On me demandait depuis longtemps quelle position j'avais sur le dossier LNPN (notamment à propos de la liaison Paris Caen Cherbourg) suite aux annonces du gouvernement de "mettre à l'étude " cette promesse du précédent Président de la République.
C'est chose faite depuis lundi 22 octobre dans l'édition du journal Ouest France.
Train : Laurent Beauvais ne renonce à
rien
Le président de Région n'exclut pas une réalisation en
plusieurs étapes, de la liaison
Paris-Caen-Cherbourg. À une condition : avoir des garanties sur
la globalité du projet.
Entretien
Êtes-vous
optimiste ou pessimiste sur la réalisation, un jour, de la Ligne
nouvelle ferroviaire entre Paris et la Normandie ?
Optimiste.
J'ai un état d'esprit de combattant pour la réalisation de cette ligne
qui n'a jamais été un TGV mais une ligne
à moyenne vitesse à 220, 250
km/h.
Auparavant,
nous étions dans le rêve, Nicolas Sarkozy ayant même promis un Paris-Le Havre à
grande
vitesse
pour 2017 ! C'était totalement irréaliste.
Maintenant,
nous sommes les deux pieds dans le réel. Je ne renonce en rien. Je plaide pour
un projet normand à quinze ans où on ne parle pas seulement d'une liaison entre
Paris, Rouen et Le Havre mais aussi d'un axe Paris, Évreux, Caen,
Cherbourg.
Une
réalisation en plusieurs phases est évoquée...
On peut, à
l'évidence, travailler par étapes, mais à la condition d'avoir l'assurance de
rester dans une démarche globale normande. Je veux des garanties fermes pour le
fameux Y, une branche desservant la Basse-Normandie ; l'autre, la
Haute-Normandie.
La
Basse-Normandie, je le rappelle, est prête à mettre au pot 400 millions d'euros,
dans ce projet à plusieurs milliards d'euros.
Alors que
la « commission Duron » démarre ses travaux, quelle méthode pour défendre le
dossier normand ?
Je vais
réunir d'ici fin novembre ce qu'on appelle une conférence des exécutifs avec les
grands élus bas normands. Ce sera la troisième réunion de ce
type.
Je vais y
associer le Conseil économique, social et environnemental. Ce pack fort et uni
va travailler avec Philippe
Duron, bien sûr. La commission qu'il préside a six mois pour
rendre sa copie. La présence du député-maire de Caen à la présidence de la
commission chargée d'établir des choix nationaux et à la présidence de l'Agence
de financement des infrastructures de transports est un atout considérable.
Comme l'est l'appui du ministre cherbourgeois Bernard
Cazeneuve.
Ensemble,
nous constituons une force de
frappe en lien avec la Haute-Normandie et l'Ile-de-France. Nous nous
retrouverons tous lors d'une nouvelle rencontre sur « l'axe Seine » le 22
novembre à Paris.
Quinze ans,
c'est loin. Les usagers réclament, aujourd'hui, des trains confortables et à
l'heure...
Je viens de
rencontrer Guillaume Pépy, le PDG de la SNCF, lors du congrès des Régions
de France à
Lyon. Nous avons parlé ensemble du matériel de la ligne
Paris-Caen-Cherbourg. Les voitures Corail sont
fatiguées.
Sans
attendre quinze ans, je souhaite engager au plus vite le renouvellement du
matériel. On doit pouvoir rendre compatibles ces deux données : nouvelle
ligne
et nouveau matériel et régler cette question des voitures dans les cinq à six
ans.
Propos recueillis par
Jean-Jacques LEROSIER.