Je vois qu 'Yves DENIAUD , ancien Député, se confie dans Ouest France de ce jour et (re)parle de la RN 12 .
J'ai beaucoup de respect pour Yves DENIAUD . Il a été Député de longues années . Il a éte Conseiller régional , voire Vice-Président de Région , de longues autres années ( les mêmes en partie en fait ) .
L'immense passion mise dans ses mandats ne peut être critiquée . On s'attache à un territoire , à des fonctions , à des projets . Yves DENIAUD fut un élu mobilisé et convaincu , nul ne peut en douter et je salue cet engagement , y compris celui des idées politiques qui ne sont pas les miennes .
Mais au moment de la retraite il faut prendre de la hauteur et exprimer ses regrets de façon objective et constructive.
Comme Yves DENIAUD, je regrette que le dossier de la N 12 n 'ait pu aboutir, au titre des années passsées à se battre pour en assurer le financement complet . Mais à qui la faute ?
Yves DENIAUD fut jusqu 'en 2004 responsable des infrastructures de transport à la Région et sait combien il fut difficile pour l'Etat de considérer cet espace territorial couvert par la RN 12 ( entre Eure et Loire ,Orne et Mayenne ) comme prioritaire et pour à la région, tout aussi difficile, de le financer tant les retards étaient encore grands sur le réseau autoroutier ! ( L 'A 88 si chère aujourd'hui par son péage, ne fut co- financée par la région qu ' à partir de 2005 ! ) .
Il sait aussi et fut d'ailleurs solidaire de cette décision comme parlementaire UMP, que le gouvernement RAFFARIN en 2004 a confié la responsabilité des routes départementales aux Départements et à garder pour lui la responsabilté des routes nationales. La N12 a donc été ainsi ( mal ) traitée pendant que le même gouvernement sollicitait la région pour un financement de l 'A 88, relevant également de sa responsabilité.
Pendant cette même période l' Etat confiait aux Régions le financement du ferroviaire TER qui fut engagé vigoureusement sans que rien ne soit demandé aux Départements .
Enfin le dernier Contrat de Projets Etat Région ( CPER ) lancé par le même gouvernement en 2006 a été mal apprécié par l'Etat dans ses propositions routières pour l'Orne , à tel point que la Région à la demande de Gérard BUREL , Président du Conseil général de l'Orne , est venue aider le Département pour financer le programme routier départemental associé au projet Faurécia de Flers .
Alors à qui la faute ?
Il est très démagogique aujourd'hui de me demander publiquement si je dis oui ou non à la RN 12, ou bien encore de fustiger "les écologistes " !
Les finances publiques sont dans un état désastreux ( et ceci ne date pas de l'élection de François HOLLANDE ). La Région a fait le choix du numérique, du ferroviaire et du portuaire dans sa politique des infrastructures de communication . Tant de retards aussi dans ces domaines ! Qui peut me le reprocher ? Il faut faire des choix cohérents . Je sais que le Département de l'Orne , comme la Région, rencontre des difficultés à mobiliser des ressources pour investir . Il fait lui aussi des choix que je ne conteste pas au nom du partage des compétences et des responsabilités. Quant à l'Etat on connait aujourd'hui la situation .....
Alors cessons de polémiquer sur le cas de la RN 12 . C 'est en raison de l'absence de priorité nationale entre 2002 et 2012 en sa faveur que cet axe routier se trouve oublié .
Je suis favorable à ce que le gouvernement rétablisse cette priorité et que la RN 12 soit une grande cause nationale pour l'Orne et les régions concernées.Il faut qu 'un projet de développement des territoires concernés y soit consacré . Je le redirai au Ministre CUVILLIER quand il viendra bientôt inaugurer le dernier tronçon modernisé de la RN 174 , dans la Manche !
La mutation gigantesque de notre économie à engager pour assurer emplois et développement dans une perspective de transition énergétique incontestée , placent ces projets routiers , ici comme ailleurs ( je pense au désenclavement de Vire , à la liaison entre Flers et Caen ou à celle entre Granville et Avranches ) dans des réflexions nouvelles à mener sur la mobilité des acteur économiques et sur l' appréciation des coûts et des financement à dégager à l'heure de la pénurie pour les réaliser .
Il en est d'ailleurs de même avec le ferroviaire et le projet de la LNPN .
Bonne et heureuse année 2013 cher Yves DENIAUD .