Laurent Beauvais - Le blog

Les "Plysorol" et l'angoisse économique

Je lis un papier dans le Monde Magazine relatif à un sondage IPSOS sur la vision économique des Français. Les chiffres sont accablants. Ils démontrent que les Français n'ont plus confiance dans les gouvernants pour résoudre les problèmes économiques, perçus par la plupart comme des sujets entre les mains "des marchés financiers" et des grandes entreprises mondialisées. Les questions de la dette publique et des délocalisations sont des sujets de crainte et la très grande majorité des sondés pensent que la crise est devant nous.
Un véritable phénomène d'angoise économique s'installe dans le pays. Les inégalités sociales se creusent pendant que les emplois industriels s'évanouissent et que le marché du travail se spécialise dans des emplois de services publics ou privés, à la fois très qualifiés ou bien sans rémunération et sans stabilité.

Je veux en savoir plus à propos de la Basse-Normandie. Personne n'a mesuré l'amplitude de ce phénomène de désindustrialisation territoriale qui se développe en même temps que se détruit le tissu agricole.
Ce qui se passe avec Plysorol à Lisieux est particulièrement significatif de cet état d'angoisse économique qui se répand, à ce jour, de façon froide.
[http://clotildevalter.parti-socialiste.fr/2010/11/25/communique-du-parti-socialiste-plysorol/]

Des bouleversements économiques jamais encore connus dans notre pays se développent. Les pouvoirs publics ne sont pas armés pour les affronter. Les théories économiques classiques déversent chez nos gouvernants leurs remèdes injustes : compétition, rigueur, reflux de la sphère publique, déflation salariale...
Comment une collectivité comme la Région  Basse-Normandie peut être utile pour changer le cours des choses ? Les autres collectivités territoriales (Départements notamment)  ne semblent pas s'en soucier outre mesure. On joue les pompiers et on serre les fesses ! 
Cette angoisse économique populaire peut avoir des conséquences politiques graves.

 

Plysorol 

Changement climatique : de CANCUN à CAEN il faut vite bouger

La conférence sur le changement climatique qui s'ouvre ce jour à CANCUN est un moment important. Pour créer les conditions d'une planète durable il faut agir et pour celà prendre conscience de l'urgence à agir. La concentration de dioxyde carbone (CO2) dans l'atmosphère a augmenté de 30 % depuis le début de l'ère industrielle. L'effet de réchauffement climatique en est la conséquence directe. La manifestation de phénoménes climatiques extrêmes est une illsutarion parlante.
Et pourtant une certaine "torpeur" frappe le monde. Les égoïsmes nationaux, les intérêts industriels, les conservatismes locaux et tant d'autres freins et lenteurs sont perceptibles.
Cette question concerne tous les continents de la planète, tous les pays de la planète, toutes les régions de la planète.

Il y a quelques jours, très concrètement, nous travaillions avec mes collègues Haut-Normands et Picards à l'évolution du littoral et du trait de côte. La mer avance sur les rivages normands, nous avons les outils scientifiques pour observer et comprendre, mais il faut aussi agir ! Je note peu de mobilisation sur ces questions de la part des responsables politiques locaux.
Il faut changer des habitudes de vie, il faut brusquer des modes de pensée. Il faut innover tant au plan social qu'au plan technique. Les Assises régionales du développement durable que la Région Basse-Normandie organise cette semaine à Caen sont plus modestement un autre moment de prise de conscience et de pédagogie [http://www.cr-basse-normandie.fr/index.php/la-region/la-region-communique/communiques-de-presse/2234-les-3emes-assises-regionales-du-developpement-durable-quelles-valeurs-pour-notre-developpement-&Itemid=73].

Un peu d'identité régionale : la foire Saint André de Livarot

Comme l'an dernier, j'ai honoré une invitation à la traditionnelle foire Saint André de Livarot. J'ai remis une coupe au super champion du concours d'animaux de viande (un éleveur de Mayenne) et j'ai participé avec les élus à une dégustation de tripes au foyer des retraités.

Un peu d'identité régionale : la foire aux poulains percherons du Mêle sur Sarthe

Je suis passé honorer cette foire très ancienne qui se tient en plein coeur du bourg du Mêle sur Sarthe. 150 pouliches venant des 4 coins (ou presque) de la France ont concouru par un temps bien froid mais sec. Avec les élus locaux et le Préfet de l'Orne j'ai remis des prix à des éleveurs très méritants.

