Je suis persuadé que la réussite de la gauche se joue en ce moment dans les décisions prises ou encore à prendre dans la gestion de la crise économique .
Les débats sur "le choc de compétitivité " en sont l'illustration . La presse économique dans son ensemble et la droite ( qui vient de gouverner pendant 10 ans ) plaident pour un traitement de choc , plutôt rapide , en adoptant des mesures drastiques : baisse des dépenses publiques , transfert des charges sociales des entreprises sur la TVA , flexibilité du marché de l'emploi . On peut résumer celà par la référence à une politique de l'offre ( le point de vue de l'entreprise qui doit vendre ses produits au plus bas coût ) . On utilise à cet effet ces jours ci, les "bons" résultats enregistrés par l'économie britannique
La gauche , plus précisément le PS, récuse , non pas le principe d'une compétitivité accrue , mais cette forme très libérale d' action publique , en mettant en avant d'autres dimensions de la compétitivité : la recherche et l'innovation , le dialogue social ou bien encore un autre arbitrage entre transfert des charges sociales et imposition par une fiscalité plus juste . On identifie plus aisément un raisonnement favorable à la demande ( maintenir le pouvoir d' achat des consommateurs qui vont acheter les biens produits ) .
On peut lire avec intérêt deux articles parus dans le journal les Echos de ce jour qui mettent en lumière ce débat . Celui d'Eric Leboucher , journaliste : "le risque de l'immobilisme " et celui de Michel Sapin , Ministre : " le dialogue social est notre meilleure arme pour l'emploi " .
Je pense que le gouvernement va devoir aller plus loin et plus vite pour sortir de cette dialectique de l'offre et de la demande . Le choix fait sur le temps est pertinent mais il néglige que l'urgence politique ( et donc électorale ) est à l'obtention rapide de résultats dans cette économie de marché mondialisée et financiarisée que le PS ne peut terrasser , car il n'est pas dans le pouvoir d'un seul gouvernement de changer" maintenant" les règles du "jeu " .
Je suis convaincu que la politique de la demande ne peut être une référence politique opérationnelle exclusive pour les 18 mois qui viennent . De la même façon parler de transition énergétique et de nouveau modèle de croissance me parait opportun mais ce ne peut être la garantie d'un changement rapide vers la baisse du chômage et la reprise de la croissance. Je passe sous silence l'option d'une politique "plus à gauche " c'est à dire isolant davantage l'économie nationale et décourageant l'esprit d'entreprise et le goût du risque dans l'innovation.
Que faut- il donc faire ? Je n 'ai pas la capacité de répondre hélas à cette question et j'attends beaucoup des économistes du PS pour faire avancer vite les réflexions ! Ma modeste culture économique et mon expérence d élu plongé dans la réalité économique m'amènent néanmoins à penser qu 'on ne peut tricher avec les règles de base de l'économie de marché quand on veut la garder comme modèle de fonctionnement.
Je suis particulièrement préoccupé par une des dimensions de la compétitivité qui est le coût de l'énergie . Un article du Nouvel Observateur daté du 18 octobre m' a particulièrement heurté : " Le retour du made in USA " ( l'Amérique se réindustrialise; deux facteurs attirent les entreprises : le prix de l'énergie en forte baisse grâce au gaz de schiste et la diminution des salaires suite à la crise ).
https://www.epresse.fr/magazine/le-nouvel-observateur/n2502
Merci de m'aider à mieux savoir
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