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08 février 2009

Commentaires

Philippe CLERIS

Nous avons été honorés ce jour à l'iufm de Caen de la présence d'un grand monsieur de la géographie: Armand FREMONT, pour une brillante synthèse pleine de souplesse et d'esprit résumant quelques 60 années d'aménagement du Territoire en France

Là dessus, il nous a confié son pessimisme sur la situation actuelle marquée par une révolution idéologique symbolisée par la disparition de la DATAR remplacée par la DIACT: on ne parle plus d'équilibrer le territoire national par une politique venue de l'Etat central, pensée par les haut-fonctionnaires des grands corps, tombant du haut vers le bas... Il s'agit désormais d'arbitrer la compétitivité entre les territoires: mais les buts comme les méthodes ne sont toujours pas clairement fixés. Et ce n'est pas l'actuel président Zébulon Sarkozy qui va nous aider à y voir plus clair...

Cependant, d'après Frémont on peut distinguer plusieurs options:

1 Laisser faire: les territoires forts écraseront les faibles tout en laissant dépérir l'Etat

2 Régionaliser: pas seulement décentraliser. Réorganiser et renforcer les collectivités territoriales et notamment les régions pour gérer au mieux les effets de la compétition entre territoires. C'est l'option d'Armand Frémont

3 Mieux considérer l'acteur européen: l'UE officiellement ne s'occupe pas de l'Aménagement des Territoires des états membres mais par ses financements sélectifs elle est de fait avec l'Etat central un acteur majeur. Option de Frémont: orienter cet acteur européen sur des problèmes géographiques de niveau européen (par ex: la régulation du trafic maritime et la prévention des pollutions)

4 Le retour de l'Etat central, ultime recours pour les territoires si la crise économique se prolonge

Le paradoxe de la compétitivité des territoires c'est que cette compétitivité réclame de faire davantage d'aménagement du territoire à une époque où les gens sont plus mobiles, formés et exigeants sur la qualité du territoire qu'ils pratiquent: les quartiers sensibles des grandes agglos, les zones rurales en déprise, la périurbanisation, la préservation des espaces naturels attendent que l'on s'occupe d'eux

Il a été bien entendu question du dossier normand: Armand Frémont juge "absurde" et "aberrante" l'actuelle division administrative de l'espace normand qui fait que le potentiel normand n'est jamais complètement exploité... (il compare avec la Bretagne...)

Derrière la nécessité de "fusionner" les deux régions il y a le problème qui reste entier de la réconciliation métropolitaine entre Caen Rouen Le Havre, métropole normande en gestation dans la réalité économique et dans l'espace vécu mais qui n'a toujours pas de pilotage politique efficace et satisfaisant: le projet présenté par Antoine Grumbach de fusionner les agglos de Rouen, Le Havre dans le Grand Paris a au moins deux mérites:

1 Rétablir l'importance de la Seine pour Paris (il n'y a pas que Paris/Anvers)
2 Faire un electrochoc salutaire sur la classe politique normande trop occupée à ses divisions: la Nature ayant horreur du vide, si les élus normands ne s'en chargent pas rapidement, Paris pourrait s'occuper définitivement de la métropole normande...

Autant parler de la mort de la Normandie: au risque d'être plus pessimiste que notre brillant et toujours aussi alerte conférencier déterminé je cite "à s'engager pour l'unification de la Normandie"

J'espère que dans le cadre de vos fonctions et de votre mandat vous aurez le plaisir de dialoguer et d'échanger prochainement avec cet homme sage, tout simplement...

On en a grandement besoin en ce moment!

PS: Armand Frémont n'a pas manqué de dire qu'il venait à Caen à l'IUFM par "solidarité" par rapport aux actuelles inquiétudes sinon à la colère qui s'empare de l'Université...

Doyennel Claude

Mais pourquoi-donc, Monsieur Beauvais, l'opposition polémique-t-elle en direct avec Sarkozy ? La direction du PS en est un parfait étonnant exemple quand Martine Aubry demande à Sarkozy Président de la République, de modifier "sa politique économique". Etonnant car c'est au Premier Ministre M. Fillon, chef de l'exécutif gouvernemental et chargé à ce titre par la Constitution de "déterminer et conduire la politique de la Nation" qu'il faudrait s'adresser. Lui seul est responsable devant le parlement. Ce comportement, relayé par les médias, fait de Sarkozy un monarque reconnu comme tel de facto par toute la classe politique - y compris la gauche. Ce n'est pas avec lui qu'il faut discuter, polémiquer, négocier, c'est avec le Premier Ministre chef du gouvernement ! Sarkozy n'est pas le "Chef du gouvernement", pas plus qu'il n'est le "Président de la France". Et encore moins roi de France. Malheureusement, à lire et entendre certains, on pourrait le penser.

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