Je salue la parution d 'un ouvrage que j'attendais : "la Normandie en débat " ( éditions Orep ) . Il est réalisé par une équipe de géographes "normands " que je connais et apprécie beaucoup .
http://www.orepeditions.com/produit.php?id_produit=828
Cet ouvrage est très bien fait. Mais y a t'il encore débat ? Le partisan convaincu de la réunification que je suis et reste après 4 années de présidence, se pose en effet la question .
Les temps de crise que nous traversons , propices à la démagogie ,à l' hypocrisie et autres attitudes de peur , de refus obscur ou de dénégation systématique , me sont souvent objectés pour me faire comprendre que "ce n'est pas le moment " ! Je suis convaincu du contraire pourtant .
Les difficultées rencontrées sur la question de l'aéroport de Deauville Normandie , les hésitations que je constate sur l'idée que j'avance d'avoir une gestion future commune, "normande ", des fonds européens ou bien encore les trop timides avancées du Pres Normand sont autant d'incateurs d'un "esprit normand " insuffisammment mobilisé pour affronter les dures réalités économiques, sociales et environnementales actuelles. J'espère que les difficultés rencontrées sur l'évident problème du financement de la LNPN ne viendront pas casser l'élan que j 'ai voulu donner à cette pégagogie de la Normandie"par la preuve ". Le prochain lancement de la nouvelle et belle édition de Normandie Impressionnisme ne doit pas faire penser que l'art est une voie plus efficace , ni celle du développement durable avec les énergies marines renouvelables ( EMR ) qu 'AREVA, dans ces choix, a plutôt contrarié, à ce stade en tous les cas !
Le chemin d'une Normandie "par la preuve " plutôt que celui,éprouvé par le temps, d'une approche purement institutionnelle, est donc très difficile . Alors que paradoxalement, le besoin de mutualisation et d'économie de moyens est plus que jamais présent dans l' esprit des élus et des responsables économiques.
Le dossier relatif à l'acte III de la décentralisation que le gouvernement pousse actuellement remettra peut être cette question sur le devant de la scène. La proposition que je fais de la gestion commune des fonds européeens est un "mix" entre la démarche purement politique et celle pragmatique de" la preuve ", dans cet instant de travail intense promis entre les régions et l'Etat pour relancer l'emploi et la prospérité.
cher monsieur,
merci de renouveler ainsi vos convictions unitaires normandes au moment où l'avenir même de la Normandie est en jeu: les temps difficiles sont finalement propices au courage politique.
Cela fait depuis 2004 que je suis avec quelques ami(e)s le dossier régional normand et je dois hélas constater avec une lucidité amère, que la classe politique locale et régionale en Normandie n'a toujours pas perçu l'urgence et compris l'intérêt d'intégrer l'évidence normande pour mettre en oeuvre les projets d'intérêt national qui permettraient de justifier la Normandie comme territoire cohérent: l'évidence normande est fondamentalement politique ou géo-politique car nous ne pouvons pas agiter en Normandie un folklore ethnico-identitaire pour dire haut et fort que nous existons… Tant mieux car les responsables normands, élus ou non, ont le devoir de proposer pour le redressement de la France, un "régionalisme" de projet.
La Normandie ne doit plus être un problème mais un laboratoire pour les solutions que la France se doit, dorénavant, d'explorer:
1° La "région douce": réseaux; diversités complémentaires; décentralisation; proximité pour sortir du modèle jacobin centralisateur autoritaire. La Normandie comme "interface" entre terre et mer, Paris/Province, urbain/rural, Nord/Ouest, France des revenus et France des salaires (industriels). Par ex: expérimenter enfin un réseau métropolitain régional de plus d'1 million d'habitants...
2° La LNPN: ni plus, ni moins l'occasion de refonder en Normandie le modèle ferroviaire français autour de la "grande vitesse de proximité" pour la desserte du premier réseau urbain régional du Bassin Parisien et du premier système logistique portuaire de notre pays...
3° La Normandie, façade maritime de Paris: garder en France le premier potentiel français d'économie maritime, c'est là la vraie urgence!
4° La "ruralité urbaine": la Normandie ou le laboratoire d'Alphonse Allais assumant la péri-urbanisation à 300 km à l'ouest de Paris pour de nouvelles solidarités sur les territoires.
