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Laurent
Beauvais, président de la région Basse-Normandie et de la commission
enseignement supérieur, recherche et innovation de l'ARF
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« Les nouveaux CPER
ne ressembleront pas aux précédents. D'un côté, État et régions seront cette
fois partenaires, de l'autre, nous n'atteindrons sans doute pas les mêmes
niveaux de financement », assure à AEF Laurent Beauvais, président de la
région Basse-Normandie et de la commission « enseignement supérieur,
recherche et innovation » de l'ARF,
en marge du congrès de l'association, jeudi 19 septembre 2013, à Nantes.
Alors que le Premier ministre a annoncé, début août une nouvelle génération
de CPER pour 2014-2020 avec, parmi les cinq priorités, l'enseignement et la
recherche (AEF n°187133), Laurent Beauvais assure
que les régions seront « très exigeantes ». Il revient aussi sur
les conséquences de la gestion des fonds Feder
par les régions. Enfin, comme pour les CPER, dans le cadre de la constitution
des communautés d'universités, il indique que les régions seront attentives à
l'équilibre entre les métropoles et les villes moyennes.
« On ne peut plus parler des CPER comme on en parlait il y a 30 ans. Le
contexte a changé et la situation des finances publiques aussi, tant du côté
de l'État que des collectivités », estime Laurent Beauvais, lors du
congrès de l'ARF à Nantes, le 19 septembre. Celui-ci rappelle que dans la
génération précédente des contrats de projets État-régions, l'enseignement
supérieur, la recherche et l'innovation ont représenté 16 % du budget
total, soit 5,5 milliards d'euros sur 30 milliards. En outre, à ce jour,
« le taux de réalisation » s'élève à 72 % pour ce secteur.
CPER 2014-2020 :
LES RÉGIONS PRÊTES À FINANCER LES RÉNOVATIONS ÉNERGÉTIQUES
Saluant comme « une bonne nouvelle » la décision du gouvernement de
lancer une nouvelle génération de CPER pour 2014-2020 (AEF n°187133), Laurent Beauvais attend
néanmoins que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
s'engage sur une enveloppe budgétaire. « Les régions seront très
exigeantes. Si l'État entend mobiliser les fonds sur les compétences et
l'excellence, les régions sont aussi attachées aux critères de proximité et
d'efficacité, notamment pour éviter une concentration géographique excessive
et ne pas oublier les villes moyennes. Les régions, via les CPER, doivent
aussi remplir un rôle d'aménagement du territoire car si tous les moyens sont
concentrés sur les mêmes pôles, cela nuira aux retombées de l'ESR sur le
développement économique. » Il ajoute : « Dans le débat actuel
'régions versus métropoles' et 'métropoles versus villes moyennes', les
régions doivent veiller à un certain équilibre territorial. »
Interrogé sur le contenu des futurs CPER, Laurent Beauvais pense que le volet
immobilier universitaire sera davantage axé sur les réhabilitations que sur
les constructions car « l'opération campus est passée par
là » : « Les régions sont davantage prêtes à participer au
financement de la rénovation des bâtiments, enjeu crucial, en particulier sur
le plan énergétique au regard de l'évolution des dépenses pour les
universités », ajoute-t-il. Plus globalement, les CPER 2014-2020
« seront sans doute plus sélectifs, plus thématiques et tournés vers
l'emploi ». S'agissant du calendrier, alors que le Premier ministre a
annoncé une signature à l'été 2014, Laurent Beauvais trouve cet objectif
« ambitieux car pour l'instant on ne connaît pas l'engagement financier
de l'État et on ne pourra pas engager les fonds du Feder
avant septembre 2014 ».
LES FONDS FEDER NE
FINANCENT PAS QUE LA RECHERCHE FONDAMENTALE
D'ailleurs, alors que les régions s'apprêtent à gérer les fonds européens du
Feder, « je sens une attente des laboratoires vis-à-vis de ces fonds. Je
rappelle cependant qu'ils sont plutôt destinés à des actions d'appui à
l'innovation et de diffusion de la recherche vers la société et vers
l'économie. » Les régions doivent de leur côté établir, dans le cadre de
la « smart specialisation », des axes d'innovation stratégiques et
prioritaires, et ainsi éviter « la dispersion ».
Pour Laurent Beauvais, « l'État doit inciter les établissements et les
chercheurs à aussi aller chercher des moyens dans le cadre d'Horizon 2020,
des investissements d'avenir ou de l'ANR
pour la recherche fondamentale. Il y a une complémentarité à développer entre
Feder, Horizon 2020 et politique nationale. »
COMMUNAUTÉS
D'UNIVERSITÉS : NE PAS RENFORCER LA MÉTROPOLISATION
Par ailleurs, interrogé sur les communautés d'universités en cours de
constitution, Laurent Beauvais assure que les régions vont suivre cela de
près, notamment parce qu'elles sont membres des CA.
Il souligne « les configurations très différentes d'une région à
l'autre : dans certaines, il n'y aura qu'une seule communauté
d'universités, dans d'autres il y en aura plusieurs, et parfois il y aura des
communautés inter-régionales. » Il rappelle aussi « que les moyens
des régions seront conditionnés aux priorités des schémas régionaux qui
tiennent compte de l'importance des villes moyennes. Geneviève Fioraso, lors
d'un récent déplacement à Albi a donné le sentiment qu'elle entendait ce
message. Si l'on ne méconnaît pas l'importance de la taille critique pour
avoir une visibilité internationale, il nous faut maintenir un équilibre et
une solidarité territoriale et veiller à ne pas renforcer à outrance la
métropolisation. »
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C'est ce que l'on appelle aller dans l'ordre
des choses,pour ce qui est de l'équilibre métropoles /villes moyennes effectivement il faut rester juste sur le second cas,quant à la situation des finances publiques il n'y a pas d'autre choix que de prendre en compte la réalité et d'agir par priorité en attendant
des lendemains meilleurs, on peut être confiant.
Rédigé par : Evariste | 24 septembre 2013 à 18:06