Laurent Beauvais - Le blog

Grève du lait : le courage de l'APLI

Hier, j'ai de nouveau rencontré des agriculteurs de l'APLI à Lessay à l'occasion de l'inauguration de la célèbre foire.
Je ne comprends pas pas la position de la FRSEA et n'entends pas pas celle de la "Conf" sur la question de la crise du lait. 
Je suis plein d'admiration devant l'engagement "total" des jeunes de l'APLI.
Personne n'ose prendre position sur la question de l'abandon des quotas. Je pense que c'est pourtant là, la seule question qui vaille face à la situation actuelle. Il faut lancer une campagne de remise en cause de cette décision prise en 2004.

Je sais que celà peut paraître "irréaliste " comme dit la FRSEA. la France est isolée (à qui la faute ? ), l'idéologie libérale domine encore l'esprit de tous les responsables de droite en Europe. Qui a voté pour qui aux dernères élections européennes ?  Peut-on inverser le cours des choses ?
Je pense qu 'il faut essayer. Je suis en contact avec Stéphane Le Foll, député européen PS élu dans la région Ouest, ami de longue date et mes collègues présidents des Régions Bretagne et Pays de la Loire.

Je serai au salon SPACE de RENNES dans quelques jours et nous nous y exprimerons.

http://normanring.forum-actif.net/communiques-normanring-f27/greve-du-lait-t1437.htm

 

l'APLI sur la foire de Lessay dialogue avec les élus qui passent dans la partie de la foire consacrée aux bovins. J'aurais préféré le drapeau européen !

Le Pays d'Auge défend la race normande

Très beau comice intercommunal de LIVAROT (14) samedi ! J'ai pu découvrir plus de 70 vaches normandes mises en compétition par une quinzaine d'éleveurs. En compagnie de Clothilde Valter, conseiller  général de Lisieux, mais aussi de Guy Romain, maire de Vimoutiers venu en voisin, j'ai remis un prix à une jeune éleveur dynamique, M. Lereverend. Je retrouverai d'ailleurs ce dernier au salon SPACE de Rennes dans quelques jours.
Nous avons également parlé avec M. JL Lemoine (Normandie Génisses) de ce qui pourrait être fait par la Région au titre de la promotion de la vache normande. Sujet déjà ouvert à l'occasion d'une visite au CIA de l'Aigle il y a quelque mois.
On était loin de la "blogosphère" chère à Alain Lambert, ici à Livarot !

 
 Avec "Albanie " de l'élevage de M. Leverend .

Agriculture : rencontre avec l' APLI

En savoir plus sur ces jeunes agriculteurs mobilisés dans cette guerre du lait autour de l' associationl APLI ( producteurs de lait indépendants ) et écouter  leurs propositions : tel était l'objet de cette réunion que j'ai eue à la région en fin de journée .

Ils étaient 6 , représentans les 3 départements . Tous jeunes , inquiets,  sages et combattifs .

Je leur ai indiqué que je souhaitais les revoir , que la région était ouverte à leur expression pour mieux explique et comprendre ce qui se passe en ce moment .  

En un mot leur message est le suivant : la "contractualisation " proposée par le gouvernement et acceptée par la FDSEA est une certitude de mort ou de perte de liberté pour eux à terme . Ils veulent que la régulation de la production permette de retrouver des prix dont ils puissent vivre . Ils annoncent un prix du lait à 200 euros/t d'ici à la fin de l'année !

Ils annoncent la grève du lait ! Leurs ainés et les syndicats n'y croient pas !

Leur détermination est en train de créer quelque chose de nouveau que je ne sais pas bien définir mais que je crois important .

La région ne peut pas les ignorer , mieux elle doit dialoguer avec eux pour avancer .

http://www.apli-nationale.org/

J'adore les comices agricoles !

J'essaie d'être aussi présent que possible dans les comices agricoles qui se déroulent dans notre région pendant l'été . 

Condé sur Noireau , Rânes , Flers , bientôt Livarot , Mortrée...  

Aujourd'hui j'étais au comice d'arrondissement de Bazoges sur Hoëne, dans l'Orne .

Beaucoup de bêtes , des animations , du monde et du soleil !

On y parle des questions agricoles , mais aussi du reste . On rencontre des élus locaux mais aussi des élus départementaux et des parlementaires ( comme mon futur concurrent aux régionales de l'an prochain ! ) . On croise aussi des citoyens qui vous interpellent  sur la vie et ses difficultées . On fait des rencontres ou on revoit des amis . J'aime ce contact et cette vérité .

Et puis j'aime les belles vaches normandes ; comme celle -ci .

Agriculture : rien ne va plus !

