Je veux saluer le travail de réflexion et de pédagogie engagé par Alain Lambert avec la publication de son ouvrage : " Déficits publics , la démoratie en danger " ( éditions Armand Colin ) .
Il met sa compétence, son expérience et son intelligence , il faut le reconnaitre , au service d'un exercice délicat en cette période de troubles dans les esprits et dans les comportements : comment nous interdir "de demander qu 'il soit fait avec l'argent public ce que nous n'accepterions pas qu 'il soit fait avec notre propre argent " ?
La gestion des finances publiques n'est qu 'un exercice de mise en place de moyens aux services d'une vision de notre société et d'un projet politique . Cet exercice présente cependant des données incontournables et des règles que l'idéologie , quelle qu 'elle soit, ne peut négliger . Je constate qu 'il replace bien son approche dans un contexte de "crise " généralisée que je préfère définir comme une mutation ( on n'en sort pas comme on sort d'une crise ) et je vois qu 'il cite justement Edgar Morin à cet égard pour donner ce sens nécessaire à l'exercice de restauration des finances publiques .
La ligne d'analyse mettant en avant la question "intergénérationnelle " est indispensable .
Je ne partage cependant pas le satisfécit européen qui se dégage à la lecture ni peut être les réferences théoriques économiques qui parcourent l'analyse de l'usage de la politique budgétaire .
Mais appeler à restaurer le rôle de l'Etat et à renforcer la démocratie citoyenne me parait un bon programme commun en ces temps difficiles .
Mais au delà, pour une plus large compréhension de l'évolution de notre société et ses inégalités je recommande la lecture du dernier ouvrage , "magistral " de Thomas Piketty : " Le capital du XXIème siècle " ( éditions du Seuil) .