La question nucléaire sera au centre de la campagne des élections présidentielle de 2012 . Après Fukushima ce n'est pas un luxe en effet de la poser tant on peut constater que dans notre pays jamais encore un vrai débat public n'a eu lieu sur la politique énergétique .
Avec Martine AUBRY je suis d'accord pour fixer "un cap" en proposant la nécessité de "sortir du nucléaire " et de présenter aux citoyens les voies et moyens pour en dérouler le cours ( quel coût croissant de l'électricté peut être accepté par le citoyen et l'économie et quelle politique pour économiser la consommation effreinée d'énergie dans un modèle de développement en changement ? )
Mais je ne pense pas que cette orientation forte et radicalement nouvelle passe par l'arrêt du chantier de l'EPR de Flamanville qui défraie la chronique par son coût et ses problématiques de sûreté mal gérées. J' ai noté que Martine AUBRY voulait attendre des informations supplémentaires avant de se prononcer définitivement . Je pense que toutes les informations qui pourront arriver par l'autorité de sûreté nucléaire (ASN ) ou par tout autre voie, aboutiront à mieux prendre en compte cette question de la sûreté.
Et je ne pense pas, en tant que Président de région, qu 'aux conséquences locales et régionales en terme d'emplois et de retombées économiques . Je crois que l'EPR qui sera en service nous dit- on d'ici 2016 , peut être un outil de cette politique de sortie "progressive " du nucléaire. Car chacun sait , au delà des positions idéologiques , que cette volonté collective de changer de paradigme en matière de politique énergétique , va nécessiter beaucoup de temps , beaucoup de moyens aussi pour engager les processus alternatifs tablant sur les énergies renouvelables et beaucoup de démocratie incitative également pour convaincre les citoyens et les acteurs économiques de changer leur mode de vie ou de production.
Il faut que la gauche, toute entière, adopte une position à la fois réaliste mais aussi ambitieuse . Ce n'est certes pas facile mais nous avons la possibilité, face à la droite , de proposer un vrai changement inscrit profondément au coeur d'un nouveau projet de développement . L' EPR de Flamanville ne peut être l'otage d'un faux débat au stade où il en est de sa réalisation. Une décision aussi symbolique soit- elle ne peut constituer une vraie politique de très long terme mais aussi de civilisation .
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