Laurent Beauvais - Le blog

Economie : mort d'un grand économiste français Maurice ALLAIS

Il avait presque 100 ans, il est mort il y a quelque jours, il n'était pas connu du grand public : il s'appelait Maurice ALLAIS. Il était prix Nobel, le seul prix Nobel français d'économie.
Je recommande la lecture de l'article du Monde du 12 octobre qui rappelle sa carrière.

Durant mes études d'économie j'ai régulièrement dédaigné Maurice ALLAIS. La mode était de le trouver trop libéral. Ce n'est que récemment que j'ai essayé de le redécouvrir. Il s'est exprimé lumineusement à propos de la crise actuelle du capitalisme [http://www.lesinfluences.fr/Maurice-Allais-flingue-le-neo.html].
Il y a de l'ambivalence partout dans notre vie !

Je retiens ainsi cette phrase de Raymond ARON, citée dans l'article du Monde : "Maurice ALLAIS parviendra à convaincre les socialistes que le vrai libéral ne désire pas moins qu'eux la justice sociale et les libéraux que l'efficacité de l'économie de marché ne suffit plus à garantir une répartition acceptable des revenus".
[http://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Allais]

Il n'y a pas que des "économistes atterrés", je crois que des "politiques" peuvent l'être aussi !

Voici une bonne initiative que celle d'économistes qui se disent "atterrés" par la domination d'une pensée unique en économie, qui malgré la crise financière, reprend le pouvoir dans les politiques de rigueur mises en place partout en Europe et ailleurs.

Le rôle des marchés n'a pas été remis en cause et ces économistes (cf. Henri Sterdyniak) dénoncent la force maintenue du modèle financier qui a amené la crise.
Il faut que des politiques rejoignent ce mouvement ou en créent un autre !

En tant que Président d'une Région je fais de l'économie politique tous les jours, en investissant sur un campus industriel près de Flers dans l'Orne, en associant ma Région à un pôle de compétitivité Mer Bretagne, en lançant une filière sur les sciences nucléaires appliquées et bientôt sur les énergies marines renouvelables, en investissant dans  l'éducation et l'apprentissage, en choisissant la recherche et l'innovation comme priorité par exemple pour la lutte conter le cancer (projet Archade), mais aussi en voulant créer des fonds d'intervention "souveraine" pour lutter contre les délocalisations industrielles et créer les conditions d'un nouveau modèle de développement, écologique et social.

Mais ce volontarisme se heurte à la politique obstinée du gouvernement qui, au nom de la dette et de la volonté des marchés, rogne les capacités d'initiatives des Régions dans le champ de l'économie réelle.
Je suis donc "atterré" moi aussi et je crois qu'il est temps de le dire et de contre attaquer par "la preuve" comme dit justement ma collègue Ségolène Royale. Je viens de donner quelques exemples pour ma seule Région.
[http://eco.rue89.com/2010/09/13/le-manifeste-des-economistes-atteres-166406]

Retraites : "une autre réforme est possible"

A lire, cet article paru dans le Monde [http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/09/08/une-autre-reforme-des-retraites-est-possible_1408194_3232.html] qui vient donner un peu de bonheur après l'infernale pression médiatique qui se déroule sur le théme de la réforme des retraites. Le président SARKOZY a su utiliser les médias pour imposer une vision et une seule de la question de la réforme des retraites.

Parmi les signataires de cet article je relève les noms de quelques économistes comme Michel Aglietta, Eric Maurin ou Thomas Piketty qui, je l'espère, vont aider la gauche à formuler pour 2012 une alternative crédible, sur cette question des retraites, comme sur d'autres.

Le PS , la gauche et l'économie

Après le beau rassemblement de La Rochelle le PS va devoir travailler dur pour construire un projet et une alliance électorale. Le candidat à la présidentielle sera celui ou celle qui portera dans les meilleures conditions ces deux éléments.
La question économique va être centrale.
Je relève cet article d'un économiste de qualité, Bruno AMABLE, que je connais un peu et qui pose une vraie question, à propos de DSK certes, mais qui s'adresse je crois au PS de façon générale !
Quelle transformation du modèle économique voulons-nous ? Quel bilan faisons-nous du "social libéralisme" qui a marqué la gauche au pouvoir en France à la fin des années quatre-vingt-dix, ou bien encore l'Angleterre de Tony Blair ?