Le prix du porc baisse, celui du lait aussi, violemment, le secteur des fruits et légumes connait la même évolution dramatique  ! Les industries agroalimentaires plongées dans la compétition internationale jouent les prix à la baisse et les circuits de distributions brouillent les pistes... où va-t-on ?

Le nombre d'exploitations baisse, les jeunes n'ont plus de perspectives pour un métier qui reste difficile mais auréolé du cachet positif du contact avec la ruralité . Les syndicats , mais aussi les partis politiques de droite ont éduqué les agriculteurs dans un modèle non pas seulement productiviste (on n'en est plus là !) mais surtout individualiste . Ceci crée des conditions difficiles de dialogue et de démarche de progrès quand les drames arrivent; ainsi des formes nouvelles d'organisations s'intallent comme pour le lait aujour d'hui l' APLI

L'Europe reste un beau souvenir, son élargissement et ses pratiques libérales ont crée une impasse. Je n'y vois aucune piste de salut dans les conditions actuelles de sa gouvernance et de son projet , toute "harmonisation" se fera au détriment des agriculteurs français et la pratique de la "préférence communautaire " me parait sortie du schéma de pensée des responsables européens actuels .  

Comment faire ? 

Pour prendre l'exemple des fruits et légumes on parle de la concurrence extérieure et des écarts, entre notre défaveur,  des coûts du travail ( le double en France comparé à l'espagne par exemple ! ) 

cf Le Monde :

http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/08/21/quel-est-le-juste-prix-des-fruits-et-legumes_1230495_1101386.html#ens_id=1225142

 On en reviendra pas en arrière c'est une assurance , évidemment ! A t'on vu une société faire un retour sur le passé ? Jamais ! Donc une évolution va se faire inéluctablement vers une alternative  que je dicerne ainsi :

- la poursuite de la tendance actuelle : libéralisation économique et  concentration des exploitations avec des problématiques territoriales et sociales dramatiques .

- la volonté de construire des expériences nouvelles de "résistance " aux tendances actuelles  en construisant des modèles de développement locaux ou régionaux alternatifs privilégiant la diminution des charges d'exploitation ( plutôt que la quête improbable d'une hausse des prix ! ) , la recherche de modèle de distribution et de vente directe de produits et bien entendu la qualité et l'innovation .

Cette action ne peut être possible qu'à une condition : l'abandon de cet état d'esprit individualiste qui caractérise le mode paysan,  dans sa majorité encore,   pour  la recherche de pratiques plus collectives et plus solidaires qui seront forcément plus innovantes , plus démonstratives et donc plus en possiblité de créer de la "rupture " pour enclencher des démarches nationales puis européennes capables de construire un projet agricole de progrès .  

La région peut jouer un rôle important de ce point de vue .

19 ème fête de la carotte de sables à CREANCES

J'y étais et je ne le regrette pas ! J'adore les foires et lesmarchés, toutes les foires, mais celle-là, c'est quelque chose à ne pas manquer ! Etais-je le premier président de Région à y assister ? Oui m-a t-on dit, peu importe !
Accueil chaleureux  du Maire Henri Lemoigne, du Président de la manifestation, Yves Lesigne et du grand maître de la "Confrérie des Mouôgeous de Carottes de Criances ", Victor Letouze (qui patoise merveilleusement bien).  
Il faisait un temps spendide, beaucoup de monde (on parle de 20 à 25 000 personnes chaque année !) et des producteurs de légumes en grand nombre avec le syndicat des producteurs de carottes de Créances, le groupement des producteurs de légumes de la Manche, mais aussi Agrial.
J'ai pu discuter avec eux des problémes actuels qu'ils rencontrent (et pas simplement de la question des aides dont la commission européenne réclame le remboursement). Je me suis intéressé tout particulièrement à l'installation des jeunes .
Cette activité est une part essentielle de l'économie locale et départementale. Il faut donc essayer de réfléchir à ce qui doit être fait pour répondre aux évolutions actuelles qui vont en s'accélérant et ceci de façon vraiment négative. J'ai rencontré des producteurs inquiets voire très pessimistes !
Que peut faire la Région ? Elle agit déjà avec les groupements de professionnels, mais peut-être faut-il réviser certaines modalités d'action pour répondre à une question essentielle : l'évolution des charges et l'installation.

 

Comment on devient chevalier de la conférie des "mouôgeous de la carotte de Criances" (photo Danièle Athanase )

 

Dégustation de la soupe à la graisse et légumes avec le maire (et son épouse) et ma collègue J Tomasetto (photo J. Dudout)

Merci à tous ceux qui m'ont accompagné dans cette journée : Pascale et les autres...

