Laurent Beauvais - Le blog

Basse- Normandie : une région "pro-ferroviaire"

  Phillipe Duron , Président de la Région et Guillaume Pepy , Directeur Général de la SNCF ont signé à Caen  ce jour la nouvelle convention TER qui va définir le cadre des relations entre les 2 partenaires pour les années à venir . Cette convention prévoit le renforcement des services sous responsabilité région comme par exemple CAEN/ TOURS  qui connait aujourd'hui des problémes au départ de CAEN. La convention crée aussi de nouvelles relations comme la transbaie St MALO/GRANVILLE et une ligne directe GRANVILLE / CAEN .

A l'occasion de cette rencontre, une réunion de travail a pu faire le tour des sujets en cours concernant les grandes lignes qui sont de la compétence SNCF comme la Liaison Normandie Vallée de Seine ( où comment aller plus vite entre Caen et Paris !) , Paris /Granville ( sa fiabilité notamment et ses arrrivées chaotiques sur Paris ) . Ont été également abordés les thémes du cadencement , de la desserte du Mont St Michel et le rappel de la demande conjointe des 2 Normandies de figurer dans le plan TGV annoncé après le Grenelle de l''Environnement.

Guillaume Pépy a salué la volonté de la région de s'engager dans la promotion du ferroviaire au services de ses habitants. Une région " pro- ferroviaire" a t'il indiqué , figurant ainsi dans les 3 ières au titre des TER.

   Un long échange a eu lieu sur la question du Paris / Granville auquel je me suis joint pour faire part de l'intéret des collectivités locales de l'Orne (Départements et agglomérations de l'Aigle , Argentan et Flers ) à participer aux études qui devront être faites pour enfin résoudre les problémes que rencontrent les usagers ( dont je suis ) sur cette ligne.

Un "grand projet"  de la modernisation du Paris /Granville pourrait connaître dans les mois qui viennent un démarrage sous l'égide de la région .

 

En compagnie de Guillaume Pépy

Directeur génaral de la SNCF

photo : F Decaen

Autoroute A 88: c'est parti !

L'annonce vient donc d'être faite : un concessionnaire est enfin désigné pour réaliser l' A 88 entre Falaise et Sées.

Au printemps 2004 il avait fallu reprendre le dossier de cette concession suite à un échec juridique du dossier présenté par les colectivités et l'Etat . La nouvelle majorité régionale sous l'impulsion de Phillippe Duron n' pas ménagé sa peine. Le partenariat avec les départements de l'Orne et du Calvados a bien fonctionné. Aujourd'hui tout peut reprendre et l'on peut espérer que d'ici la fin 2010 la Basse Normandie aura enfin un réseau autoroutier achévé .

L'Orne a pâti de ce retard . L' A 84 est gratuite dans la Manche car l'Etat à l'époque avait les moyens et la volnté politique . Ce n'est plus le cas aujourd 'hui , je le regrette car l'égalité territoriale n'est pas assurée. Mais il fallait choisir pour l' A 88:  la gratuité le jour où l'Etat en aura les moyens (!) ou une autoroute avec péage très vite.

Il restera à suivre ce que le concessionnaire proposera en matière de tarifs notamment en direction des transporteurs. La référence à l'A 28 est malheureuse de ce point de vue et l'interdiction de traverser Gacé pour les poids lourds en est une conséquence fâcheuse.

pourquoi mesurer le bonheur ? suite

Le numéro du Monde l'Economie du 29 janvier consacre des articles au bonheur et à sa mesure "économique" . Bon complément aux références données dans mon précédent billet http://www.lemonde.fr/

Pendant ce temps l'économie financière fait touner la tête à l'économie réelle et le patron de la Société Générale doit commencer à préparer sa sortie !

Que faut -il penser du rapport ATTALI ?

Ce rapport a été excellement médiatisé et je conseille le numéro de Libé de jeudi 24 janvier http://www.liberation.fr/ en avoir une illustration tout aussi amusante que pédagogique.

J'apporte au débat soulevé une modeste contribution :

- la personnalité de cet intellectuel prolixe est à appréhender pour commenter ce rapport ( qui reste aussi le fruit d'un travail collectif ) . Il se trouve que j'ai connu Jacques ATTALI quand il enseignait l'économie à l'Université de Paris IX Dauphine dans un 3ième cycle que j'ai suivi en 1978 , puis en 1981/ 1982 quand je travaillais avec Jean Pierre Chevènement au Ministère de la Recherche. Sa personnalité apparaissait déjà au travers une  intelligence rapide et très synthétique. Il avait déjà publié des ouvrages mais les économistes au profil plus classique ( c'est à dire n'ayant pas fait comme lui Polytechnique et l'ENA) le considéraient comme un brillant esprit mais pas comme un "fondateur" de théorie. Ses fonctions auprès de F MITTERRAND faisait de lui un intellectuel engagé à gauche .  Alors que le Parti Socialiste était fortement porté par une doctrine économique imprégnée de marxisme , les écrits de Jacques ATTALI semblaient "sublimer" dans un flou élégant ces marqueurs idéologiques de l"époque. Bref une pensée habile , séduisante et  suffisament souple pour évoluer dans le temps ; ce fut confirmé par la suite et se vérifie aujourd 'hui . Je le crois inclassable et le contenu de son rapport l'est pour partie.