Vous savez que les forces vives régionales s'inquiètent sur le maintien des grands enjeux nationaux qui doivent donner une utilité à la Normandie en cette période de crise des finances publiques, après l'annonce de l'abandon du canal SNE: l'espace "Paris Seine Normandie" et la LNPN.
C'est pourquoi, j'avais suggéré aux parlementaires qui nous représentent une défense concertée, dans le seul esprit de l'intérêt général, d'un "bien public" normand participant du "bien public" national...
Je ne vous cacherai pas mon inquiétude face à l'absence de "signaux clairs" de la part du gouvernement ou de la présidence de la République concernant la LNPN mais cette incertitude devrait plutôt être l'occasion d'occuper le terrain médiatique pour rappeler avec force que la Normandie existe encore et que nous avons encore quelque chose à proposer à la France...
On devrait voir dans la presse des encarts expliquant en quoi la Normandie est un enjeu national, on devrait voir des élus, des responsables régionaux aller devant les micros et les caméras expliquer cela aux citoyens, on devrait voir des délégations d’élus normands dans les palais parisiens de la République...
Mais au lieu de cela on a l'impression que les grands élus normands (sauf exception) restent sur leurs prés carrés respectifs et attendent... Ou alors, quand ils agissent, ils n’agissent pas de façon concertée et ensemble.
C'est pourquoi, les forces vives normandes ont décidé d'agir en multipliant les initiatives pour construire un agenda qui leur soit enfin propre indépendamment des "palinodies" politiciennes qui bloquent le dossier régional depuis plus de 40 ans…
La Normandie "par la preuve" à laquelle, nous le savons, vous consacrez toute votre énergie et tout votre dévouement public, est, effectivement, en train de se faire par la mobilisation des forces vives régionales puisque les élus, d'une manière générale, refusent de prendre la tête de ce "work in process" qui tisse sous nos yeux l'évidence normande.
Les géographes universitaires, bien entendu, mais aussi le mouvement consulaire normand qui va se réunir, avec les autres CCI concernées, à Versailles le 25 septembre prochain dans la perspective du 3ème colloque Axe Seine en novembre prochain, intègrent et défendent l'évidence normande...
Pour notre part, nous continuerons à nous mobiliser et à soutenir toutes les bonnes volontés normandes surtout celles qui doivent se maintenir là où il le faut absolument: dans la sphère (ingrate trop souvent) de la décision politique...
Aussi, au titre du collectif "Bienvenue en Normandie", j'ai le plaisir de vous informer que notre séminaire annuel en partenariat avec l'Université Populaire de Caen aura pour thème cette année, "la Normandie, le cas d'école". Nous avons, notamment, le projet d'inviter nos amis géographes le 4 décembre prochain à l'abbaye aux Dames à Caen pour une présentation publique de leur bel exercice de lucidité.
Un débat public régional sur l'avenir même de la Normandie est indispensable: il faut d'urgence le construire en provocant l'intelligence et la curiosité de nos concitoyens qui ne demandent que cela... Il ne faudrait pas que nous ayons à réunifier un jour qu’un beau musée de peinture ou la plus belle maison de retraite de la région parisienne alors que nous avons à valoriser la 4ème grande région industrielle du pays ou la première région maritime de France.
Votre témoignage et un exposé de vos engagements pour la Normandie ainsi que vos idées pour une réforme de l'organisation territoriale et de la vie politique française (les deux sont liés) seraient, assurément, très appréciés par le public régional normand.
Cordialement,
Philippe Cléris
Rédigé par : Philippe Cléris | 23 septembre 2012 à 20:29
Je partage tout à fait votre point de vue. Oui, la réunification c’est le moment !! Pour moi, c’est depuis 40 ans le moment mais là, plus que jamais ! Est-ce qu’un médecin renoncerait au traitement d’une maladie sous prétexte que le patient s’est en plus cassé la jambe ?
C’est une excellente chose que des experts tels que douze géographes apportent leur regard sur l’avenir de notre région et pour moi, il n’y en a qu’une !!!!
Bon courage, tenez bon !
Bien à vous.
Rédigé par : Dominique Brichard | 26 septembre 2012 à 11:47