Laurent Beauvais - Le blog

Le retour de la "convivialité" ?

Au début des années soixante dix , au moment de mes études , j'ai beaucoup lu Ivan Illich , cet intellectuel foisonnant, installé au Mexique , qui a écrit un grand nombre d'ouvrages remettant en cause , sur une base que nous dirions aujourd'hui principalement écologiste , les fondements d'une société capitaliste sortant difficilement de la contestation des années soixante .

Un de ses ouvrage s'intitule " la convivialité " ( èditions du Seuil 1973 ) et fonde ainsi les bases d'un courant de pensée radical qui , apparement, renait aujourd 'hui avec le "Manifeste convivialiste " publié par Alain Caillé , digne successeur de la pensée d'Illich.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ivan_Illich

http://lesconvivialistes.fr/?page_id=8

http://www.amazon.fr/Pour-manifeste-convivialisme-Alain-Caill%C3%A9/dp/2356871411

Il faut comprendre ce "retour " . Notre monde d'aujourd'hui exprime, d'une certaine façon,  les mêmes angoisses face aux limites du modèle capitaliste en crise , déja ressenties il y plus de 40 ans à la fin des "trentes glorieuses " .

Je m' étais éloigné  de cette analyse , entrant dans l'univers de la sociale démocratie  du PS qui aujourd'hui gère , par ce "socialisme de l'offre" , la crise de l'Euro et du modèle économique dominant.

Faut -il y revenir , tant les critiques de l'action du gouvernement sont actuellement virulentes à gauche et notamment dans la pensée écologique ?  

On peut se reporter à un papier des "Inrockuptibles " de la  semaine dernière pour en savoir plus sur ce " vieux rêve qui bouge " ....  .

http://www.lekiosk.com/article-1649949-vieux-reve-qui-bouge.html

 

la place de l'ego

" Pas d'art sans ego " dit l'artiste Ben , présent à la médiathèque d'Argentan pendant tout l'été .

Peut-on transposer  à la politique ?  Je le crois .

Amiante: une impasse douloureuse

La récente décision de la Cour d'appel de ne pas poursuivre le Comité Permanent de l'Amiante, force  de lobbying crée en 1982 par les industriels , crée un vrai trouble du côté des associations de défense des anciens salariés victimes de l'amiante . Je pense ainsi à l'Andeva et à ceux qui autour de Condé -sur -Noireau, en basse-Normandie,  luttent  depuis des annéees contre les  fibres amiantées de l'ancienne usine Ferrodo.

Je pense aussi à ceux par exemple, de Dives sur Mer ou d'Argentan .

Ce qui peut paraitre troublant également est que l'arrêt de la Cour d 'appel fait référence à des études épidémiologiques sans résultats probants , ce qui vient infirmer toute la littérature scientifique disponible !

Les parlementaires et le gouvernement doivent reprendre les choses en main . Les personnes concernées ne peuvent accepter une telle impasse .

Je suis solidaire de leur combat .

"Socialisme de l'offre " ?

Beaucoup de commentateurs cherchent , quand ils sont bienveillants , à définir la politique économique du gouvernement . Les difficultées immenses que rencontre notre pays accroissent  cette pression à mieux expliciter " le cap ", par référence à une doctrine ou une pensée dans le domaine économique.

Les récentes initiatives prises par le président Hollande en direction des entreprises  après le lancement du Pacte de compétitivité pour l'emploi et l'action de Louis Gallois, relancent cette recherche de compréhension ou d'explicitation.

La notion de "socialisme de l'offre " apparait ainsi pour simplement signifier que la gauche qui gouverne parie davantage sur la compétitivité des entreprises sur le marché mondial que sur les effets de la  demande interne par un pouvour d'achat relancé ou une dépense publique accrue.