 

Le Président SARKOZY à Orbec le 1er décembre : une bonne idée

Le Président de la République est annoncé à Orbec, mercredi prochain. Il s'invite au pôle de santé très récemment inauguré pour y parler de sujets importants relatifs à la santé  en milieu rural. Devant l'AMF mardi dernier il a d'ailleurs évoqué ce sujet à propos de la médecine libérale

Je suis très satisfait de ce choix pour au moins deux raisons.
La première est qu'il vient mettre en valeur une réalisation à laquelle la Région Basse-Normandie a apporté une contribution décisive. La politique des pôles de santé en milieu rural a été lancée par le Conseil régional en 2006 avec les médecins libéraux (URML) et l'URCAM. En 2008 Mme Bachelot est venue à CAEN pour signer un accord permettant de déployer cette politique. Depuis de nombreuses autres réalisations ont pu être lancées dans les 3 départements Bas-Normands. En 2009 le plan de relance du gouvernement a retenu plusieurs projets dans la liste des aides engagées. Pendant la campagne des régionales ces pôles de santé ont été au coeur de notre bilan, manifestement bien accueilli.
La seconde est que cette réalisation est le symbole même du "mille feuilles" si décrié par le Président lui-même et qu'il fustige pour justifier cette réforme votée des collectivités territoriales dont, de l'avis général, les Régions vont le plus pâtir. Qu'on en juge : les pôles de santé sont soutenus par les intercommunalités, les Départements, la Région, l'Etat et les professionnels eux-mêmes. Voilà un bel exemple de mobilisation pour le développement rural, apprécié par les habitants et les élus locaux. Horreur suprême : souvent les Pays sont à l'origine du cadre de réalisation des pôles par le biais des contrats territoriaux. Le mille feuilles dans toute son épaisseur et en plus ça marche !

Aurai-je l'occasion de m'exprimer ? Car je suis invité et m'y rendrai bien entendu. Si près de Lisieux, j'espère que l'on pourra aussi parler du sort des ex salariés de Plysorol.

Mercredi 24 Novembre : journée parisienne

Cette journee de travail à Paris a commencé par un entretien dans les locaux de l'ARF avec deux inspecteurs des finances qui sont chargés d'un rapport sur OSEO, agence nationale chargée du financement des PME et avec laquelle les Régions ont passé de nombreuses conventions de coopération. A l'appui de l'expérience que j'ai acquise en Basse-Normandie dans ce partenariat, nous avons évoqué quelques problématiques nationales. C'est en effet en tant que  Président de la Commission Enseignement supérieur, Recherche, Innovation de l'ARF que je  les ai accueillis pour cet entretien.

J'ai poursuivi cet entretien par une réunion du conseil d'administration de l'ARF, présidée par Alain ROUSSET. Ces réunions sont l'occasion de contacts directs avec mes collègues Présidents de Région. Ainsi je peux fixer avec Jean Yves Le Drian, Président de la Bretagne, un rendez-vous prochain pour faire le point de nos sujets communs (Mont-St-Michel, ferroviaire...).

Je me suis rendu ensuite à la Porte de Versailles pour le congrès de l'AMF (Association des maires de France). J'ai voté  le rapport d'activités (je dispose des pouvoirs de plusieurs maires de la CDC) et ai échangé avec beaucoup d'élus locaux de la région présents.
J'ai participé ensuite à un déjeuner des élus de la FNESR (Fédérations des élus socialistes et républicains) avec Martine AUBRY et de nombreux responsables du PS. On y a commenté très sévèrement le discours du Président de la république prononcé la veille : la salle était bien remplie et s'est bien vidée aussitot après son départ ! Sur le fond, les propos présidentiels étaient outrés et démagogiques. Il s'est permis une comparaison dans sa démarche réformatrice (les retraites et les collectivités locales) avec GISCARD d'ESTAING (l'avortement) et MITTERRAND (la peine de mort). Pas complexé ce Président !

J'avais en début d'après-midi un entretien avec Philippe MAUGIN, directeur des pêches maritimes et de l'aquaculture. Des points précis étaient à l'ordre du jour : la mise en oeuvre du schéma régional des points de débarque, la restructuration de l'organisation des producteurs bas-normands (OPBN), les problèmes de la conchyliculture (mortalité des naissains) et le rôle de l'IFREMER en région.

Cette journée  s'est terminée au Sénat par mon audtion par le sénateur Giselle GAUTIER qui est chargée d'un rapport sur les métiers et les compétences dans le secteur des énergies marines renounevables. Je voulais l'informer des initiatives de la Région et de ses espoirs dans ce domaine développement .

