne idée pour engager le débat.

Mais je m'étonne que vous, homme de gauche, critiquiez le fort investissement du département dans le social.

C'est mal vu le social à gauche ?

[Rédigé par : beauvais laurent]

j'ai du me faire mal comprendre . je crains que le conseil général s'il veut investir ET ne pas augmenter la fiscalité ( un dogme ornais qui tend à l'impuissance ) soit obligé de réduire les dépenses dites "sociales" qui ocuupent une place majeure dans le budget départemental . Ce que je regretterais . Bien à vous

[Rédigé par : Eljori]

Bravo pour votre analyse sur le Conseil général et sur l'accession de Lambert à la présidence : c'est nettementplus subtil que les propos de M. Léveillé, même si ce n'est pas difficile d'être plus brillant.

[Rédigé par : Alain Lambert]

Merci de tes vœux. Le passage de témoin entre Gérard Burel et moi-même tient tout simplement au fait que, ne se représentant pas dans son canton, il souhaitait que la majorité départementale puisse avoir à sa tête, un élu non renouvelable, pour piloter la campagne qui se tiendra pour le renouvellement de mars prochain. Comme j’étais son 1er Vice-président, nous avons tout simplement, avec la bénédiction de la majorité unanime, inversé nos fonctions. Il n’y a là rien ni d’original ni de critiquable tant la pratique est courante, quel que soit le courant de pensée au pouvoir. A noter, cependant, la très grande cohésion de la majorité, contrairement aux supputations que l’on entendait ici ou là.
Je ne pense pas qu’il soit critiqué que la minorité n’ait pas présenté de candidat, dès lors qu’il s’agissait d’achever le mandat en cours.
Te penses-tu le mieux placé pour prédire les changements qui surviendront dans la politique du département ? N’aurait-il pas été plus sage d’attendre déjà de connaître les nouveaux élus ?
Me comparer à Nicole Ameline montre une connaissance assez approximative de nos personnalités respectives. Chacune a ses mérites. Elles sont différentes. Tenter l’amalgame relève d’une pratique dialectique un peu datée.
Quant à présenter l’avenir du conseil général comme une simple alternative entre deux impasses : l’immobilisme ou la hausse des impôts, cela poursuit dans les figures passées des dialectiques politiciennes visant à enfermer le candidat qui n’a pas sa faveur face à un dilemme impossible. Ne crains-tu pas que la ficelle soit un peu grossière ? Ce n’est pas avec des arguments de ce niveau que tu pourras faire progresser l’audience de ton blog. La blogosphère est adulte. Elle est souvent composée de lecteurs très au fait de toutes ces tentatives puériles et vaines de manipulations de l’opinion.
Quel Président du Conseil Général serais-je ? On verra ! Ce ne sera pas à moi de juger. Et cela ne me semble pas le meilleur moment pour le faire. Avant même de commencer ! Cela étant, j’ai une certaine expérience des responsabilités, tout d’abord dans ma profession où j’ai exercé la responsabilité nationale la plus élevée, cela ne s’est jamais produit en Basse-Normandie, j’ai été Maire d’Alençon : qui prétend que la ville aurait régressé ? Je suis Président de la Communauté Urbaine, et ai été Président de l’Association des Présidents de Communautés Urbaines qui compte une majorité d’élus socialistes, renseigne-toi auprès d’eux sur mon travail. Je suis Sénateur depuis 15 ans, j’ai été rapporteur Général du Budget et Président de la Commission des Finances, t’es-tu renseigné auprès de sénateurs de gauche pour leur demander si j’avais la compétence et l’ardeur pour être Président de Conseil Général ? Je pourrais continuer, au risque d’être immodeste.
Pour te le dire franchement, je ne pense pas que ton billet ait été excellemment inspiré.
Cherche bien du côté de l’humilité et du respect des autres, il me semble que tu pourrais y trouver une mine de bonnes idées.
Cela étant, joyeuses fêtes.

[Rédigé par : Eljori]

félicitations pour votre avis sur l'élection de Lambert au perchoir du Conseil général : ça change des affligeants commentaires du patron du PS ornais.

[Rédigé par : Arseni]

Tien, tien, me suis-je dit, voici un élu socialiste utilisant - même envers ses adversaires politiques - un langage civilisé. D'autant plus que la forme n'y cède rien au fond. Félicitations. Continuez ainsi et tentez d'imprimer cette manière de "causer" auprès de certains socialistes dogmatiques qui dirigent une localité argentanaise que je ne nommerai pas...