Lait : les annonces du 14 juillet !

C'est la fête nationale !  Le ministre de l'agriculture Bruno LEMAIRE, rappelant fortement ses désormais profondes racines normandes (sic! ), annonce de l'argent aux agriculteurs (sous forme de prise en charge des intérêts d'emprunts) pour calmer leur impatience (cf. mon précédent billet). Il ne peut par ailleurs que manifester son impuissance en indiquant qu'il va faire le tour des ministres de l'agriculture européens pour construire une position commune. Je lui souhaite bien du courage. Sur le fond, sa position reste ambiguë si je comprends bien ce que je lis dans le quotidien Ouest-France ce jour : " je ne veux pas moins que les quotas ; je veux mieux que les quotas " ! Voilà le genre de phrase que les technocrates aiment bien prononcer et qui ne veut rien dire sinon amuser la galerie et fâcher les protagonistes du problème.

Prix du lait : un sujet au comice cantonal de Moulin la Marche

J'ai assisté au comice cantonal de Moulin la Marche dans l'Orne, hier à St Hilaire sur Risle. Invité par son maire, Jean-Guy GRANDIN, j'ai pu rencontrer quelques jeunes agriculteurs très mobilisés sur la question qui les tarraude en ce moment : ce fichu prix du lait qui baisse, qui baisse !! Ils redoutent des abandons d'exploitations et sont très sensibles aux formes nouvelles de mobilisation du type de celle engagée par l'association des producteurs de lait indépendants (APLI).
Accompagnés par un jeune inséminateur, ils m'ont interpellé ainsi que les élus présents, parlementaires de la majorité. J'ai rappelé l'appel des 4 Régions de l'Ouest en direction des autorités européennes pour assurer le maintien des outils de régulation de la future politique européenne dont celui des quotas plus nécessaire que jamais. Mais l'Europe élargie et libérale ne perçoit pas ces messages français. Bien entendu le député LENOIR a vanté l'action de son gouvernement,  pas vraiment convaincante il faut l'avouer, notamment au travers la personne du nouveau ministre "normand " le jeune technocrate Bruno LEMAIRE qui vient de faire une déclaration ambigue sur ces mêmes quotas ! .

J'ai eu le sentiment que la voix de la Région ne portait pas assez. Il va falloir que je clarifie celà et me rapproche de ses jeunes exploitants désespérés mais intelligents et motivés.

"Fête de la Bio" à Leffard le 13 juin

Un passage samedi après-midi à la "fête de la bio" dans sa 12 ième édition à Leffard près de Falaise. J'étais l'an dernier à Préaux du Perche. C'est le GRAB 14 qui organise et je félicite son président Luc BIGNON pour l'organisation .
La région soutient bien entendu la manifestation et de façon plus générale l'agriculture bio en Basse-Normandie. Depuis 2004 l'effort financier a doublé et cette action a pris par ailleurs d'autres formes notamment dans la politique éducative avec l'alimentation dans les lycées.
La ferme EARL de la Barberie nous accueillait, les exploitants sont un couple de hollandais arrivé il y a dix ans. J'ai pu plus particulièrement découvrir l'effort fait en culture maraîchère.
http://www.bio-normandie.org/

Lait : mobilisation générale : quel sens lui donner ?

Les agriculteurs ont vraiment de la chance : quand une difficulté apparait et un problème majeur surgit, ils peuvent compter sur la mobilisation de tous les élus !

C'est le cas en ce moment avec "la crise du lait " qui les frappe massivement. Leur mobilisation est légitime. Celle des élus est plus complexe à analyser en cette période de campagne pour les élections européenne , notamment à droite au moment où le ministre de l'agriculture est lui-même en campagne avec l'UMP .
Car enfin n'est ce pas le meilleur exemple à donner de la nécessité de garder une politique européenne de régulation des marchés, politique justement en voie de disparition avec le soutien du gouvernement français ?
Et puis pour les plus anciens, rappelons-nous la campagne du syndicat agricole majoritaire contre les quotas créés avec Michel ROCARD en 1984, quotas aujourd'hui menacés et donc défendus par ceux qui ne voyaient pas il y a plus de 25 ans qu'il fallait changer la politique agricole.

la gauche avait démontré qu'elle savait gouverner en anticipant et en provoquant des changements pour protéger les intérêts même des agriculteurs. Vivement que la gauche revienne aux affaires y compris dans ce domiane de la politique agricole .
Du coup je joins le texte que les 4 régions Bretagne, Pays de la Loire, Poitou Charentes et Basse-Normandie viennent de rédiger sur cette question : "sortir de la crise laitière".
Téléchargement Crise du lait accord interrégional