Je suis bien entendu solidaire des inquiétudes des milieux agricoles à propos de la situation du marché de la viande. Si je ne comprends pas tout dans les conditions de la récente mobilisation de la FDSEA et des JA à Coutances chez Bigard, je soutiens ce nouvel appel pour de meilleurs revenus agricoles.
Mais qui l'entend ? Mais qui y répond ? Et quelle réponse apporte-t-on ?
2 à 5 centimes d'euros par kilo semble être la réponse (la demande était de 60 ! ). Elle est bien entendu insuffisante quand je lis que les syndicats réclament "une nouvelle donne pour la filière". Evidemment une nouvelle donne peut changer les choses, mais comment y parvenir ? Que faut-il remettre en cause ?
La lutte engagée contre les industriels de la viande, comme pour le lait, n'est pas claire dans ces objectifs. Les cours mondiaux des matières premières flambent durablement. L'ouverture des marchés est accélérée par la commission européeene et la référence à la "compétitivité allemande" reste l'alpha et l'oméga du projet politique du ministre de l'agriculture qui fait le méchéant pour séduire mais n'a aucun pouvoir pour changer les choses. Pourquoi s'en prendre aux seuls industriels dans un univers de compétition strictement économique ?
La FDSEA ne remet pas en cause les données de base du fonctionnement de notre monde économique qui sont à l'origine des problèmes actuels et futurs. Soit, mais alors, à partir du moment où l'on accepte ces règles de base qui évacuent désormais clairement toute notion de régulation par des outils publics (la contractualisation est une réponse qui valide ce modèle, elle sera donc un échec), pourquoi lancer contre les industriels plongés dans cette compétition libérale, des agriculteurs déboussolés et victimes au bout de la chaîne de cette logique économique suicidaire ?
Les rivalités syndicales d'une part et d'autre part toute absence de "pédagogie de la crise" provenant des responsables politiques nationaux pour éclairer les enjeux et sensibiliser les esprits, m'inquiétent beaucoup.
Plus que jamais ces luttes et ces échecs montrent que notre modèle économique agricole (mais on peut parler de la pêche, ainsi que de nombreux secteurs industriels) est définitivement à bout de souffle.
Les rustines que le gouvernement tente d'y apporter peuvent faire illusion, on ne peut rejeter tout effort pour calmer les choses (je pense aussi au lait bien entendu), mais on ne règle rien ! Le monde agricole continue à se concentrer et se concentrant il change de nature et change la donne autour de lui, évidemment. Souhaitons-nous celà ?
Pour ma part cette évolution ne me va pas, mais je reconnais que je ne peux proposer des réponses satisfaisantes. Il faut faire des efforts pour développer et faire connaître des propositions pertinentes.
Monsieur le Président,
Je suis complètement d'accord avec votre propos. Nous pensions être a l'abris avec les quotas (bovins viandes ou lait) alors qu'en fait nous voyons bien qu'il n'en est rien. Et que faire? Comme vous je n'ai pas de solutions si ce n'est peut être une dimionution de la production... Celà suffirait-il?
Cordialement
Rédigé par : fred61 | 11 novembre 2010 à 17:30
Non ,il ne faut pas une diminution de la production mais une baisse des prix !!!
La solution, c'est un prix correct imposé par
un état fort pour que les producteurs vivent décemment (3 euros le kilo de boeuf a la ferme , 17 euros en grande surface , faut arreter !!!)
les producteurs demandent 3.50 euros pour vivre décemment !!
A tout pouvoir ,un contre -pouvoir de même
force doit exister ..Montesquieu .
Et que penser de syndicats agricoles qui
font ces manifs alors que peu de temps avant ils signent des accords de dérèglementation des prix!!!
....Bien cordialement ..
sp
Rédigé par : spoti | 14 novembre 2010 à 23:25