Je n'ai pas une réponse assurée à ce jour. [http://www.liberation.fr/economie/0101655018-la-gauche-et-les-compromis-pourris]

Création d'entreprises : la Basse-Normandie apparemment mal placée

L'Agence pour la création d'entreprises vient de publier une étude sur la création d'entreprises en 2009 (cf. Les Echos du 26 Juillet ) ]http://entrepreneur.lesechos.fr/entreprise/creation/actualites/la-creation-d-entreprise-a-toujours-le-vent-en-poupe-107604.php].

La Basse-Normandie qui semblait avoir les années passées obtenu de bons résultats est, apparemment avec Poitou Charentes, bien mal classée.
Il faut faire attention à ces études, bien entendu . Mais en même temps il faut les regarder de près et en tirer le meilleur.
Je vais donc demander aux services de la Région  sans délais, de saisir les organismes économiques en  région  (organismes consulaires, agences diverses, ...) pour avoir un avis de leur part sur cette étude et leur demander, si des spécificités bas-normandes apparaissaient , de me faire des propositions d'actions nouvelles.
Le Schéma régional de développement économique ( SRDE ) est en révision. L'occasion peut nous être donnée de travailler à des actions nouvelles qui s'appuient sur un bon diagnostic et permettent de mobiliser des moyens efficaces.
Je suis sûr d'une chose : la priorité doit être donnée aux PME en Basse-Normandie.

Rigueur de droite et rigueur de gauche ?

Jacques ATTALI dans une interview récente, fidèle à sa méthode : directe, nous promet "10 ans de rigueur devant nous pour résorber la dette française" ! [http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/07/22/04016-20100722ARTFIG00417-jacques-attali-prevoit-dix-ans-de-rigueur.php]

Il faut regarder de plus près ce qu'il nous dit sur le fonds. Ainsi il indique "qu'il faut trouver un maximum d'économies sur la dépense sans pénaliser l'activité et investir pour muscler la croissance". Il explique d'ailleurs que la croissance elle-même, retrouvée, peut aider à minorer les dépenses à réduire. Il précise aussi qu 'il faut une "rigueur socialement juste" et remplacer les "recettes injustes par des recettes justes".

Ce n'est pas anodin. Je vois même dans ses propos un grille de lecture possible entre ce que fait ou s'apprête à amplifier le gouvernement actuel, et ce que pourrait faire en 2012 un gouvernement de gauche.
Car chacun sait que la situation que la droite laissera en 2012 sera très mauvaise. La gauche devra donc prendre ses responsabilités pour engager un nouveau modèle de croisssance et une politique sociale plus juste.
Il faut le dire maintenant. Je crois qu 'il y a une gestion responsable de gauche possible.
Je sais que celà va faire frémir dans les rangs de la gauche, mais 2012 ne sera pas 1981. On ne rasera pas gratis et nous ne pourrons nous payer le luxe de faire ce que nous n'avons pas dit. L'exemple de Sarkozy et de ses promesses de 2007 est dur à notre mémoire. Il a su parler aux français de ce qui les concernait, mais il leur a raconté des bobards !

Du côté de la Région dans les semaines qui viennent, en septembre, j'essaierai de préparer pour 2011, avec des recettes en moins, un budget rigoureux, c'est-à-dire solidaire et innovant, qui ne réduise pas trop l'investissement et maîtrise le fonctionnement sur les compétences essentielles de la Région.  

Philippe AGHION, un économiste dont la gauche a besoin

Pour découvrir Philippe AGHION on peut utilement lire un article paru dans le journal le Monde du 6 juillet dernier [http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/07/05/le-retour-de-l-etat-regulateur_1383451_3232.html].

Il y développe l'idée du "retour de l'Etat régulateur" tant dans le champ démocratique que dans ceux du social et de l'innovation. Je crois la proposition juste quand je vois ce qui se passe actuellement avec l'Etat UMP.

