Après le congrès de la FNSEA je lis les articles qui en relatent l'essentiel. Je cherche à comprendre les orientations fixées par le nouveau Président Xavier Beulin et je m'interroge . Ne va-t-on pas vers un néo-productivisme ? Ne va-t-on pas vers l'amplification d'un modèle de développement qui depuis près de 40 ans, paradoxalement, a montré ses limites mais que la profession, confortée par le gouvernement, ne peut que continuer à poursuivre ?
Je lis que l'environnement reste présenté comme une sorte de contrainte et que malgré les grandes déclarations de tribune sur la nécessité de préserver la nature et de passer un "pacte" avec la société, tout est orienté pour opposer environnement et développement agricole, comme l'a si tristement dit le Président de la République lui même. Je vois que l'on parle "d'épine des OGM ", que l'on fustige les règlements au nom de cette vieille antienne rurale qui dénonce toute contrainte administative (la loi ?). Je lis que l'on parle désormais d'agriculture "écologiquement intensive " !!! Ca veut dire quoi ? Avec conviction je me suis opposé à la campagne de France Nature Environnement, mais je ne vois rien venir du côté de la FNSEA pour m'aider à penser que j'avais raison.
Je constate en fait que la priorité est à la compétition économique. La comparaison avec l'Allemagne est devenue la seule référence en terme de choix de modèle de développement. Certes, on accepte les "autres", c'est à dire ceux qui ont choisi d'autres voies, celle du"bio" ou celle de l'agriculture de proximité, mais au final l'essentiel n'est pas là. L'Europe n'est plus pensée comme un cadre de régulation mais seulement comme un espace de gestion de la concurrence .
La conclusion est que la FNSEA accepte la poursuite du déclin du nombre d'exploitations et le mouvement de concentration qui lui est bien entendu lié. La "contractualisation " est désormais la ligne d''horizon et il reste aux pouvoirs publics à gérer le volet social : du pur libéralisme, comme si nous nous ne pouvions nous en extraire, quelle défaite !
Mais je reconnais que la ligne politique est claire .
Je me trompe ?
Paysan moi meme, 50 ans en 2010, les dérives de ces 30 derniéres années ont pourtant montré qu'il faut faire attention sur le mot "compétitivité"
Rédigé par : jr | 02 avril 2011 à 23:25
Oui vous avez raison . merci pour votre commentaire .
Rédigé par : Laurent Beauvais | 03 avril 2011 à 07:29
Et ce n'est pas L'EUROPE dans sa configuration
actuelle qui aura la volonté de changer les
choses.
Rédigé par : Evariste | 03 avril 2011 à 22:36
Là, on peut déjà se faire une idée sur la
vision de Xavier Beulin personnellement
je suis inquiet !
http://www.europe1.fr/France/La-FNSEA-veut-une-TVA-sociale-472589/
Rédigé par : Evariste | 06 avril 2011 à 17:30
Le néo-productivisme agricole est de retour et il sent à pleines narines!
Aujourd'hui (jeudi 7 avril 2011) dans Ouest France, derrière un édito ferme et fort d'Emmanuelle Hutin "Non au suicide des agriculteurs" se promène dans les pages du célèbre quotidien breton un publireportage qui peine à dire clairement ce qu'il est à la gloire de l'agro-industrie dans "l'Ouest" (à la fin: on voit quand même les logos des financeurs...)
Ouest-France qui nous a pourtant habitué à une certaine rigueur journalistique ou morale ne se grandit pas en ouvrant ses pages de cette façon!
Ce n'est pas à un grand quotidien régional d'information de faire l'article et la réclame de groupes agro-industriels qui savent très bien la faire par leurs moyens propres... En attendant, mise à part le problème du foncier qui est évoqué (grignotage des terres agricoles par l'urbanisation), le citoyen lecteur inquiet de l'avenir de l'agriculture ne trouvera pas dans son journal quotidien favori sinon obligé une explication exhaustive ou objective de la crise sociale et économique très grave qui frappe le monde agricole dans "l'Ouest", tant du côté des causes (le maintien d'un revenu agricole dans une logique productiviste concurrentielle; l'accès au foncier; les nuisances environnementales ou sanitaires) que du côté des solutions (les circuits courts; l'agriculture qualitative et labelisée)
Sur le dernier point: pas un mot ou presque, bien sûr, dans "Ouest France" sur la Normandie qui est pourtant la région agricole de "l'Ouest" la plus engagée vers la solution justement avec 11 AOC ou AOP et de nombreuses expérimentations associatives (AMAP)...
Il serait judicieux que le CRBN et la chambre régionale d'agriculture proposent une communication spécifique ou un débat public sur la situation agricole en Normandie afin que les citoyens consommateurs et les professionnels agricoles de notre région déjà engagés dans les alternatives s'informent et coopèrent
Rédigé par : Philippe CLERIS | 07 avril 2011 à 12:42