J'ai répondu hier aux questions de Jean-Jacques Lerosier pour Ouest-France, interview publiée ce jour :
« Opposer Caen à Rouen est une vision ancienne »
Normand de la première heure, LaurentBeauvais veut « mettre la Normandie toute entière en Ligue 1 ».
Il table sur une super-métropole Caen-Rouen-Le Havre. Non sur une confrontation des deux capitales.
Votre réaction après les déclarations de Manuel Valls sur les Régions ?
Le premier Ministre a confirmé les élections régionales pour fin 2015. Cela me va bien. Nous avons quinze mois pour expliquer aux Normands ce que nous voulons faire. Je le ferai avec grand enthousiasme. Je suis un Normand de la première heure. Depuis que je siège au conseil régional en 1998, je plaide pour une Normandie unie.
Lors de la venue du président Hollande à Caen, le 6 juin, j'ai défendu avec force ce périmètre alors que d'autres, plus larges, se profilaient à l'horizon. Maintenant, nous entrons dans le vif du sujet avec la création au 1er janvier 2016 de la Normandie.
Par où déroulez-vous le fil ?
Surtout pas en opposant Caen à Rouen ! La Normandie, je la veux pour accélérer son développement. Cela dans le respect de chacun et la concertation.
Trois axes sont prioritaires : l'emploi et le développement économique et social, cela passe par la transition énergétique, j'y mets dedans les énergies marines renouvelables.
Deuxième axe : culture, patrimoine et tourisme. Le troisième, les solidarités sociales et territoriales. Pour affirmer cette Normandie solidaire, il nous faut investir massivement dans les communications, l'innovation, la santé, la jeunesse. Nous mettons en place Normandie-Université. Cela regroupe les trois universités de Caen, Rouen, Le Havre et les deux écoles d'ingénieurs de Caen et Rouen, soit 70 000 étudiants.
Quelle méthode ?
La bonne méthode, c'est de rassembler. Nous l'avons bien vu avec les Jeux équestres mondiaux et les commémorations du 70e anniversaire. Nous avons mis, au propre comme au figuré d'ailleurs, la Basse-Normandie en Ligue 1. Face aux autres régions, je revendique la Normandie toute entière en Ligue 1, dans le cadre de l'Europe.
Quel calendrier ?
Nous allons mettre sur pied douze réunions publiques en novembre et décembre pour aller à la rencontre des Bas-Normands, échanger avec eux. Un site internet sera ouvert. Je vais organiser une conférence des exécutifs, avec ce qu'on appelle les grands élus. Les quatre assemblées plénières seront aussi un lieu de débats. Par ailleurs, les deux Conseils économiques et sociaux remettront leur rapport en fin d'année. Je suggère à cette occasion de réunir l'ensemble des deux conseils et des deux Ceser.
Revenons au débat Caen-Rouen...
Ce n'est par là qu'il faut commencer. On a échoué depuis 40 ans, justement, en opposant les deux capitales. J'ai vu passer des propositions. On peut aussi les inverser. Opposer Caen à Rouen est une vision du siècle dernier.
Le monde d'aujourd'hui vit en réseaux. On peut construire une super métropole normande rassemblant les agglomérations de Caen, Rouen et Le Havre, 900 000 habitants au total. Sans oublier Cherbourg, Alençon, Évreux, Dieppe. Bernard Cazeneuve et Laurent Fabius parlent d'équilibre des territoires.
Nous devons travailler dans cette direction, jouer gagnant-gagnant sur la question de la capitale. Rouen aura le statut de métropole, Le Havre s'organise en pôle métropolitain. Caen doit réfléchir à cette évolution. Nous avons un modèle institutionnel à inventer.
Quoi qu'il en soit, quel avenir pour l'Abbaye-aux-Dames ?
L'abbaye-aux-Dames, siège de la Région, n'est pas à vendre ! Il y aura toujours, ici, des élus et des fonctionnaires pour faire tourner la machine.
J'ajoute que la question de la capitale ne répond en rien à la question fondamentale de la proximité. Demain, nous aurons les collèges dans notre escarcelle. Vous imaginez l'ensemble des collèges normands gérés depuis Caen ou Rouen ? Impossible.
Serez-vous tête de liste ?
Pour l'instant, c'est la gauche qui fait la Normandie, là où la droite a échoué sur cette question avant nous. Je porte ce projet avec beaucoup d'ambition.
Le moment venu, nous verrons qui sera le mieux placé pour faire gagner la gauche normande, étant entendu que, comme lors des précédents scrutins, chaque département aura sa liste "
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