la gauche doit rejetter  la politique d'inspiration libérale qui  conjugue trop systématiquement  réduction de la dépense publique et allègements de charges  pour les entreprises . C'est depuis le début des années quatre vingt le crédo des politiques  de "l'offre"  par opposition à celles de la "demande" . L'Allemagne depuis Schroeder en est un exemple plus récent .  C'est pourquoi parler  de "socialisme de l'offre " peut vouloir signifier que  la recherche de la justice sociale et fiscale ainsi que la volonté de donner au secteur public un rôle maintenu en matière industrielle, restent des données majeures. L'action en direction de l'offre porte alors sur le secteur économique privé  pour accroitre  sa capacité à produire et vendre par l'innovation et la formation dans une économie de marché mondiale hyper concurrentielle .Ceci signifie aussi   l'abandon d' " une relance " de  l'activité économique par la demande , la dépense publique ou tout procédé d'injection de liquidités dans l'économie . La gauche a toujours été "keynésienne " , c'est en celà que la signification d'une "socialisme de l'offre " peut apparaitre stimulant pour mieux comprendre ce que le gouvernement tarde à mieux expliciter .

Suis-je clair ?

Tout ceci ne me semble  pas le résultat d'un débat politique au sein du PS . Voilà le "hic" !

Jean Pierre Chevènement parle intelligemment de la 1ère année de la présidence Hollande

Je conseille la lecture de l'article de Jean Pierre Chevènement publié dans le journal les Echos : " Halte au Hollande bashing !" , des 3 et 4 Mai . 

Jean Pierre Chevènement ne nous avait pas habitué à fréquenter ainsi la langue anglaise pour s'exprimer mais j'aime la tonalité de son article et l'analyse qu 'il développe pour commenter l'action de François Hollande dans ces temps de trouble extrême de l'économie et de la société françaises.

Ses propos sur l'Europe sont particulièrement pertinents .

http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0202744125954-jean-pierre-chevenement-halte-au-hollande-bashing-563824.php

"Le développement durable : nouvelle frontière de la croissance pour l'Europe "

Je lis Michel Aglietta , Professeur d'économie , depuis de longue années . J 'y trouve des analyses et des orientations en matière de politique économique qui tranchent avec le libéralisme ambiant encore dominateur . Il est un des maîtres de l'école dite de "la régulation"  et un grand spécialiste de l'économie monétaire . Son dernier ouvrage ( "Un new deal pour l'Europe " )http://www.cepii.fr/blog/bi/post.asp?IDcommunique=196 ,  porte des analyses pertinentes sur les causes des graves difficultées que rencontrent les économies européennes ,essentiellement du fait de "l'incomplétude de l'euro " .

Certains développement sont ardus . Mais je veux signaler un passage éclairant pour moi qui recherche quelques fondements théoriques pour comprendre et guider l'action publique vers "le développement durable comme nouvelle frontière de la croissance pour l'Europe ". ( pages 264 et suivantes ) .

J'en conseille la lecture  aux parlementaires et élus de gauche qui se sentent peut-être en manque de repères pour gérer la difficile transition de notre société en crise .

http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Aglietta

http://www.alternatives-economiques.fr/regulation-et-crises-du-capitalisme-michel-aglietta_fr_art_222_25296.html

François Hollande et la crise économique

Je fais volontiers mienne cette opinion exprimée par le journal Le Monde daté de samedi , dans un éditorial,rédigé  à propos de l'intervention de François Hollande . 

 http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/03/29/de-la-clarte-monsieur-le-president_3150289_3232.html

Il faut aller plus loin en premier lieu en expliquant  aux français la lecture de la crise économique actuelle : causes nationales , européenes , internationales ? Sa durée ? Ses conséquences sur le "modèle " français ? En second lieu il lui faut aussi  aller plus loin pour tout autant expliquer que sans hausse d'impôts nouvelle il sera nécessaire de  réduire davantage encore les dépenses publiques : quelles priorités ? quel montant ? Sur combien d'années ?  

Sur cette question de la croissance , de l'euro et de la compétitivité,  je recommande la lecture du dernier ouvrage d'un des plus grands économistes français Michel Aglietta . Le titre est "Un new deal pour l'Europe " aux éditions Odile Jacob .

http://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences-humaines/economie-et-finance/un-new-deal-pour-leurope_9782738129024.php

Laurent Wauquiez veut retirer aux régions la formation professionnelle

Dans le Figaro de ce jour je lis  que Laurent Wauquiez , ancien ministre de l'emploi du gouvernement Fillon , veut retirer aux régions leurs compétences sur la formation professionnelle et l'apprentissage , parlant à propos de leurs actions de "clientélisme " et bien entendu proposant un déssaisement des élus au profit de technocrates gérant des "agences " ...

