L'autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient de donner son accord de principe pour permettre un prolongement de 10 ans de la durée d'exploitation des quelques 34 réacteurs d'EDF qui fonctionnent actuellement en France.
Pour EDF, l'enjeux est d'importance car une telle possibilité de prolonger le fonctionnement des réacteurs impliquent deux choses : la nécessité d'engager de nombreux travaux sur les réacteurs pour garantir la poursuite de cette exploitation et à l'inverse, le renvoi à plus tard des investissements nécessaires à la construction de nouveaux réacteurs (4 ième génération ? ). On chiffre à 4 milliards d'euros la construction d'un nouveau réacteur et à 400 millions d'euros le coùt de la prolongation de 10 ans du fonctionnement d'un réacteur actuel .
On voit tous les enjeux pour EDF et on comprend mieux pourquoi son patron, il y a quelques jours, a parlé de l'augmentation du prix du kWh!
Tout ceci en l'absence de débat politique !
A l'étranger (Espagne, Allemagne ou Belgique) on nous annonce aussi des éléments nouveaux dans les débats nationaux .
Je suis stupéfait que la France n'ait pas de politique clairement mise en débat public. Je ne suis personnellement pas favorable à la perspective de construction de nouveaux réacteurs par EDF et nous manquons d'informations sur la possibilité offerte par cette fameuse 4 ième génération de stabiliser le parc actuel et permettre de s'engager à terme de 30 à 40 ans vers une politique alternative de production et de gestion des énérgies pour un modèle de développement changé.
N'oublions pas pas qu'il s'agit du climat à quelques jours d'un G8 raté sur ces questions !
Quel beau débat européen en outre !
Cet avis de l'ASN sur ce prolongement possible du fonctionnement des réacteurs actuels doit parallèlement s'accompagner d'une politique de recherche active sur notamment la question des matériaux sous irradiations. J'en parle en connaissance de cause, car des chercheurs normands rencontrés récemment ont un projet intéressant à soutenir de ce point de vue.
Voilà des champs de réflexion et d'action politiques pour une nouvelle majorité au plan national en 2012 entre le PS et les verts notamment. Et pourquoi pas les amorcer à l'occasion des régioanles de 2010 ?