Tout a été dit ou presque sur la décision prise par le gouvernement de confier au groupement EDF/ALSTOM 3 champs éoliens autorisant ainsi l'espoir de voir naître en Basse Normandie une nouvelle filière industrielle.
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Tout d'abord il faut rappeler que cette décision s'inscrit dans un objectif de réduction de la part du nucléaire dans notre production d'électricité. On peut parler d'économie verte ou bleue, on doit se féliciter que la France, enfin, emprunte le chemin de beaucoup de pays européens (Allemagne, Grande Bretagne, Danemark, Suède, Norvège .. ) qui ont avant nous fait ces choix. Je renvoie à la campagne pour les présidentielles afin de mettre de la perspective politique à cette décision nationale prise in extremis par le gouvrenement, ce dont je me félicite. La France doit rattraper son retard sur les EMR . Il faut maintenant avancer vite. On parle de l'hydrolien en Basse Normandie, de l'éolien flottant en Bretagne. La France de l'ouest a des atouts que l'on doit vite valoriser pour engager la transition écologique.
Mon deuxième commentaire a trait au rôle des collectivités. Certes il s'agit en matière d'énergies marines renouvelables d'une politique nationale. Mais à l'heure où le Président de la république fustige les collectivités locales (surtout les régions de gauche bien entendu) en leur promettant une joyeuse RGPP s'il gagne le 6 mai prochain, je m'autorise à dire que les territoires ont de la force quand ils s'unissent et se mobilisent sur des projets d'envergure. On peut dire la même chose à propos du projet ferroviaire LNPN. Quand une politique nationale est relayée, portée, amplifiée par les territoires, elle a toute chance de se réaliser dans les meilleures conditions. Y compris financières, car cet aspect des choses a été peu signalé, sinon par les industriels. Sans l'implication des territoires ces projets éoliens n'auraient pu se réaliser. Sans le syndicat mixte PNA (autre groupement de collectivités), EDF et Alstom n'auraient peut être pas trouvé des conditions de dialogue et de mobilisation aussi favorables. Alors pitié ne pénalisons pas les territoires en les mettant à la diète alors qu 'ils portent les ambitions d'un Etat ruiné !
Enfin le troisème commentaire est limpide : la mer est un réel espoir pour la Basse Normandie. La politique que je conduis à la Région tente de convaincre tous les décideurs que nous devons nous mobiliser sur cette question. Du Mont St Michel à Honfleur, nos atouts sont nombreux, insuffisament valorisés et mobilisés. L'Ornais que je suis est décidé à poursuivre dans cette direction en déclinant toutes les politiques possibles : éducation, innovation, tourisme, cullture, europe, pêche, économie, développement durable...
Voilà enfin une bonne nouvelle qui prouve qu'effectivement ce sont les collectivités territoriales qui assurent et assument les grands projets utiles à l'avenir du pays:
l'Etat central n'est bon semble-t-il que pour vendre les bijoux de famille dans une perspective néo-libérale (cf le très beau film: "l'exercice de l'Etat" qui met en scène un ministre aux prises avec une "réforme" de privatisation des gares SNCF)
On espère que cela cessera après le 6 mai!
Autre chose encore sur ce sujet:
Je me réjouis, pour avoir suivi ce dossier de près, que cela soit finalement la Normandie dans son ensemble avec Cherbourg ET Le Havre qui devienne la région française pilote en Europe pour les nouvelles énergies marines:
je n'ai guère apprécié la façon dont Monsieur La Lay dans Ouest-France a présenté ce dossier en insistant sur la sempiternelle querelle normande alors que les projets présentés pour Cherbourg et Le Havre sont finalement complémentaires! Il faut vraiment en finir avec cette façon de voir les choses: notre région normande est pleine d'atouts, cessons de nous tirer en permanence des balles dans le pied!
Rédigé par : CLERIS Philippe | 10 avril 2012 à 11:32