- Ce rapport qui porte sur la croissance économique est une "commande"  du président Sarkozy qui s'inscrit dans un contexte et un calendrier politiques bien précis . Je critique cette méthode qui consiste à demander à un "expert" ( bien connu pour ses engagements de gauche ) des idées et des propositions  alors que notre pays est en "panne" de croissance 6 mois après une élection présidentielle  et l'expression par un candidat aujour d'hui élu, de promesses fortes dans ce domaine ( "le pouvoir d'achat"!!!) . C'est un dysfonctionnement majeur de notre démocratie . C'est une méthode qui brouille les pistes en terme de responsabilités. c'est l'ouverture d'un débat médiatique pour en oublier un autre sur la personnalité inquiétante du président et sur son échec, désormais prévisible.

- Sur le fond je pense que l'on ne peut juger ce travail avec les références doctrinales habituelles . Les conservateurs à droite le critiquent car il combat les corporatismes divers  et des politiques à gauche en font de même  le taxant immédiatement de "social libéral " ! Il ya des idées intéressantes  dans ce rapport ( je pense à la l'innovation , à la question des départements  ou bien encore à  l'immigration ) . Le trouble qu'il sème à droite mais aussi un peu à à gauche est un indicateur de crise idéologique forte et durable . Bien entendu Olivier Besancenot semble moins perturbé que Ségolène Royale.  Jacques ATTALI parait nier avec provocation les préoccupations liées au développement durable mais jette un regard utile sur le monde des PME. Il y a côté "café du commerce" dans ces 316 propositions qui ne parlent pas de la réalité sociale de notre époque.

Il faut lire ce rapport in extenso et en débattre .

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Attali

La "bataille" de l'amiante

Après la fermeture de la fonderie APM à Argentan en octobre 2003 ( près de 350 emplois  ) une association a été crée par les anciens salariés dans l'objectif de défendre  leurs membres dans les phases très difficiiles qui suivent ces sinistres évènements . Un des objets de cette association est de faire valoir des droits à ceux qui ont été " exposés" à un moment ou à un autre à l'amiante.

Cette question de l'amiante est bien connue en Basse-Normandie . Beaucoup ont en tête Ferrodo à Condé sur Noireau et les drames humains associés à ce site industriels . Mon collègue Alain Tourret,  avocat et qui fut député du Calvados de 1997 à 2002 , s'est battu  avec tous ces anciens salariés afin de  profiter de la solidarité nationale pour compenser à minima les préjudices crées par les irresponsabilités passées .

Un dispositif législatif et réglementaire complexe a été défini par les pouvoirs publics depuis quelques annéees pour apporter des réponses aux nombreuses requêtes déposées par les anciens ou encore actuels salariés des entreprises du secteur de la métallurgie. Le Ministère du travail instruit ces demandes, il est  donc l'interlocuteur des syndicats et de l' association nationale  de défense des victimes de l'amiante l' ANDEVA.

Une " association  des anciens fondeurs  et des victimes de l'amiante " a donc été crée à Argentan  (siége : 12 rue des Flandres , Maison des associations Guy de Maupassant  tel: 02 33 36 73 31 ) . Elle est présidée par Michel Ducret , ancien responsable syndicat CGT de la fonderie APM . L'association a tenu son assemblée générale à Argentan très récemment  et je veux saluer le combat de ses membres ( près de 150 personnes ) que la Ville et la CDC d'Argentan soutiennent  ainsi que le Conseil régional.En effet  à mon initiative à l'automne 2007 , un voeux des élus régionaux a pu être voté en leur présence d'ailleurs , afin de soutenir leurs actions destinées à  faire accepter leur dossier par un Ministère et des pouvoirs publics très restrictifs dans l'instructon des nombreux dossiers.

Ce qui est remarquable dans cette action des anciens fondeurs d'Argentan est que leur détermination a eu raison des attermoiements et refus de l'administration ( je me souviens être allé à Paris avec eux en 2004 pour plaider en vain leur demande devant  un responsable froid et sisnistre du Ministère du travail ) . En effet en fin d'année 2007 le tribunal administratif de Caen a délibéré en leur faveur et ainsi les anciens salariés pourront  bénéficier d'un départ anticipé à la retraite dès l'âge de 50 ans, suivant le nombre d'années d'exposition.