La crise, la mondialisation, le développement durable, la démographie... Ce sont des défis et des enjeux que cet économiste traite sur un mode nouveau, éloigné des pontifs libéraux qui inspirent encore les dirigeants de la France.
Le PS a besoin de lui pour les échéances de 2012.  La gauche devra aussi être une gauche de responsabilité et de gestion en période de crise. L'oublier sera facile pendant la campagne, l'ignorer si la victoire nous sourit sera une faute !
[http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Aghion]

Avec Jacques ATTALI autour de quelques sujets normands

Je n'avais pas pu rencontrer Jacques ATTALI en février, période de rédaction de son livre "Paris et la Mer, la Seine est Capitale" (Fayard ) .

J'ai profité de sa présence à Deauville, mercredi dernier, pour échanger avec lui sur des sujets d'intérêt majeur qu'il met en avant de façon assez directe et parfois un peu provocante (ou stimulante, c'est selon ...) à propos de la Normandie et du Grand Paris.
J'ai pu parler par exemple du pôle de recherche et d'enseignement supérieur normand (PRES) dont il reproche la lenteur à émerger et qui me parait au coeur de la problématique Grand Paris / La Normandie.
Je lui ai également expliqué en quoi le projet LGV intégrant une liaison Caen / Paris en 1h 15 avait du sens (notamment en référence au PRES ) alors que dans son ouvrage il parle d'une liaison en 1h 30 via Evreux qui, pour nous Bas-Normands, ne porte pas les mêmes espoirs de développement territorial.

J'ai aussi évoqué les souvenirs d'un de ses anciens étudiants en 3 ème cycle d'économie, à l'Université de Paris Dauphine, où il enseignait en 1978 à côté de Jacques DELORS.

  

Le Préfet entrave l'action économique de la Région !

Du jamais vu hier à Caen !

Alors que depuis plus d'un an  la Région tente de mettre en place un pôle de développement régional autour des sciences physiques nucléaires et leurs applications (énergie, matériaux, santé...) à la suite d'un rapport que le CESR a rédigé en 2009, le Préfet de région, Christian LEYRIT, fait annuler hier soir la tenue de l'assemblée générale constitutive du projet sous le nez de près de 50 acteurs économiques présents et de la Région.

Le motif de ce que je veux appeler une entrave à l'action économique de la Région est que la place faite aux Départements de la Manche et du Calvados n'est pas conforme à ce que le préfet appelle "l'intérêt général".

J'avais souhaité que comme dans la plupart des pôles et filières économiques mises en place depuis 2005 (agroalimentaire, automobile, nautisme, logistique...) il y ait un collége des collectivités locales (sans la Région que je veux laisser en position extérieure car nous finançons ces associations d'entreprises) représentées au conseil d'administration de l'association porteuse du projet.  

Suite à l'intervention du Président du Conseil général de la Manche qui n'estime pas honorable cette position de sa collectivité (il a convaincu sa collègue du Calvados d'adopter une position équivalente), le Préfet a fait intervenir son représentant à ce qui devait être une assemblée générale constitutive pour en annuler le déroulement et appeler à une nouvelle réunion d'ici quelques jours.

Voilà comment l'Etat en Basse-Normandie, 3 mois après les élections régionales et alors que la loi sur la réforme des collectivités est en examen au parlement, se comporte vis-à-vis du Conseil régional qui a missionné depuis de longs mois, Daniel Guerreau, l'ancien directeur de l'ENSICAEN pour mettre en place ce projet et a financé les moyens nécessaires à ce travail.

Dois-je aller plus loin que cette réaction de stupeur et de colère ?

Je vais à tout le moins saisir le Ministre de l'Industrie de cette ridicule affaire qui disqualifie le comportement de l'Etat en région .

Crise : comprendre et choisir avec Michel AGLIETTA

Michel AGLIETTA, économiste déja cité sur ce blog, vient de publier un nouvel ouvrage qu'il faut se procurer ( " La crise : les voies de sortie", éditions Michalon) !
C'est une nouvelle édition d'un tarvail  portant sur le même sujet, publié en 2009 et qui avait obtenu le prix de l'excellence économique.

Je recommande la lecture du dernier châpitre : quelles perspectives pour l'économie mondiale ? Tout y est, de mon point de vue : solidarité, innovation, écologie. Cà peut rappeler quelque chose, mais il ne s'agit ici que d'une contribution d'un des meilleurs économistes que j'ai eu la chance de connaître lors de mes études.
[http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Aglietta]