Est-ce le désir de revanche et la démagogie qui guident l'esprit de Laurent Wauquiez ?   

Je serais curieux de savoir ce que peuvent en penser les bénéficiaires , jeunes , adultes , demandeurs d'emplois ainsi que  les acteurs éducatifs et économiques partenaires !  

Economie : expliciter les choix

On dit beaucoup à propos de François Hollande qu 'il va devoir "dire la vérité " concernant  l'action du gouvernement dans la lutte pour l'emploi et le retour à la "croissance " . Je crois plutôt qu 'il lui faut expliciter mieux les choix de politique économique  en référence  une plus claire analyse politique .   

Il s 'agit ainsi d 'établir aussi un bon diagnostic sur l'état de l'économie mondiale et du capitalisme que je crois "régressif " dans sa phase actuelle .

 Les libéraux disent "leur vérité"  en préconisant la baisse du coût du travail et de la fiscalité ainsi que la diminution des dépenses publiques. Il suffit de lire Nicolas Baverez dans le Point ! Je pense aussi aux récentes décisions du gouvernement Cameron avec son nouveau "choc fiscal " en faveur des entreprises . Je pense qu 'il faut dénoncer ces voies suicidaires car régressives .   D'autres économistes pensent pouvoir " revenir" aux origines avec Adam Smith comme Henri de Bodinat ( "les 7 plaies du capitalisme ", éditions léo Scheer ). Certains enfin osent  des analyses plus "hétérodoxes " revenant néanmoins toujours aux fondamentaux de l'économie de marché et à la théorie libérale ( Ha-Joon Chang " 2 ou 3 choses que l'on ne vous dit jamais sur le capitalisme", éditions du Seuil ).   

Je regarde vers ceux qui analysent plus profondément les origines de la régressivité de ce capitalisme et ouvrent d'autres options . Je lis avec intérêt quelques keynésiens qui revisitent la théorie économique pour envisager un capitalisme mondial régulé, intégrant la transition énergétique et voulant faire obstacle au seul moteur des inégalités pour créer de la richesse  ( Jean Paul Fitoussi , Daniel Cohen , Bernard Marris , peut être Michel Aglietta et bien d'autres .. ) . Je lis aussi ceux qui choisissent  un autre regard en mettant en avant  "l'épuisement écologique " du mode de croissance mondial prédisant une sorte de limitation physique de la croissance avec 9 milliards d'êtres humains dans une biosphère contrainte . Le dernier ouvrage d 'Hervé Kempf en est une illustration intéressante ( "Fin de l'occident , naissance du monde " éditions Seuil ) . C est en celà que j'ai apprécié la récente chronique de Jacques Attali dans l'Express .

 Je ne m'attarde pas sur les analyses plus "extrêmes" à gauche , je m'en excuse. Je n'arrive pas ainsi à bien saisir les analyses de Jacques Généreux , inspirateur de Jean Luc Mélenchon.

Je suis un  social- démocrate qui prend l'économie de marché comme une donnée à moyen terme insubstituable . Je ne partage pas les idées de ceux qui prônent béatement la décroissance . Mais je crois des pistes de convergence possibles dans la conduite des politiques économiques à partir de la compréhension partagée des contraintes écologiques , du rôle de la science et de l'innovation et de la revalorisation de la régulation publique.

Comment un Président de la république de gauche pourrait expliquer celà à la télé à 20 heures ?

Disparition d'Hugo Chavez

Il en a fait beaucoup trop Jean Luc Mélenchon suite à la disparition d 'Hugo Chavez . On peut   rendre hommage " à la révolution citoyenne " , sans éructer ainsi contre la sociale démocratie occidentale.Le Vénézuela n ' a rien à voir avec notre pays . Je peux reconnaître à Hugo Chavez des mérites et du courage . Son peuple a adhéré à son action qui a conduit à réduire les inégalités de façon réelle . Mais ses choix en terme de relations internationales ont été une erreur funeste .