Des études sont publiées actuellement à propos de la réelle présence des députés à Paris sur les bancs de l'Assemblée Nationale .
Je suis prudent sur la pertinence de ces études mais par contre je suis satisfait que ce sujet soit mis dans le débat public en ces moments de crise sociale .
Beaucoup de députés ( mais on peut dire celà aussi des sénateurs ) utilisent ce mandat pour faire un autre travail politique de "super" conseiller régional ou général . Quand ils président un éxécutif par ailleurs, bien entendu cette fonction les amènent à privilégier souvent cette responsabilité locale au détriment d'un travail plus lointain à l'Assemblée de contrôle et de vote des lois .
L'Orne nous donne un terrain d'application intéressant . Mme Bassot est pointée pour une présence très insuffisante ..non pas sur le terrain mais à Paris alors qu 'elle est par ailleurs conseillère régionale ! Mais elle est loin derrière ses collègues Deniaud et Lenoir , ce dernier disposant seul d'un mandat de présidence d'executif local à Mortagne .
Je vois dans la Manche que mon ami B Cazeneuve est très bien classé tout en étant Maire de Cherbourg .
Il faut que les citoyens s'emparent de ce sujet . Il en va de la qualité de notre système démocratique et peut être de sa pérennité ! Mais il faut aussi redonner du contenu politique à ce débat . Attention à trop de démagogie . Les extrêmes rôdent sur ce genre de questions qu 'une presse un peu à la recherche de cleints faciles tend parfois à lancer sans prudence !
Vous l'aviez vous -même relevé dans une réunion publique:
Les élus sont-ils des notables ou des responsables?
La Normandie a trop souffert de n'être gérée ou digérée que par des "professionnels de la profession" (comme le disait Godard à propos du cinéma): une étude récente d'un élève de science po Rennes montre que la question de la "réunification" normande est bloquée depuis 38 ans par des élus surtout à la recherche d'une parfaite coïncidence entre intérêt général et intérêt particulier d'une carrière publique...
Tous les élus ne sont pas, fort heureusement, des professionnels au service d'eux-mêmes qui considèrent que la démocratie c'est un ou deux dimanche tous les 5 ou 6 ans: l'idée d'une démocratie participative chemine doucement avec le risque que les débats "citoyens" ne se confondent avec la communication de crise des élus et autres décideurs. Les enquêtes d'utilité publique ne servent pas à grand chose sauf à entretenir la défiance entre électeurs et décideurs politiques élus ou non...
Clémenceau disait que la guerre est une chose trop sérieuse pour la confier aux seuls militaires: il en de même de la démocratie... et de la République!
Rédigé par : Philippe CLERIS | 28 avril 2009 à 16:40