Je me suis exprimé hier sur les conséquences à tirer de ce référendum raté en Alsace et sur la transposition possible en Normandie d'une telle initiative.
Je regrette cet échec mais je le comprends. Trop de divisions territoriales se sont manifestées. Cette fusion des collectivités n 'a pas été portée par un vrai projet de développement qui parle pour ceux qui attendent des perspectives de croissance. Diverses oppositions aux intérêts contradictoires sont apparues et se sont imposées dans une sorte de comportement généralement conservateur. Car l'argument des économies d'effectifs et de cette histoire assassine du mille feuilles lancées par Nicolas Sarkozy il y a quelques annéees, n 'ont pas mobilisé les citoyens. Leur tête est ailleurs , pleine de craintes, de pessimisme.. On peut constater encore une fois qu'un référendum est un outil démocratique au résultat bien aléatoire.
Pour ce qui concerne la Normandie, les choses ne sont transposables ni sur le fond ni sur la forme. Je suis plus que jamais partisan de la réunification pour des raisons de développement et de prospérité. On peut construire un vrai projet industriel, agricole, culturel, portuaire, universitaire, écologique, ferroviaire... Un "choc" de croissance j'en suis sûr peut en découler. Mais ne parlons pas de réductions d'effectifs, d'économies de ceci ou de celà, de baisse du nombre d'élus... La finalité de la réunification n'est pas celà, pour moi.
Il faut qu'à l'occasion du vote de la loi de décentralisation les parlementaires fassent des choix clairs sur cette question de la fusion des collectivités territoriales. Il est nécessaire d'apporter de la souplesse dans l'approche et le règlement de tels sujets qui passionnent ou provoquent des clivages aux dimensions parfois ambigues. On vient de le voir en Alsace. Rien ne peut être imposé par le haut comme certains le réclament, mais rien ne peut surgir de la libre expression des intérêts locaux contradictoires. Il faut inventer une voie intermédiaire, convaincre, prouver.
Par exemple ne pourrions-nous pas transposer la procédure des "grands débats publics" comme cela fut le cas pour le projet LNPN ou comme cela se fait actuellement à propos du parc éolien off shore de Courseulles. Je reste optimiste malgré tout.