La question économique sera je l'espère au centre du débat de la primaire socialiste en septembre, et ensuite, des présidentielles de 2012.
Je veux prendre deux exemples pour illustrer les dérèglements de l'économie du XXIème siècle qu'aucune décision ou initiative nationale n'a encore pu changer au fond.
Le premier concerne le groupe industriel Schneider Electric. Le Président du directoire vient de donner aux Echos (29 et 30 juillet dernier) une interview où il développe la stratégie de développement en Asie et d'acquisitions. Le chiffre d'affaires a augmenté de 20 % au premier semestre 2011. C'est le moment que choisit le groupe pour réduire drastiquement, pour la seconde fois en 3 ans, les effectifs de l'établissement de Bourguébus dans le Calvados. Les élus locaux n'ont pas réagi, les salariés sont peu syndiqués, le député UMP est intervenu parait-il, la Région n'a pas été associée à une discussion sur l'ancrage territorial de ce site industriel de l'agglomération de Caen... tout ceci n'est pas normal ! Que faut il faire ?
Autre exemple, hors de la Basse Normandie, en Poitou Charentes près de Chatellerault. La Fonderie du Poitou Aluminium (groupe Montupet) annonce un "plan de compétivité" comprenant des dégagements de cadres, une réduction de la durée du travail de 38 h à 35 h et une baisse de 15 % des salaires. Tout le monde proteste (y compris ma collègue Ségolène ROYAL) mais le rouleau compresseur du chantage à la fermeture avance et aucun obstacle ne semble se présenter devant lui ! Que faut il faire ?
Il faut que le PS s'empare de cette question au plus vite.
Je vois dans la bouche de Manuel VALS que sa seule réponse à la "démondialisation " proposée par son camarade Arnaud MONTEBOURG est une insulte et une pirouette !
La droite reste vrillée à ce crédo du libre échange. Mais c'est la droite, et au delà des postures sarkoziennes, il ne peut lui être demandée de changer les choses. Mais la gauche, la gauche "de gouvernement ", pas l'extrême gauche dont l'objectif n'est pas de gouverner pour changer, que propose-t-elle qui soit une réponse à ces millers de salariés qui sont en train de se réfugier, au mieux dans l'abstention, au pire dans le populisme d'extrême droite ?
Je trouve que ce débat sur la démondialisation, c'est à dire sur une réaction européenne de volontarisme politique et industriel, mérite que l'on s'y arrête . Si je rencontre Arnaud MONTEBOURG prochainement je veux lui en parler, même si je soutiens Martine AUBRY pour ces primaires !
Je veux d'aiileurs en parler à son conseiller économique Daniel COHEN qui, comme moi, figure dans son équipe de campagne et dont je ne connais pas les positions sur cette question .
Le Monde Diplomatique vient d'y consacrer sa première page ( article de Frédérique LORDON )