Le ministre des collectivités locales, un certain Alain MARLEIX, qualifie les élus régionaux "d'OVNI politiques souffrant d'un manque de notoriété". Le pouvoir vient de créer les conseillers territoriaux (116 en Basse-Normandie) pour remédier parait-il à cette situation !
Je suis scandalisé de cette attitude blessante et injurieuse, comme le dit justement Alain ROUSSET, Président de l'ARF.
C'est désormais tous les jours que ce pouvoir cherche l'affrontement avec les régions. Les élections régionales passées, le président SARKOZY redouble de hargne et de cynisme en direction de ces collectivités qui assurent, chaque jour, une bonne part de la solidarité, de l'innovation et du développement durable nécessaires à la vie des habitants et des acteurs économiques et sociaux.
Vivement 2012 pour que ce pouvoir soit renvoyé "sur une autre planète" !
Je n'ai jamais ressenti dans ma vie passée autant d'injustice et de provocation dans l'exercice d'un pouvoir politique national.
La défausse d'un Etat central entretenant le flou artistique entre décentralisation et recentralisation sur les collectivités territorales se poursuit:
Après les transferts de compétences sans transfert véritable de finances voici venir à l'occasion de la réforme des collectivités, la rigueur budgétaire AVEC transfert véritable des responsabilités politiques... Ou comment les messieurs Jourdain de la décentralisation en deviennent aussi les Tartuffe!
Ce qui a si bien marché pendant des années, au niveau européen, avec "Bruxelles" responsable de tous nos malheurs pourrait-il marcher aussi bien avec nos régions, départements, communautés d'agglos ou de communes?
Bruxelles, c'est loin mais les territoires, les citoyens habitent et vivent dessus!
Lors de la conférence donnée par Thomas Procureur, (Abbaye aux Dames à Caen le 28 mai dernier) jeune enseignant chercheur en sciences politiques (IEP Rennes) originaire du Pays de Caux, dans le cadre du séminaire de l'université populaire de Caen "identité et avenir de la Normandie", conférence fort édifiante consacrée à l'histoire politique contemporaine de la division normande, le jeune chercheur qui travaille actuellement sur le département pour son mémoire de doctorat, assiste régulièrement aux débats de l'Assemblée Nationale : vendredi dernier, il nous a parfaitement expliqué les effets de cette "défausse" de l'Etat central sur les collectivités qui risquent de perdre le peu de finances propres qu'elles avaient encore et les enjeux pour le mouvement social culturel ou associatif sur les territoires du maintien de la clause de compétence générale pour les conseils généraux et régionaux...
Face à une telle "réforme" on en est donc réduit à espérer l'alternance en 2012 non pas pour revenir au statu quo ante mais pour enfin faire la réforme d'une vraie régionalisation "acte 3 de la décentralisation".
(lire à ce sujet, le livre de François HULBERT, géographe à l'université de Metz: "le pouvoir des régions, la reconstruction géopolitique du territoire français", l'Harmattan mars 2010)
Bon courage à tous!
Rédigé par : Philippe CLERIS | 31 mai 2010 à 14:02