J'ai pu lire la joie de nombreuses personnes restées " sans solution" comme on dit pudiquement, depuis la fermeture précipitée de cette entreprise qui a compté jusqu ' à 600 personnes dans les années quatre vingt. Ce n'est que "justice " m'a t'on dit .  Je le crois.

J'ai appris également que face à la multiplication de telles situations  le gouvernement s'apprêtait à rendre plus restrictive la loi pour se se protéger des décisions des cours administratives de plus en plus nombreuses en faveurs des salariés.

Pour terminer je voudrais également parler des salariés d'une fonderie Bas- Normande, la PAMCO à Ponchardon dans l'Orne ( près de Vimoutiers ) qui, reprise courageusement par les salariés sous forme de SCOOP en 2007, connait des inquiétudes sur cette question de l'amiante et a besoin d'un soutien de la part des pouvoirs publics pour faire face aux charges financières engendrées par la gestion de plusieurs dizaines de dossiers .

photo : Michel Ducret ( Ouest France )

Bernard Thibault secrétaire national de la CGT à Caen

J'ai pu assister avec Philippe Duron et d'autres élus régionaux à la réunion, organisée à la maison des syndicats de Caen, en l'honneur du passage de Bernard Thibault.

Ambiance chaleureuse , présence nombreuse et représentation régionale marquée ( j'ai retrouvé des responsables CGT d'Argentan et de Flers ) pour cette réunion destinée également à faire la promotion d'un livre édité chez " le vent qui passe" , intitulé: " Paroles de militants" et réalisé par Dominique Gros.

Mais le sujet du jour était l'accord sur la modernisation du marché du travail. Alors que l'on apprenait que FO et la CFTC donnaient leur accord à ce texte , Bernard Thibault a longuement expliqué pourquoi son syndicat, à ce stade, le refusait ne le trouvant pas assez " équilibré", c'est à dire trop favorable aux attentes du Medef .

J'ai trouvé l'argumentaire solide et bien charpenté avec un ton responsable et toujours respectueux des positions des autres partenaires sociaux . Syndiqué à la CFDT, j'attends avec impatience la position de ce syndicat. Je pense quant à moi que cet accord n'est pas satisfaisant dans sa partie relative  aux "nouveaux droits des chômeurs " .

Une chose m'apparait sûre : ce texte traitant de la fameuse "flexicurité"  sera ainsi adopté puisqu'il faut l'accord de 3 organisations pour en valider le contenu. Il serait surprenant que la CGC s'y oppose.

On est au coeur de la question du réformisme et du jeu de la négociation sociale.

J'ai lu que la présidente du Medef en attend un effet rapide sur l'emploi. Les faits jugeront d'eux mêmes.

photo: F leteiller

Tata nano : la voiture la moins chére du monde

Est ce une innovation ? Est ce un progrès ? C'est au moins une réalité :  l'Inde va produire la voiture la moins chère du monde ( 1700 euros ) la Tata Nano et les conséquences de cette réalité qui nous frappe , nous riches occidentaux, n' ont pas fini de nous interpeler!

Pour comprendre en s'informant bien je renvoie à l'article du journal le Monde du samedi 12 janvier.

Voilà la réalité de la mondialisation; pouvons- nous nous y opposer ? Je ne le crois pas vraiment. Pouvons -nous anticiper et devons nous accompagner ce mouvement de fond? Je le pense mais les moyens sont en débat : le rôle des pouvoirs publics , celui de l'Europe notamment , quelle régulation mondiale ? (comme l'évoquent très sommairement ceux qui renvoient à cette échelle ).

Je ne fais pas partie du camp des "anticapitalistes"  mais je pense qu'évoquer l' acceptation de l'économie de marché ne suffit pas, loin de là, comme position intellectuelle et politique.

Anticiper c'est faire de la recherche et de l'innovation et mettre l'accent sur la formation professionnelle . Le secteur de l'automobile est particulièrement concerné.

Une référence intéressante de l'action des pouvoirs publics : le pôle équipementier de Flers et les investissement faits autour de l'entreprise Faurecia.

Pourquoi mesurer le "bien être" ?

Je découvre  une information qui mérite commentaire. Le Président Sarkozy vient de demander à deux célèbres prix Nobel d'économie , Joseph Stiglitz et Amartya Sen,  de mettre en place une commission  d'étude ( encore une ! ) sur la question de "savoir comment mesurer le bien être " .

