A l'occasion de chacune des réunions de compte-rendu de mandat la question m'a été posée : la réunification; où en est- on ?
Comprenant cette interrogation comme une marque d'intérêt mais aussi comme un sujet m'identifiant bien , je n'ai pas usé de la langue de bois pour y répondre .
La "réunification " ( en fait les deux régions n'ont jamais vraiment été "unies" dans notre univers républicain ! ) n 'est pas à l'ordre du jour pour une raison simple : les élus" hauts- normands" n 'en veulent pas . Le CESER de Haute- Normandie dans un rapport récent traitant de prospective ne l'évoque pas .
Les coopérations ont avancé dans des domaines comme le portuaire , l'économie, la culture ou bien encore ( avec difficulté il est vrai ) l' enseignement supérieur et la recherche. Mais aucune perspective politique de fusion n 'est à l'ordre du jour , alors que l'acte III de la décentralisation est en préparation .
J 'observe que l'Alsace se montre plus audacieuse. Il reste à vérifier que les compétences territoriales de la nouvelle entité seront mieux pilotées qu 'avant , que des économies de gestion seront engagées et que la gouvernance et la transparence démocratique seront renforcées .
Il faut également tenir compte de" l'air du temps" . Nos citoyens semblent démobilisés. Les conséquences des troubles économiques que nous vivons sont manifestes dans les comportements : crainte du voisin , exacerbation des égoismes , perte du sens de l'intérêt général . Regardons ce qui se passe en matière de regroupement des intercommunalités ; du côté d'Argentan je suis servi ! On a peur du " Grand Argentan " , comme on redoutera une Grande Normandie . L 'époque manque d' ambition et de courage car les inégalités sont trop grandes et la vision de l'avenir est réduite à rien quand il n' y a pas de travail et que le pouvoir d' achat recul.
Je ne baisse pas les bras , mais les combats méritent d'être appréciés à l'aune des forces en présence . Les troupes sont clairesemées, y compris en Basse -Normandie ! Ma proposition de prendre la compétence de gestion des fonds européeens à partir d'une structure commune aux deux régions , c'est à dire "normande " dès 2014, a fait flop , d'abord évidemment du côté du Conseil régional de Haute- Normandie .
Alors je réfléchis . Persuadé que cette "réunification" provoquerait un " choc de compétitivité ", comme on dit au gouvernement ,il faut faire avancer les lignes .
Je veux ainsi que la référence "Normande " soit prédominante dans les politiques du Conseil régional que je préside . Nous l'avons fait avec les jeux équestres de 2014 , nous continuons avec notre stratégie dans le domaines des énergies marines renouvelables . Mais, dans ce cas,nous y avons adjoint la référence "Ouest " pour mieux caractériser l 'enjeux et la problématique . Car si très vite nous coopérerons avec la Haute Normandie dans ce domaine,évidemment,je veux aussi signaler que c 'est avec la Bretagne ( le pôle Mer ) et les Pays de la Loire ( accord de coopération industrielle avec Alstom ) que notre projet prend tout son sens .
La stratégie "Ouest- Normandie " peut être la bonne façon de positionner l'action fédératrice et innovante du Conseil régional . Nous allons rentrer ainsi dans le projet "Axe Seine " sans négliger les impératifs de développement vers les deux "portes sud " de notre territoire .
Je propose ainsi de rebaptiser le Plan Stratégique " Ouest Normandie 2020 " et non plus "Normandie 2020 ", comme je l'avais crânement fait il y a deux ans, la Haute-Normandie n' ayant pas souhaité s 'y adjoindre.
Aller plus loin et enlever le "Bas" a t'il du sens ?
Il faut en débattre et j 'y suis prêt .