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09 janvier 2011

Commentaires

Philippe CLERIS

Je ne peux que partager ce point de vue non identitaire sur l'identité régionale:

vous me permettrez néanmoins cette petite réflexion:

la France est une et unique en son genre comme les autres "nations" européennes, car elle est avant tout, un patchwork fait de morceaux de couleurs, de tissus et de tailles différents, un beau patchwork que je préfère de loin à tous les saint-suaires sans coutures du nationalisme unitaire qui ont tant ensanglanté les XIX et XXème siècles... Le patchwork français assemblé avec patience a fini par envelopper des valeurs communes que l'on souhaite universelles: la Liberté, l'égalité et la fraternité au risque d'une Révolution qui aurait bien voulu finalement débarrasser les nouveaux citoyens tous nus de ce vieux patchwork pour un drap un peu sec coupé au cordeau...

Fort heureusement et avec sagesse les députés constitutionnels de 1790 ont su repousser le projet du député Tourret (un rouennais ! j'en suis vraiment désolé) qui voulait découper, tel un équarisseur, la France en quelques 80 carrés de 80 lieues de côté. Ils préférèrent le projet actuel qui reprend dans la plupart des cas les limites plus sinueuses et plus historiques des anciennes provinces ou diocèses: la Normandie ducale indépendante jusqu'en 1204 puis province française jusqu'en 1790 survit jusqu'à aujourd'hui grâce aux cinq départements parfaitement cohérents dans le vieil espace historique normand...

Aujourd'hui, les régions qui fonctionnent le mieux sont celles où il y a une cohérence et une évidence entre la géographie administrative et institutionnelle et la "géo-histoire":

la Normandie, l'un des plus vieux morceaux du patchwork français ne pose aucun problème "identitaire" mais la division en deux "néo-régions" administratives de l'évidence "géo-historique" normande pose surtout la question de l'identité ou de l'existence même de la notion de "région" dans une France marquée, surtout depuis 200 ans, par un centralisme parisien rigide.

Le patchwork c'est délicat, subtil et fragile: pas sûr qu'il sortira en meilleur état de l'actuelle essoreuse néo-jacobine voire néo-bonapartiste!

NORMANRING

Boujou.

Sur cette question d'identité il est évident, comme vous le soulignez, qu'il y a à apprendre de nos voisins bretons.

Dans le concret il y a un schéma qui doit tout à la politique des élu(e)s dans ce domaine. Toutes les mairies et lieux publics bretons arborent le drapeau breton comme une évidence, à leur suite tous les bretons apposent un drapeau breton sur leur véhicule. Cette matérialisation ainsi construite devient une autre évidence dans l'économie de la région.
En effet la signalétique "Produit en Bretagne", lancée sur cette identité omniprésente et affichée, devient alors la première marque "régionale" de France et un vecteur économique essentiel, et ce n'est qu'un exemple!

Ce travail de la région a porté ses fruits outre Couesnon et la Bretagne a ainsi une image, une identité, qui porte bien plus loin que son simple territoire.

Alors j'en appèle aux autorités de notre région (celle des cinq départements) pour qu'elles prennent conscience de leur rôle de locomotive (l'image du train étant d'actualité) sur ce sujet.

il y a plusieurs niveaux d'identités : l'administratif de la réunification, le sensible, l'économique et le visuel.
Tout cela est lié en toute évidence mais si nos mairies nous montraient le chemin en pavoisant Normand, ne serait-ce pas déjà un pas en avant vers une (re)construction de l'idée Normande... soyez conquérant.

Bien à vous.

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Conseil Régional Basse Normandie

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