Belle leçon d'économie politique avec Michel AGLIETTA et Lionel JOSPIN

A lire absolument pour ceux qui ne veulent pas se résigner à suivre les leçons d'austérité des politiques qui gouvernent l'Europe en crise : un papier de Michel AGLIETTA (économiste spécialiste des questions financières et de la régulaton) et de lionel JOSPIN (qu 'on ne présente pas). [http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/11/22/austerite-l-europe-a-contresens_1443384_3232.html]

Cette intervention publique et politique me paraît très opportune. On peut lire toutes les craintes qu'inspire cette furie de la réduction de la dépense publique dictée par l'orthodoxie libérale. "A contresens" tant au plan des politiques nationales qu'à celui de l'Europe.
L'économie a besoin de demande et d'offre en même temps pour  des perspectives nouvelles de croissance. Il faut accroître la rémunération du travail et non la diminuer tout en incitant à des investissements productifs et innovants. Il faut de nouveaux outils de régulation financière et de nouvelles règles du jeu pour encadrer les marchés. "Dans la situation actuelle, la croissance a besoin des politiques publiques de manière cruciale", lit-on !

Les collectivités locales doivent jouer un rôle à cet égard. Le gouvernement de la France au travers sa propre politique bride les Régions par exemple dans cette dynamique de croissance recherchée.
Article à  lire absolument aussi par ceux qui ne se résignent pas à croire que seul le retour au passé est possible à gauche pour moins d'inégalités sociales et plus de dynamisme économique et écologique.  

Conférence des Présidents des 8 Régions du Bassin Parisien

A Rouen s'est tenue la réunion de la conférence des 8 régions du Bassin Parisien, instance de coopération interrégionale créée il y a 4 ans Alain LE VERN en a pris la présidence.
Il a été décidé de réaliser un cahiers d'acteurs dans le cadre du débat sur le Grand Paris. Un travail de coordination entre les Schémas régionaux d'aménagement du territoire et le Schéma directeur de L'Ile-de-France va être entrepris. Des sujets comme la tarification ferroviaire seront également mis à l'étude. Les Présidents ont souhaité prendre les contacts nécessaires avec les autorités européennes pour appronfondir le domaine des réseaux de transports (RTE -T).

Mon objectif, en participant à cette coopération large, est de consolider la stratégie ferroviaire normande avec notamment le projet de Ligne Nouvelle Paris Normandie (LNPN) qui me paraît la priorité numéro 1 de la Basse-Normandie pour les dix ans qui viennent.

 

 

Le polar norvégien au menu d'un dimanche aux Boréales

Grand plaisir ce dimanche à l'auditorium du musée des Beaux Arts de CAEN, je retrouve Gunnar STAALESEN et découvre Knut FALDBAKKEN. Le premier devient un familier, j'ai tout lu et il m'a fait découvrir Varg VEUM, son privé récurrent, à Bergen il y a quelques semaines. Je suis heureux d'avoir pu offir à une caennaise (après tirage au sort) l'intégrale de son oeuvre, paru aux éditions GAÏA.
Le second m'est moins familier. J'ai lu ses deux derniers romans (je recommande "l'athète" aux éditions du Seuil) et ai bien aimé son inspecteur VALMANN.

Tous les deux ont rencontré le public dans un échange animé par Gérard MEUMEL.
Ils publient tous les deux, en février prochain, chacun un  nouveau roman. [http://www.crlbn.fr/les-boreales/]

 
Avec les auteurs et leur épouse, dans l'enceinte du chateau de Caen

La réunification normande au menu de l'Université populaire du goût d'Argentan

J'ai participé à la soirée organise par Michel ONFRAY et l'Université populaire du goût d'Argentan, consacrée à la Normandie.
Michel ONFRAY est d'abord intervenu en parlant de la "Normandité" développée par Léopold Sédar SENGHOR à partir d'un texte écrit à Dakar en janvier 1983.
Ensuite il a animé un débat entre l'historien Philippe CLERIS (collectif Bienvenue en Normandie)  et Didier PATTE,  Président du Mouvement Normand. Deux visions différentes d'une même nécessité : unifier enfin ce territoire pour construire un avenir meilleur.

Je suis intervenu pour présenter ma vision pragmatique et raisonnée de la Normandie. Je parle de "Normandie par la preuve" en citant les projets sur lesquels je travaille avec les hauts-normands, parfois dans des conditions difficiles : le ferroviaire avec le Grand Paris, les questions universitaires avec le pôle normand en cours d'élaboration (PRES), les affaires portuaires et aéroportuaires ou bien encore la culture et le tourisme.
Car j'ai conscience de la réunification de la Normandie est une belle idée mais que sa réalisation relève d'une douloureuse alchimie tant les intérêts de part et d'autre, depuis toujours, sont inégalement appréciés.

En fin de soirée, mon ami Roger JOUADE, élu argentanais, grand amoureux de la... Bretagne nous a invités pour sourire et conclure, à chanter "j'irai revoir ma Normandie". Ce que nous fîmes, depuis la tribune, Michel ONFRAY et moi-même.