Le journal Ouest-France a publié il y a quelques jours sur ses 3 éditions départementales les derniers chiffres édités par l'INSEE à propos de notre démographie .
Ce jour un article a redonné de la perspective à ces analyses en offrant un aperçu sur l'évolution démographique depuis 1982 .
L'élu ornais que je suis est concerné par la poursuite modérée mais cependant persistante ,de la baisse de population de l'Orne. Alors que les 2 autres départements gagnent des habitants donnant à la région un solde global positif .
Je vois trois explications majeures à cette situation .
La première est que l'Orne ne dispose pas de façade littorale à la différence des deux autres Départements . La mer , les ports , les plages , le littoral sont des sources de développement . L'attractivité touristique génère de la résidentialisation "positive " c'est à dire démographique et économique . On peut prendre l'exemple du Pays de Granville . L'Orne a des atouts touristiques réels mais la résidentialisation reste mineure et l'économie du tourisme ne prend pas le relais .
La seconde explication réside dans la dynamique urbaine . L'Orne souffre d'un manque de pôle urbain central générant des effets de diffusion sur le reste du territoire . Les deux autres Départements ont des réseaux urbains diffusant mieux, notamment le Calvados,à l'évidence avec Caen. Le réseau des "grandes " villes ornaises est particulier . Leur situation géographique les met en effet immédiatement en relation avec les autres départements et régions limitrophes.On note cependant que des communes rurales de moins de 1000 habitants se développent en proximité des villes mais à leur détriment .
Enfin le mouvement de "désindustrialisation " a été massif depuis 15 ans , à Argentan ou Alençon par exemple . Peu de relais économiques ont vu le jour en terme d'activités tertaires. La relative "désagricolisation " des bocages a constitué en outre un élement aggravant même si l'industrie agro-alimentaire ornaise reste solide .
Pourtant des investissements autoroutiers massifs ont été engagés il y a plus de 10 ans . Les autoroutes A28 et A88 désenclavent en effet l'Orne . Mais le bilan économique n'en a pas été fait . Certes il reste la question, éternelle, de la RN 12 , mais il faut garder raison , les routes ne génèrent plus dans l'économie d'aujourd'hui , les phénomènes de localisation des activités comme avant . Aujourd'hui c'est la recherche, l'innovation et l'enseignement supérieur qui créent l'attractivité autour des pôles urbains . L'Orne ne peut offrir tant. Le réseau ferroviaire, si décrié, fonctionne néanmoins à minima et son rôle est fondamental , à l'Aigle par exemple. Mais celà ne suffit pas . Quant aux infrastructures numériques,il faut attendre, le Plan ornais ne fait que démarrer ! La question de la mobilité et des relations domicile -travail est posée.
Il ne faut pas baisser les bras pour autant . Il y a des atouts , nous savons être unis pour définir des projets à la hauteur des enjeux et préparer un autre 'avenir comme par exemple avec le Ciriam près de Flers ou le projet du Haras du PIn .
Ces études mériteraient une stratégie de reconquête à définir et à mettre en oeuvre collectivement . J'y suis prêt .
L'année 2014 peut être une année de mobilisation.
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