Laurent Beauvais - Le blog

Agriculture : comment Sarkozy cherche à s'en sortir en jouant là aussi un drôle d'air

Je viens de dire ce que je pensais de cette affaire d'identité nationale que l'on nous ressort avant les élections régionales. La musique est la même dans la "sortie" du Président à propos de son discours au monde agricole, la semaine dernière à Poligny.  
Je conseille la lecture de la note de Terra Nova  [http://www.tnova.fr/index.php/component/content/article/4-notes/1052-discours-de-poligny]

Les Régions investissent pour le service public régional ferroviaire

Pendant que le Président de la République fustige les collectivités locales qui "dépensent trop", les Régions investissent pour le ferroviaires de demain.

Mardi dernier, 8 régions dont la Basse-Normandie viennent de passer à Alsthom, via la SNCF, une commande de plus de 800 millions d'euros pour l'acquisition de TER.
On dit quoi de cette initiative du côté de l'Elysée ? Les Régions je crois montrent là l'exemple !
Je pense que les citoyens, au moment des régionales, sauront faire fi de cette propagande élyséenne purement politicienne.
N'est-il pas dommage qu'à propos du ferroviaire, il ne soit pas possible de faire une union sacrée entre l'Etat et les Régions pour investir le plus vite possible !

Autour d'Alain ROUSSET, Président de l'ARF et de Guillaume PEPY, Président de la SNCF.

 

Réforme des collectivités et de la taxe professionnelle: les sénateurs de Basse-Normandie vont-ils s'aligner sur le diktat présidentiel ?

Je note des "frémissements" dans l'attitude de certains de nos sénateurs à propos des réformes que le Président SARKOZY veut imposer avec démagogie aux collectivités territoriales.  
Dans le Journal du Dimanche d'aujourd'hui,  je vois que sous l'égide de Jean-Pierre Raffarin, René GARREC signe un appel à différer le vote de la réforme de la taxe professionnelle. L'argument à ce stade est purement circonstanciel, mais il a de la pertinence : pourquoi voter cette "réforme" avant celle sur les compétences et l'organisation des collectivités qui sera l'objet d'une autre loi ? Les compétences peuvent ensuite appeler les bonnes ressources pour agir, et non l'inverse.
Dans l'Express de cette semaine, Alain LAMBERT s'interroge avec justesse sur la taxe professionnelle en faisant comprendre que mal maîtrisée, cette "réforme" risque de coûter aux ménages et de creuser le déficit de l'Etat, déja abyssal !
Enfin j'ai retrouvé une interview de Jean-Léonce DUPONT dans les Nouvelles de Falaise du 27 Octobre, qui lui aussi semble perplexe sur ces "réformes" annoncées notamment celle du mode de scrutin des conseillers territoriaux.  Il se préoccupe quant à lui davantage du devenir des Départements (celui du Calvados je crois l'intéresse tout particulièrement).
Mais ces deux derniers sénateurs ne signent pas l'appel de RAFFARIN .

Le débat doit être bien mené car ces "réformes" sont de vraies inconnues pour tous les élus. Chaque jour ou presque, nous célébrons dans des inaugurations la vertu du mille feuilles qui permet sur le territoire de réaliser et de faire avancer les choses. Les habitants sont souvent là pour voir les élus rassemblés et mobilisés pour agir.
On est loin de la démagogie populiste du Président qui fustige sans détail et sans mesure ce que nous faisons tous, tous les jour . Savent-ils ces habitants que demain les fameux "conseillers territoriaux" seront des professionnels de la politque, coûteront plus chers en indemnités et paralyseront les exécutifs en saupoudrant les aides financières et en rabaissant les grandes politiques régionales à des visions localistes ?  

Identité nationale : où va nous mener ce débat ?

Je suis assez inquiet de voir comment le débat que le ministre Besson lance sur l'identité nationale va se poursuivre. Je prends en effet connaissance d'un sondage réalisé par Ouest France et publié ce jour. Voilà exactement ce que cherche le président Sarkozy en ces temps de chômage aggravé et de dette abyssale : trouver un sujet qui mobilise l'opinion sur tout autre chose que la crise économique et sociale que nous traversons.  
Savoir que tout le monde ou presque est "fier d'être français" et favorable à  "l'apprentissage" de la Marseillaise nous apporte quelle solution et quelle perspective pour avancer ?
Sinon celle de troubler davantage les esprits de ceux qui ne comprennent plus rien au fonctionnement de notre société débordée par le libéralisme marchand. Car ces accents de déjà vu, qui nous font prévoir le menton levé et le verbe fort, ne résoudront en rien la désindustrialisation et la dérive climatique de cet automne .
Je crains encore une fois une simple motivation électoraliste destinée à masquer les vraies interrogations de notre société actuelle devenue égoiste et violente. Je lis les références humanistes du journal et la foi de  générosité exprimées presque comme une précaution ! Attention, ce débat va au contraire mener tout droit vers l'opposé de ces valeurs, évidemment ! Pourquoi tant de naiveté ?

Moi je préfère me mobiliser pour les services publics comme la Poste ou la SNCF. Celà donne plus de sens quand je m'adresse aux citoyens en difficultés. Je veux bien en plus leur chanter la Marseillaise et leur rappeler qu'ils sont français ? Mais certains me renverront l'Europe en pleine figure, comme par exemple les agriculteurs en ce moment !
Comment on s'en sort si on suit MM. Sarkozy et Besson ? Certainement très mal. Il y a autre chose à faire en ce moment pour conforter citoyenneté et solidarité dans notre république et en Europe .

Je conseille la lecture d'un ouvrage tout à fait dans cette actualité de la montée des "révolutions conservatrices " ; celui de Daniel LINDERBERG " le procés des lumières " ( édition du Seuil l )