Les propos du Président de la République tenus lors de ses voeux ont mis en avant la seule question qui importe aujourd 'hui : celle de l'emploi et dans le seul contexte qui vaille présentement : celui de la concurrence mondiale. La presse , malicieuse mais aussi perspicace, développe à souhait le thème du "socialisme de l'offre " à propos des orientations du Président . Elle veut ainsi intervenir dans les débats internes à la gauche . Mais fait aussi allusion à la campagne électorale de 2012 qui n'avait pas en effet explicité ainsi les orientations économique du candidat . Depuis l'automne 2012 ( le rapport Gallois , le dispositif du CICE ..) la politique économique du gouvernement est devenue plus cohérente mais en même temps s'est éloignée des références doctrinales passées du PS notamment .
Il est temps de réfléchir sérieusement mais aussi je crois de compléter cette orientation . Je veux bien pour faire simple parler de "socialisme de l'offre " , mais je veux dépasser celà par une dimension écologiste marquée . Je propose ainsi "le socialisme de l'offre soutenable " pour engager le débat .
Il y a urgence c'est vrai . Permettre aux entreprises en innovant de trouver des débouchés nouveaux pour ainsi restaurer les comptes d'exploitation ,recruter des compétences et conforter leur croissance, est le seul moyen d'agir vite . La maîtrise des charges portant sur les facteurs de production que sont le travail et les équipements est une condition majeure pour réussir cet objectif qui passe aussi par la relocalisation industrielle . Je crois que c'est une référence essentielle en "économie " ouverte pour favoriser la croissance . Elle garantit l'investissement humain et matériel durable . C'est ce que je comprends d'une politique de l'offre .
Il faut cependant mettre en oeuvre une politique "soutenable " c'est à dire assise sur des exigences majeures de transition énergétique , de préservation de la bio-diversité et de qualification améliorée des salariés. C'est l'option majeure à gauche qui peut nous amener sur des sentiers de croissance substancielle que plus aucun pays développé ne peut engager depuis que la crise du modèle de développement se propage dans le monde occidental depuis plus de 15 ans .
Garantir un modèle républicain qui fait l'identité et l'honneur de notre pays , notamment au travers de services publics de qualité ( éducation , transports , recherche , justice , sécurité ...) mais aussi par un recours à la simplification administrative et la décentralisation institutionnelle et enfin par la mise en avant des valeurs d' égalité sociale , fiscale et territoriale, peut donner une autre réalité de gauche bien distincte des références idéologiques libérales passées et présentes qui contaminent notre société .
Voilà ce que peut être une démarche économique nouvelle à gauche qui tourne la page du seul appel à la "relance " par la dépense publique du type des politiques engagées hier dans un autre univers économique. Il faut aussi dépasser la récurrente dénonciation du monde de "la finance " qui , s'il porte parfois sur des faits réels et répréhénsibles, ne peut constituer une politique gouvernementale en soit.
Enfin ce "socialisme de l'offre soutenable " appelle un Etat stratège lançant des actions structurelles au long court ( enseignement supérieur , recherche , politique industrielle ) et prenant à bras le corps une nouvele orientation pour l'Europe , évidemment moins libérale.
Cela laisserait donc entendre que tous les congrès antérieurs du PS définissant une nouvelle politique économique pour notre pays se sont plantés. Attendons donc le futur congrès du PS reconnaissant honnêtement ce plantage historique. Les socialistes allemands ne l'ont-ils pas fait il y a une quinzaine d'années ? Affaire à suivre
Rédigé par : doyennel | 07 janvier 2014 à 17:04