Après Jean-François LEGRAND pendant la campagne des régionales, je note que la droite en Basse-Normandie continue à critiquer notre Université. Anne d'ORNANO que je rencontrais vendredi pour un échange sur des sujets communs m'a de nouveau dit elle aussi combien l'Université de Caen ne lui paraissait pas être à la hauteur de "ses espoirs" . Jean-Léonce DUPONT, le "candidat" à la succession de Mme d'Ornano y va lui aussi de ses attaques dans une interview assez "improblable" (comme on dit en ce moment ? ) au journal Ouest France (édition 22/23 Mai).
J'ai revu à Vire samedi Jean-Léonce DUPONT et lui ai dit combien j'étais choqué par ses attaques continues et qu'il se trompait dans cette stratégie de dénigrement de l'université lui proposant d'en rediscuter ensemble.
Bien entendu c'est d'abord la Présidente de l'Université qui est visée dans ces attaques qui gardent un fond très "localo politicien".
Ensuite il me dit ne pas comprendre pourquoi notre université ne gagne pas au "jeu" que Mme PECRESSE pratique depuis 2007 dans l'exercice de sa politique. Ce jeu consiste à récompenser (financièrement) "l'excellence" dans la "compétition" (exemple le Plan campus) et à décerner des prix à des universités, ici ou là, rendant verts de honte ces élus de province qui se croient "déclassés" quand on ne gagne pas au jeu et qui hurlent à la honte dans les couloirs des palais dorés de la république sarkozyste.
J'ai dit à Jean -Léonce DUPONT qu 'il fallait arrêter de jouer au "chamboule tout" avec l'Universtité de CAEN et que je voulais le rencontrer pour lui expliquer comment cette Université agissait dans le contexte politique du moment.
La France s'inspire des Etats-Unis et de l'Allemagne pour fonder sa politique universitaire. Erreur funeste ! Comme si nous ne pouvions pas nous-mêmes fonder une action innovante et fidèle à nos spécificités. "L'autonomie" accordée aux universités par ce gouvernement, ainsi que la politique de compétition engagée en parallèle, n'apportent aucune réponse aux évolutions nécessaires pour l'enseignement supérieur et la recherche dans notre pays (pour en savoir plus sur cette problématique, je conseille la lecture d'un article de Marcel GAUCHET dans la revue Le Débat de septembre -octobre 2009 [http://www.le-debat.gallimard.fr/]) .
Pour en revenir à l'Université de Caen, pour faciliter son évolution (car il faut qu'elle bouge évidemment, il y a des sujets en débat et des problèmes à régler bien entendu), il faut dialoguer avec ses responsables, connaître les projets et les stratégies.
Il y a actuellement la constitution du PRES normand, mais qui en parle, qui en débat ?
Il y a les sites délocalisés à St Lô, Vire, Alençon, Lisieux, Cherbourg : qui les financent, quel bilan ?
Il y a les formations supérieures nouvelles créées depuis 4 ans : qui les connait ?
Il y a la recherche et l'innovation : l'Université est très impliquée dans les problématiques économiques régionales (pôles de compétitivité, Incubateur - jeudi à la Région les ostréiculteurs étaient réunis autour du professeur Mathieu ...) .
Il y a la politique de lutte contre l'échec en premier cycle et la politique du logement étudiant : qui s'y interesse ? Et dois-je parler de la politique d'attribution des moyens financiers et humains du gouvernement depuis 3 ans ?
Voilà ce que je veux mettre en débat ; voilà ce que je veux expliquer aux responsables politiques de la droite bas-normande pour travailler positivement, pour aider à traverser ces moments difficiles que connait notre pays et donc notre région, pour aller plus loin dans cette belle ambition de la formation et de l'innovation au service du plus grand nombre, sans élitisme néo-liberal , mais avec solidarité républicaine .
Avec Corinne FERRET, vice-présidente à la Région, je vais lancer l'élaboration d'un schéma régional de l'ensignement supérieur pour les 4 années à venir, qui à l'automne sera le cadre de ces clarifications et je l'espère, l'occasion de la manifestation d'un vrai rassemblement des énergies et des convictions pour promouvoir l'Université de Caen Basse-Normandie .