Le point de départ de cette intiative est la constation que le PIB ( produit intérieur brut) ne mesure que très imparfaitement l' état d'une société . Le PIB est sensé mesurer la richesse d'un pays mais il ne saisit pas ce qui accompagne la vie quotidienne comme la santé , l'éducationou bien encore la qualité de la vie dans le travail ( les déplacements domicile/travail) et l'environnement des personnes ( la qualité de l'air , la pollution ..) .

Cette question n'est pas nouvelle et depuis longtemps , très longtemps ( je pense à Ivan Illich dans les années soixante dix  ou aux travaux du Club de Rome : " les limittes de la croissance" qui ont fait la joie ou le malheur des  étudiants en économie -dont je fus- !) de nombreux économistes ont ouvert ce débat et l'ONU ( programme des nations unies pour le développement ) a fait des travaux dignes d'intérêts mais peu opérationnels dans les faits .

On peut se poser la question des réelles motivations du Président alors que le débat fait rage sur les vraies raisons d'une faiblesse de la France en matière de croissance économique. Car c'est la croissance économique ( c'est à dire la production de richesses ) qui conditionne l'emploi de façon générale. Changer le thermomètre peut apparaître suspect au moment où la politique nationale est axée sur la recherche d'une meilleure croissance et où les performances de la France sont médiocres. La méfiance peut aussi se révéler alors que l'opposition, à juste titre, pose la question du pouvoir d'achat si terriblement bas depuis quelques années .

Néanmoins cette question a le mérite de relancer l'interrogation sur le sens profond de la croissance économique toujours associée au "progrès" . L'intérêt croissant autour du développement durable installe également cette réflexion . A tel point qu 'une "école" de la décroissance fait de plus en plus parler d'elle ; on peut citer Serge Latouche et la revue Entropia  et les travaux déjà anciens de Nicholas Georgescu- Roegen . Le numéro de début janvier 2008 du Courrier International consacre un dossier à la décroissance en titrant : " travailler moins pour gagner moins et vivre mieux" .

Un vrai débat peut -il s'engager sous  cette forme  d'une commission d'étude et par ce Président qui me fait souvent honte ? A suivre avec intérêt.

Innovation en Basse-Normandie

L'innovation a été dans l'actualité régionale la semaine passée.

Tout d'abord a été lancée la dixiéme édition du concours national d'aide à la création d'entreprises de technologies innovantes. La Région et l'Etat s'associent au plan régional pour en faire la promotion en Basse-Normandie et davantage, car la région accorde un soutien financier spécifique ( 100 000 euros pour 2008 ) en partenariat avec OSEO, aux meilleurs projets issus de la région qui ne sont pas retenus dans la sélection nationale. L'incubateur : Normandie Incubation a pu être célébré à cette occasion car les entreprises aidées en 2007 sont nées en son sein et son bilan est un des plus satisfaisants au plan national.

Le second évènement marquant en matière d'innovation a été la tenue de l'assemblée générale de la MIRIADE , agence régionale pour l'innovation , crée par la région en 2007 pour succéder au CEBANOR et qui a présenté son programme d'action pour 2008 . J'en suis Vice président et son directeur général Vincent Lafon oeuvre pour faire de la région un territoire d'innovation afin de  rattraper ainsi un grand retard que nous avons depuis des années et des années.

Enfin avec la société Normandie Capital Investissement nous avons pu faire le bilan très satisfaisant du fonds de capital risque Normandie Création fondé en 2005 avec le concours financier  des 2 Régions normandes  ( 1 million d'euros chacune) doté ainsi de 6 millions d'euros grâce à des financements privés complémentaires. La décision de lancer un fonds nouveau Normandie Création 2 a été prise . Il sera doté de 10 millions d'euros. Ce fonds de capital risque est un outil important pour favoriser l'essort des entreprises innovantes ( notamment, mais pas exclusivement ) dans leur phase de développement.

L'innovation est une dimension prioritaire de l'action économique de la Région. D'autres actions et d'autres outils largement soutenus financièrement par la région y contribuent. J'y reviendrai.

Elus socialistes de l'Orne

" Au boulot les socialos" et bien dans l'Orne cela se fait , souvent et dans la bonne humeur!

Très récemment ainsi à Argentan sous l'égide de Jean Claude Pavis , président de la fédération des élus socialistes et républicains de l'Orne,  les élus municipaux , conseillers généraux et conseillers régionaux ont rencontré les militants pour évoquer des sujets d'actualité comme par exemple la future convention que la Région et le Département de l'Orne s'apprêtent à conclure.

Cette convention sera approuvée à la mi-février au Conseil régional  et j'y reviendrai donc pour en détailler le contenu et en faire un commentaire politique .

Une seule chose à ce stade à indiquer : on innove ! on fait bouger les lignes ! Car jamais encore une telle forme d'action n'avait été engagée sur ce territoire .

Photo : les élus PS et sympathisants en réunion de travail